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Billet de blog 8 mars 2023

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Pornographie : déshumanisation et fascisme sexuel

Ces 4 dernières années, j’ai eu le privilège d’assister à la révolte de près d’une centaine de femmes victimes de l’industrie pornographique où des hommes les ont torturées le sourire aux lèvres. Je n’évoquerai pas ici leurs témoignages. J’ai découvert les vidéos des actes de torture qu’elles dénoncent, puis, l’insondable violence pornographique sur le net. Voilà d’où je parle

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce texte je le dédie aux très nombreuses femmes héroïques qui ont parlé, alors que personne ne voulait les entendre, et grâce à qui l’industrie pornographique tremble enfin....

A l’ère du numérique, 35 % de la bande passante internet est pornographique. La pornographie domine donc, au moins par sa force de frappe, la culture.

 Depuis les années 60 les pornocrates ont déployé une stratégie simple : repousser les bornes de la violence sur les tournages tout en neutralisant les garde fous légaux et politiques. Ainsi, sont entrés en scène les expressions « porno », "X" ou "pour adultes" qui progressivement ont pénétré la langue puis la pensé. Cette euphémisation linguistique témoigne d'une désensibilisation du corps social à la violence, d’une accoutumance à son idéologie et d'une terrible dissonance cognitive généralisée.

La pornographie n’est-elle pas inlassablement et stratégiquement amalgamée dans l’inconscient collectif avec la notion d’érotisme dont elle est, à vrai dire, la parfaite négation[1]  ou encore avec le cinéma ou pire avec de l’art (à cause du suffixe «  graphie » sans doute) ?

Les victimes de la pornographie le savent bien, l’abrégé "porno" est un couperet lorsqu’elles évoquent les tortures qui ont lacéré leur âme et leur chair, ce mot les englue dans les rhétoriques mouvantes de leurs bourreaux ; ce mot les prive de l’empathie des autres et in fine de leurs droits.

Porno est devenu le très pratique paravent qui masque des infractions pénales telles que l’exploitation sexuelle filmée, des viols filmés, ou des viols pédo-criminels filmés, des tortures filmées, des provocations à la haine raciste ou sexiste et du proxénétisme. ( RQ: presque toutes ces infractions ont été retenues dans les procédures judiciaires en cours : viols, viols en réunion, viols avec tortures et actes de barbarie, proxénétisme en bande organisée, traite des êtres humains en bande organisée, diffusion d'images de viols ..mais il aura fallu attendre 2020 ! )

L’oppression pornographique ne s’arrête pas à elles, elle nous colonise toutes, les femmes. Bien trop désarmées, contraintes de collaborer au risque d’être violemment attaquées par les dominants : accusées d’être moralistes, contre le plaisir, la jouissance, la liberté artistique ou contre je ne sais quel autre privilège masculin. Trop longtemps contraintes d’abandonner nos sœurs aux actes de tortures filmés…complices.

Mais le masque se fissure depuis peu sous l'onde de choc de la parole des femmes.

Nous n’avons plus le choix dorénavant, nous devons déchirer le masque, déchiffrer le mot et lui redonner son sens politique.  

Pour saisir la signification réelle du mot « pornographie » il suffit très classiquement de se pencher sur son étymologie.  Il se compose du substantif grecque « pornê », qui renvoie à la manière dont les Grecs antiques qualifiaient une catégorie d’esclaves sexuelles, les  plus avilies, au plus bas de leur hiérarchie de femmes prostituées ( par comparaison avec d’autres , les « compagnes, » nommées « hetairai »).   La seconde partie du mot est « graphie » à savoir « écrire-peindre ».

S’il s’agissait, comme certains le croient encore, de sexualité filmée ou peinte, ne parlerait-on pas alors d’« eros - graphie" ou de «  sexo-graphie » ? Il n’y a pas de méprise.

C’est bien à la « représentation graphique de la déshumanisation » que cette notion renvoie. L’exploitation sexuelle, la réification et de violence (la prostitution ) sont à sa racine mais surtout, elle désigne un mouvement, une action :  l’avilissement.  Nous touchons son essence.

