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Billet de blog 15 octobre 2018

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Riace, Lodi, Verone : voyage dans l'(anti-)démocratie italienne

Riace, Lodi, Verone. En à peine dix jours, ces trois villes italiennes ont vécu des expériences paradoxales pour une démocratie au cœur de l’Europe. Le but des mesures politiques mises en place parait toujours le même : démanteler le modèle d’intégration et d’accès aux droits fondamentaux. Petit résumé.

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Riace, Lodi, Verone. En à peine dix jours, ces trois villes italiennes ont vécu des expériences paradoxales pour une démocratie au cœur de l’Europe. Le but paraît toujours le même : démanteler le modèle d’intégration et d’accès aux droits fondamentaux. Petit résumé.

1. Riace (Calabre, Sud d’Italie) :

Illustration 1

Après l’arrestation du maire Domenico Lucano, le ministre de l’intérieur Matteo Salvini poursuit son combat contre le modèle d’intégration réalisé dans ce village et a ordonné, samedi dernier, le transfert vers des centres d’hébergement d’environ 200 migrants (cfr. Pour toute l'humanité de Riace, dont le maire a été arrêté).

2. Lodi (Lombardie, Nord d’Italie) :

Illustration 2

Plus de 300 élèves, des enfants d'immigrés étrangers n’auront pas accès ni à la cantine, ni au bus scolaire. Ils seront contraints d’apporter eux-mêmes leur déjeuner, de le manger dans des pièces séparées de leurs camarades italiens et d’aller à l’école à pied.

Cela se passe à Lodi, où un règlement signé par la maire de la Ligue du Nord, Sara Casanova oblige les familles étrangères à présenter un document du pays d'origine déclarant les biens qu’elles possèdent, afin de redéfinir les tarifs scolaires de leurs enfants. Or, obtenir un tel justificatif n'est pas évident (dans certains pays ça n’existe même pas), voire impossible, notamment pour des réfugiés dont le lien avec les autorités du pays d'origine est (et doit être, pour des raisons des sécurité) rompu. En cas de refus ou bien dans l’attente du traitement de leur dossier, ces mêmes familles sont tenues à payer le tarif le plus élevé pour permettre à leurs enfants d'accéder à ces services scolaires.

3. Verone (Nord-Est d’Italie) :

Illustration 3

En 1978, la loi dite 194 légalisait l'avortement en Italie. Quarante ans plus tard, le sujet reste controversé. Il y a quelque jour, la ville de Vérone a adopté la motion 434 portée par un conseiller municipal de la Ligue du Nord (21 voix favorables dont celui de la cheffe du groupe municipal, Carla Padovani, du Parti Démocrate) pour soutenir les associations catholiques anti-IGV. Une mesure pas anodine au moment où de nombreux parlementaires proches de la mouvance catholique envisagent l’abrogation la loi de 1978 sur l'IVG. 

N.B. En Italie, le taux de gynécologues et paramédicaux objecteurs de conscience  atteint des proportions proches de 90% dans certaines régions, atteignant son apogée dans la région du Molise, où il y a un seul médecin pratiquant les avortements chez l'hôpital de Campobasso.

Courte réflexion en trois points :

1. Ces représentants politiques revendiquent leur liberté de conscience.

2. La souveraineté appartient au peuple, qui l'exerce dans les formes et dans les limites de la Constitution.

3. Le peuple italien doit faire entendre sa voix. En deux mots : Soyons Humains.

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