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Billet de blog 28 août 2011

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 Mais, maintenant qu’elle se met en place, il nous faut tenir compte de cette réalité. Et, peut-être, pouvoir l’utiliser comme cela nous semble bon.

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Mais, maintenant qu’elle se met en place, il nous faut tenir compte de cette réalité. Et, peut-être, pouvoir l’utiliser comme cela nous semble bon.
Je n’étais pas pour une primaire ouverte pour de nombreuses raisons, la première étant qu’il ne s’agissait pas d’un mode de désignation des candidats qui allait être généralisé à tous les partis, et que, donc, une subversion de ce système par des votes d’électeurs de droite ne serait pas contrebalancé par une influence équivalente des électeurs de gauche sur le choix des candidats de droite. D’ailleurs j’attends toujours qu’on me prouve qu’il n’y a pas de risque que la droite dépêche assez de votants pour infléchir le résultat de ces primaires socialistes. Le parti au pouvoir a suffisamment montré ses capacités à se réunir et à agir comme un seul homme, malgré les divergences d’opinion ou les conflits de personne qui l’agitent, pour se demander si ce n’est pas l’UMP qui va choisir le prochain candidat socialiste à la présidentielle.
Oui, mais…
Je fais partie de ceux qui perçoivent une grande insatisfaction en France, avec une interrogation récurrente : “Comment faire ? On veut empêcher cette dictature des marchés et de la finance, on veut revenir à plus de justice sociale, on ne veut pas de cette casse des services publics qui va d’ailleurs augmenter encore le chômage. On ne veut pas de mouvements violents. Mais comment faire ?”.
La primaire socialiste est un début de solution. L’avis de tous est sollicité ? Votons.
Nous ne voulons pas que l’élection présidentielle ne nous donne le choix qu’entre un candidat officiellement néolibéral, et un autre qui l’est sans le dire ? Votons aux primaires.
Nous voulons un candidat qui va, peut-être, oser s’opposer à la déréglementation financière et au pouvoir de la Finance, qui va œuvrer au rétablissement de la possibilité pour l’État d’emprunter auprès d’organismes publics ? Un candidat qui souhaite l’élaboration d’une sixième République, rendant au Parlement, et au peuple, son pouvoir ? Votons aux primaires.
Même si les dirigeants de gauche hors PS n’appellent pas à voter aux primaires, pensez à ce levier que nous avons là, à portée de main, pour choisir notre candidat à la présidentielle.
La question du “Vote utile”
J’ai entendu récemment “Je vais voter François Hollande aux primaires, parce qu’il est le seul à pouvoir rallier assez de suffrage contre Nicolas Sarkozy”. C’est-à-dire que maintenant, la question du “vote utile” envahit même la désignation d’un candidat à la candidature ! D’abord, cette façon de concevoir les choses est antidémocratique dans son principe : on vote pour quelqu’un qui va nous représenter et à qui l’on pourra demander des comptes s’il le fait mal. Si on commence par voter pour quelqu’un avec lequel on n’est pas d’accord, alors que d’autres nous représenteraient mieux, c’est que l’idée démocratique est en état de décomposition avancée dans notre pays.
Mais, de plus, c’est complètement idiot : une élection joue sur le nombre. Un vote individuel ne change rien. C’est la succession d’erreurs individuelles qui peut conduire tout un peuple à se donner un gouvernant dont il ne veut pas. Alors que si chacun avait suivi son intention de vote authentique, le résultat des élections serait en adéquation avec la volonté globale des citoyens. C’est A CAUSE du “vote utile” que l’on peut penser que le Président de la République peut être reconduit pour un second mandat alors qu’il semble qu’à peu prés deux-tiers des français ne lui sont pas favorables. C’est A CAUSE du “vote utile” que nombre d’électeurs ne se déplacent pas : ils pensent que leur vote, individuel, n’aura aucune conséquence, et qu’il est donc hors de question qu’ils se déplacent, comme si ce vote représentait un engagement dans une politique qu’ils réprouvent. Mais c’est la somme de ces multiples votes individuels qui peut permettre le changement que de nombreux citoyens appellent de leurs vœux. Chaque abstention donne une voix à l’adversaire, aux primaires socialistes, comme à l’élection présidentielle, comme aux élections législatives qui vont suivre et qui seront fondamentales et détermineront l’avenir de notre pays.
Donc, dans son principe, je n’étais pas pour une primaire socialiste ouverte, mais, maintenant, je vous dis :
“Aux urnes citoyens !”.

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