L’avilissement est incontestablement l’objectif et la fonction de la pornographie et la personne prostituée ou « pornifiée »,  l’objet sur lequel cette opération de déshumanisation va avoir lieu.  Car aujourd’hui il ne s’agit plus de papier ou de terre cuite, le support est en chair et en os, des êtres humains bien réels.  Il s’agit presque toujours de femmes et de filles, très souvent de femmes racisées, ou stéréotypées que la culture patriarcale renomme « putes » ou « salopes » et massivement d’enfants.

La pornographie ce n’est pas filmer un rapport sexuel réel ni documenter une pratique ; la pornographie, c’est uniquement produire et mettre en scène la dégradation de l’autre grâce à la violence sexuelle, la filmer et la servir à d’autres comme un produit, une marchandise, une nourriture mortifère. 

Les études récentes rapportent que 90 % des images pornographiques montrent des scènes de violence non simulées[2] contre les femmes.

Elles sont donc avant tout féminicidaire.

Certain.e.s se réfugient derrière des mythes de « pornographie soft », « féministe » ou « éthique », en oubliant, d’une part qu’elle est ultra minoritaire et surtout qu’elle n’existe que comme « produit d’appel », hameçon ou voie d’accélération. D’autres tenteront de faire vivre le mythe du « porno des débuts » autrement appelé porno à « papa », mais il ne résiste pas au réel. Les études de « porn studies » mais de simples recherches aussi, démontrent que dès la genèse de l’industrie pornographique, à savoir les années 50 aux USA, la haine misogyne et la haine raciste sont au cœur de la pornographie (GAIL DINES) et que l’ambition des pornocrates est de créer un homme nouveau : un PLAYBOY ou un HUSTLER et de véhiculer une véritable « idéologie de la consommation ». Ce consommateur américain, blanc de classe moyenne, frustré par l’émancipation des femmes et par les luttes pour les droits civiques des personnes noires, doit pouvoir décharger sa violence et exercer ses privilèges au travers de la consommation de biens et de femmes.[3]

En France, « le porno à papa »  des années 80, l’attirail du bon père de famille donc, ne peut que faire réfléchir et questionner sur cette génération d’hommes, de « papas », de patriarches,  qui nous prennent de haut et nous font la « morale bourgeoise » encore aujourd’hui pensant nous expliquer ce qu'est la "sexualité".  Les titres de leurs « porno vintage et nostalgie » : « Initiation au collège » (1979),  « Petites filles » (1978) de Francis LEROI [4],  « Gamines ouvertes » de Patrick AUBIN (1981), « ma mère me prostitue » (1982), «  Petite écolière » (1980), «Young girls for sale » de Gérard Gregory  (1981)  ou  «  Attention fillettes »  distribution Marc Dorcel de 1986. Notons que dans ce film déjà les « fillettes » subiront des doubles pénétrations notamment, etc[5]  …c’est à se demander si le porno à papa  ne désigne pas la pornographie pédo-criminelle !

Pour le racisme et le colonialisme, c’est le même constat : « Servantes sans culotte » (1979) qui met en scène des femmes « servantes »   asiatiques au service d’hommes blancs, ou encore « Belles étrangères » (1980) de Marc Dorcel qui prend pour cible des femmes « de l’est » nouveau territoire colonisé.

La pornographie est un des plus puissant instrument d’oppression patriarcale[6]. Mais pas que. Il est bien plus que ça. Il est un fascisme sexuel[7]. Faute d’un mot plus juste pour exprimer un régime politique totalitaire fondé sur la domination et la destruction du dominé.[8]

La pornographie est donc comparable, dans une certaine mesure, à l’idéologie hitlérienne ou coloniale.  Leur charpente commune est la haine des « vulnérables », des « faibles » , des « dominés » , leurs rouages la violence et la virilité ...mais la pornographie a la particularité de ne pas convoquer la pensée ou l’intelligence mais le cerveau reptilien. En cela elle est plus efficace et bien plus nocive.   Elle ne cherche pas à légitimer ou convaincre -à grand renfort de sophismes et de mensonges- de l’infériorité de l’autre… Elle court-circuite la pensée pour s’attaquer directement au disque dur ... au cerveau, aux nerfs.  

