Il peut être utile de mobiliser un exemple, même « infime », dans l'ensemble d'une discographie, pour faire comprendre l'excellence d'une approche générale, aussi j'évoquerai ici un enregistrement déjà ancien de Philippe Herreweghe pour essayer de « témoigner » de cette excellence qu'il déploie depuis tant d'années dans ses interprétations du Cantor. Et même si lesmots viennent à manquer devant un si haut degré d'accomplissement.

Il est entendu que la perfection dans la transmission de la musique, ce sacerdoce de « l’interprète », est tout à fait tangible dans certains cas. Et il faut bien admettre que certains exemples démentent en effet avec éclat l’adage selon lequel la perfection n’est pas de ce monde. La version de l’une des plus belles cantates de Bach, « Ich hatte viel Bekümmernis » (BWV 21) par Philippe Herreweghe à la tête de la Chapelle royale et du Collegium Vocale Gent (Hamonia mundi, 1990) est incontestablement l’un de ces joyaux, l’une de ces preuves éclatantes d’un accomplissement dans tous les domaines : solistes impeccables, chœur juste et puissant, orchestre profond à la pulsation quasiment cardiaque. Résolument, Philippe Herreweghe demeure l'une des références quasi indépassables pour Bach (voir sa Passion Selon Saint Mathieu). Copie sur YouTube de cet enregistrement absolument envoûtant. Pour le texte et sa traduction, voir ici la référence des textes des cantates de Bach.
Pour l’un des sommets de l’imposant massif des quelque 200 cantates de Bach, une référence immortelle, à l’image du récent et superbe coffret du label Alpha rassemblant les principaux enregistrements Bach de Herreweghe (Passions et Cantates).

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