Par Frédéric Lordon - publié sur son blog hébergé par le Monde Diplomatique :
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Si la dernière élection a confirmé quelque chose, c’est bien que l’euro est l’hypothèque posée sur toute stratégie de conquête du pouvoir à gauche. Même les débris de la social-démocratie ont fini par s’en apercevoir, un peu tard cependant, et, mettant les bouchées doubles pour rattraper un si long silence, pensent avoir trouvé avec le « parlement de l’euro » de quoi racheter vingt-cinq ans d’errements. C’est que, si plus personne ne croit, ni même ne peut entendre, la promesse devenue outrageante de « l’Europe sociale », celle de « l’Europe démocratique » a pris le relais — en apparence plus fraîche, mais en réalité aussi résolument creuse.
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C’est pourquoi dans l’idée d’un « nouveau projet européen », ce qui compte avant tout, plus peut-être que la créativité institutionnelle et même que les moyens financiers, c’est le discours politique qui lui donne sens. Un sens historique, c’est-à-dire du souffle, suffisamment puissant pour faire oublier l’euro, recréer un horizon européen tout en ayant restauré la souveraineté législative là où elle peut l’être (...)
https://blog.mondediplo.net/2017-11-06-Une-strategie-europeenne-pour-la-gauche