Si l’on adhère aux théories fascistes en revanche on se nourrit avidement (voire on achète frénétiquement) du fascisme sexuel.  On se soumet au fascisme sexuel comme on tombe dans la drogue.

Opium aussi puissant qu’insidieux, il agit sur le corps, sur les hormones de stress et de plaisir, il convoque les mécanismes neurologiques basiques et terriblement efficaces du soldat en état de guerre et du tortionnaire de toutes les barbaries : le plaisir d’humilier l’autre, la haine, l’injustice.

La Pornographie est une arme d’aliénation massive qui modifie la perception du réel et la structure du cerveau. Sur les enfants, mais aussi sur les adultes elle agit comme un "viol psychique" (cf : Le trauma cérébral s’observe même grâce à l’imagerie médicale[9]) .

Au niveau sociétal, elle réveille le sadisme du passé, que la révolution culturelle a voulu enfouir trop vite sans jamais réellement le purger, elle génère des courts-circuits fascistes, presque inconscients : la brutalité dormante, les biais d’une société collaborationniste, colonialiste, patriarcale, incestueuse, violente, haineuse[10]. Comment expliquer autrement qu’en France chaque mois, en moyenne, 19 millions de visiteurs uniques se connectent à au moins un site pornographique ; que les mots les plus recherchés par les consommateurs français soient par exemple « beurette », « salope », «  pute », « viol » ou «  marocaine »[11] ?

Des punchlines suffisent, des décharges pavloviennes, comme des grenades qu’on dégoupille, des boutons qu’on actionne et qui immédiatement réveillent les puissants et persistants vestiges de cruauté et de sadisme ancrés profondément dans notre culture ultra violente : « fillette tentatrice », «  sexe violent avec adolescentes »[12], « esclave arabe[13]», « pute asiatique », « interraciale »[14], « vide-couilles », « gang bang », « gang-rape »[15], « prolapsus »[16], « éjaculation faciale », « daesh sexe porn arab »[17] ou  « Vidéos porno Meilleur daesh iraq gratuites 2023 »[18]. Les pornocrates jouent sur l’illusion de la transgression alors que naturellement il n’en est rien.

Ces injures ou tortures deviennent excitantes et cette déshumanisation addictive.

Mais ce que met en scène la pornographie va plus loin que la destruction des femmes, bien plus loin en vérité. La torture n'est qu'un préliminaire, et n'est d'ailleurs pas mise en scène : elle est réelle. La fascination pornographique tient au fait qu’elle adjoint à la violence physique la violence symbolique. Le paroxysme de la pornographie est atteint lorsque survient l’aliénation du dominé.  Ce qui provoque la sidération traumatique, le shoot d’adrénaline, ce qui fascine le consommateur, c’est l’avilissement ultime : la collaboration active d’un être humilié avec son bourreau. L’esclave battu qui en redemande, la victime qui prend plaisir, le souffre-douleur qui se prosterne et rampe. La femme à genou qui ingurgite le sperme d'hommes qui l'ont souillée.  « Elle aime ça », « elle se respecte pas », sont les commentaires de consommateurs ( les plus "soft")  qui reviennent le plus sous les vidéos.

La pornographie, comme toutes les addictions, cible prioritairement les personnes vulnérables, les hommes et les femmes qui ont subi des violences et des actes de cruauté dans leur enfance (selon les statistiques : 1 enfant /5). Selon les pornocrates eux même, 95% des femmes de l’industrie pornographique en France ont subi des viols dans l’enfance[19].

Pour les victimes de violences sexuelles nombreuses, le discours pornographique est une camisole de force, qui les emprisonne dans le mensonge de l’agresseur. La pornographie viendra donner un sens erroné à la souffrance ou au stigmate ; parfois elle viendra donner l’illusion d’une résilience ou d’une reprise en main d’un corps violé…  Ainsi, les pornocrates expliqueront aux victimes de viols que leur excitation traumatique est une préférence sexuelle pour le BDSM [20]., ou que leur dissociation et décorporalisation est une invitation à subir des pénétrations sexuelles toujours plus extrêmes, que les images de viols et de violences qui les hantent sont des fantasmes qu’il faut assouvir. Le tout au mépris de la santé mentale des victimes, les privant des outils scientifiques en psycho-traumatologie qui leur permettraient de se comprendre soi-même et de guérir. 

