Pouvez-vous nous décrire brièvement votre mouvement
Notre groupe a été créé cette année, dans la foulée des manifestations d’avril et mai [contre la loi sur les agents de l’étranger] et à l’approche des élections législatives d’octobre prochain. Notre objectif est clair et simple : affronter directement la propagande russe du gouvernement à travers des initiatives populaires pour promouvoir la transparence et la vérité. Nous opérons dans tout le pays, majoritairement dans des lieux publics. Dans la période actuelle, nous voulons particulièrement encourager tout le monde à participer au vote, car la participation sera cruciale. Mais pour des raisons de sécurité, nous préférons rester anonymes et garder nos futures actions confidentielles, vous en entendrez parler en temps voulu ainsi qu’après les élections.
Quel est votre état d’esprit à quasiment deux semaines des élections ?
Positifs et déterminés. Nous pensons que la victoire est à portée de main. À mesure que la date fatidique approche, le pays a absolument besoin de ce type d’initiatives.
Qu’est-ce qui est en jeu selon vous dans ces élections ?
Nous pensons que ces élections équivalent à un référendum sur le destin du pays. Nous sommes ainsi face à un choix crucial : joindrons-nous les autres nations européennes développées ou retournerons-nous vers un régime parrainé par la Russie ? Cette élection déterminera si nous pourrons rester libres, or la liberté est ce que nous chérissons le plus en tant que Géorgiens.
Les partis d’oppositions constituent-ils une bonne alternative pour la Géorgie selon vous ?
Il est clair que les partis d’oppositions ne sont pas parfaitement organisés, mais ça n’est pas le moment de rechercher la perfection ! La direction politique de notre pays et de notre peuple est en jeu aujourd’hui. La priorité c’est que la politique d’influence russe soit chassée du pouvoir et qu’une coalition pro-européenne soit formée. Qui pourra alors évoluer et s’améliorer avec le temps
Après les grandes manifestations menées par les étudiants en avril et en mai derniers dans tout le pays, pensez-vous que la jeunesse puisse faire la différence dans ces élections ? Et comment ?
Une des multiples composantes de la propagande gouvernementale est l’idée selon laquelle il n’y aurait pas de place pour la jeunesse dans le processus politique. Or, les manifestations d’avril et mai ont clairement montré que les jeunes et les étudiants peuvent avoir un impact significatif dans le pays. Un grand nombre de jeunes se sont désormais engagés dans la période électorale de différentes manières. Certains sont impliqués dans l’activisme politique quand beaucoup d’autres ont formé des missions de suivi et d’observation de ces élections. Enfin, certains jeunes organisent la mise en place d’équipes mobiles pour permettre aux citoyens de se déplacer vers les bureaux de vote le jour J.
Dans le cas où le parti au pouvoir gagne une fois de plus les élections le 26 octobre prochain, que comptez-vous faire ?
Nous utiliserons tous les droits accordés par notre Constitution. Nous défendrons notamment l’article 78 [qui oblige les institutions à prendre toutes les mesures pour assurer l’intégration dans les institutions européennes, y compris favoriser certaines mesures sociales et sociétales].