
Il y a quarante ans de cela, paraissait l’enregistrement du Concerto pour violon op. 61 de Beethoven par Itzhak Perlman et le Philharmonia Orchestra sous la direction de Carlo Maria Giulini. Il s’agit, selon moi, de l’une des trois versions de référence de ce concerto qui est sans doute le sommet du répertoire violonistique avec les Sonates et Partitas de Bach. Les deux autres grandes versions demeurent, toujours selon moi : l’enregistrement réalisé en 1959 par David Oistrakh avec l’Orchestre de la Radiodiffusion française (ancêtre de l’ONF) sous la direction d’André Cluytens, et la version de Christian Ferras enregistrée en 1967 avec le Philharmonique de Berlin sous la direction de Karajan. Mais seule la version de Perlman de 1981 (à préférer à mon avis à celle qu’il a enregistrée en 1989 avec le Philharmonique de Berlin dirigé par Daniel Barenboim, version excellente néanmoins) parvient à mes yeux à allier à la fois une maîtrise technique impeccable, à une puissance expressive savamment dosée, vecteur de l’intensité émotionnelle caractéristique de cette merveille de concerto. Je souligne encore une fois que j’exprime là mon approche personnelle, en avouant une admiration sans doute démesurée pour Itzhak Perlman, qui fut toujours ma référence (avec Oistrakh) dans ma pratique du violon.
- La version de 1981 avec le Philharmonia Orchestra dirigé par Giulini :
Beethoven "Violin Concerto" Itzhak Perlman
- La version de 1989 avec le Philharmonique de Berlin dirigé par Barenboim :
Itzhak Perlman est paraplégique. Il a contracté la poliomyélite à quatre ans en Israël et c’est grâce à la bienveillance de ses parents, de Dorothy Delay à la Juilliard School de New York qu’il a pu suivre sa formation de musicien, au milieu de ses pairs. Perlman s’est toujours battu pour l’inclusion maximale des handicapés, et l’accessibilité des lieux de culture aux handicapés moteurs.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ces deux documentaires de référence à propos du parcours d'Itzhak Perlman, j'en indique ici les liens :
- « Itzhak Perlman, virtuoso violonist. "I know I played every note" » de Christopher Nupen, 1978
- « Itzhak », Alison Chernick, 2017 :
Je ne résiste pas à la tentation de faire partager à tous le somptueux poème que Jean-Denis Bonan a justement consacré à cette interprétation du Concerto pour violon de Beethoven par Itzhak Perlman. Vous le savez peut-être, nous avons eu la très grande chance, aux Éditions de l'Institut du Tout-Monde, d'éditer le deuxième recueil poétique de Jean-Denis Bonan en mars 2022 : Et que chaque lame me soit cri.

Le poète considérable qu'est Jean-Denis Bonan nous propose donc ici un somptueux texte inédit, en hommage à l'interprétation du Concerto pour violon de Beethoven par Itzhak Perlman avec l'orchestre philharmonique de Berlin dirigé par Daniel Barenboim. Un immense merci à Jean-Denis Bonan pour ce texte magnifique, qui contient des mots essentiels à propos de ce concerto inégalable. Un cadeau pour tous les Beethovéniens en particulier.