Un immense marché en perspective donc. Les milliards de profits pour les pornocrates.

Le coût de cette industrie pour les femmes et les femmes racisées avant tout : le viol et la domination.

Le lien entre la pornographie et les passages à l’acte violent a maintes fois été démontré scientifiquement, mais reste totalement occulté par les pouvoirs publics.[21]

Les sociologues qui ont examiné les scénarios pornographiques (Pornland de Gail Dines aux Etats Unis, en Espagne[22], et Israël[23]  mais des études ont été menées dans les années 90 (aux R.U. etc) mettent en lumière 3 grands mythes fascistes et sexistes contre les femmes :

  1. Les femmes sont disponibles sexuellement en permanence au désir des hommes, aux inconnus, elles sont réduites à la seule dimension sexuelle et sont en demande permanence d’être pénétrées le plus possible.
  2. Les femmes, lorsqu’elles disent non, ce qui est très rare, finissent immanquablement par trouver du plaisir aux actes qu’elles ont refusés.
  3. Les femmes n’ont pas d’intégrité physique, aucune limite, leurs corps sont des orifices auxquels on peut tout faire quitte à repousser les limites physiologiques, quitte à blesser, quitte à faire souffrir.

Tant qu’il y aura de la pornographie il y aura des dizaines de milliers de femmes et d’enfants qui seront torturés, aliénés et broyés par cette industrie pour procurer les doses de drogues aux consommateurs.

La norme sexuelle restera le viol pour toutes.

Pour tous les êtres humains c’est la captation des richesses de l’intime, du privé. L’industrie pornographique capitaliste, toujours avide de nouveaux territoires à exploiter et aliéner, pénètre notre imaginaire et notre intime pour le ravager ; les images pornographiques et leur violence font autant de ravages dans notre esprit que l’industrie du sucre dans les forêts amazoniennes. La diversité luxuriante est brûlée jusqu’à la terre pour planter une monoculture de fascisme sexuel et de brutalité.

La pornographie ( et son industrie ) nous exproprie  donc de notre liberté sexuelle, de notre vitalité sexuelle de notre « puissance érotique », de notre force vitale pour reprendre le manifeste d’Audre Lorde ( dans le recueil l’envers de la nuit). L’atrophie des sens et la frigidité mortifère du sadisme n’est que l’avatar sanglant de la chasteté puritaine religieuse ( comme le relève Albert Camus[24]par exemple). Ils fonctionnent de pairs et de pères.

De quelle liberté parle - t-on lorsqu’internet nous impose une saturation d’images pornographiques, imposées par la force effractante d' images traumatiques ?

La pornographie est un danger pour la paix, un verrou conservateur et « contre-révolutionnaire ».

Les nazis, lorsqu’ils ont envahi la Pologne, ont distribué de la pornographie massivement (étude 1967[25]) et ce n’est pas sans raison. Selon Pamela Hansford Johnson « La méthode des nazis consistait à utiliser la pornographie de manière systématique dans le but de castrer la force sociale. La théorie implicite était la suivante : en utilisant tout ce qui est de l’ordre de la gratification personnelle on est susceptible de favoriser l’abandon de toute forme de responsabilité collective ». Il me semble que c’est même plus grave encore, la pornographie éteint l’empathie pour l’autre. Or l’empathie est le sursaut de la révolte qui justifie la résistance à l’oppression. Défendre toujours, sans relâche, l’humanité du « plus faible », est la boussole de la conscience. Le fascisme sexuel détruit ce lien, génère un dégoût pour la « faiblesse » (la nôtre mais surtout celle des autres), en cela elle isole, désorganise, et facilite l’obéissance et la soumission au tyran, elle sert donc les intérêts des régimes politiques mortifères. La pornographie ne prépare-t-elle pas l’armée fasciste de demain ?

Ce ne sont pas des vérités faciles à entendre ! Et pourtant il faudra sortir du déni…. A elles seules les terrifiantes statistiques sur la massification des violences sexuelles contre les enfants et les femmes devraient nous obliger à questionner la culture dominante, l’internet, le cinéma, la télévision, les auteurs, les journalistes, les institutions, les partis politiques…tous ceux qui collaborent.

 Des victimes parlent aujourd’hui et témoignent devant la justice. Mais, victimes, nous le sommes toutes. Nous devons combattre sans trêve la pornographie. Notre société doit redonner toute sa gravité à ce mot, tout son poids politique. Ce mot doit réveiller les consciences, indigner et susciter la révolte et la mobilisation collective. Nous avons oublié que les loups sont dangereux et nos portes leur sont grandes ouvertes alors même que leurs crimes sont commis devant nos regards complices.

"Qu’est-ce que c’est, le fascisme? 
-je ne sais pas exactement. C’est une façon de haïr »
Romain Gary

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CONSEILS DE LECTURE

-  "Pornland: comment le porno a envahi nos vies"  de Gail DINES, Editions Libres 

-  "Pornographie : les hommes s'approprient les femmes "d'Andrea DWORKIN,https://www.editionslibre.org/produit/pornographie-les-hommes-sapproprient-les-femmes-andrea-dworkin/

- L'envers de la Nuit : les femmes contre la pornographie, édition remue-ménage - collaboration de : Laura LEDERER, T. A GARDNER, Andrea DWORKIN, Bervely LABELLE, Alice WALKER, Charlotte BUNCH, Susan GRIFFIN et Audre LORDE etc. ....

-  Judy, Lola, Sofia et moi Broché –  2018  de Robin d' Angelo   Editions la Goutte d'or

- sur le lien entre extrême droite et industrie pornographique, interview surréaliste entre Soral (oui!) et WOODMAN, un réalisateur : https://www.youtube.com/watch?v=dOCF6b0bDa8

- une interview de P Woodman, réalisateur de pornographie français,  qui explique comme il "casse" les femmes pour les contraindre à des actes sexuels qu'elles ont expressément refusés  : https://www.youtube.com/watch?v=6hltbyT6JP0

-  interview lunaire de ce même P WOODMAN dans un Complément d'Enquête de 2022 !!!!! dans lequel il se présente (mais n'est pas contredit par les journalistes .... on ne les félicite pas) comme le modèle du porno éthique : https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/4124458-porno-une-industrie-hors-de-controle.html (voir le début).

-  Rosa Amelia Plumelle-Uribe, La férocité blanche : des non-Blancs aux non-Aryens, génocides occultés de 1492 à nos jours (Albin Michel, 2001).

-- articles sur l'industrie pornographique :

  • article du Monde https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/09/28/french-bukkake-plongee-dans-une-filiere-de-traite-des-femmes-au-service-de-l-industrie-du-porno_6143470_3224.html
  • dès 2015 : https://web.archive.org/web/20160114192800/https://snatchmag.atavist.com/merci-jacquie-michel-enquete-interview
  • https://www.lejdd.fr/Societe/enquete-les-zones-dombre-de-stephane-pacaud-roi-francais-du-porno-4040904
  • https://www.nytimes.com/2020/12/04/opinion/sunday/pornhub-rape-trafficking.html

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Remerciements : A toutes mes sœurs, ces femmes exceptionnelles qui ont relu ce texte et contribué à sa valeur et aux autres combattantes qui ont écrit avant moi ...

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[1] Voir notamment «  Érotisme et pornographie : une différence claire et nette » de Gloria Steinem ou encore « L’utilisation de l’érotisme : l’érotisme comme pouvoir »  d’Audre Lorde , deux textes publiés dans le recueil L’envers de la Nuit, les femmes contre la pornographie 1976, éditions Remue-menage

[2] Rapport du Sénat, «  porno l’enfer du décor », sept 2023

[3] «  Dès le premier numéro, les éditeurs de Playboy présentent les femmes célibataires comme des « menaces » pour leurs lecteurs, puisqu’elles sont là pour les saigner financièrement. L’article majeur du premier numéro est intitulé « Miss Gold Digger of 1953 (chercheuse d’or) ». Brono ZOLLO, l’éditorialiste, enjoint « les lecteurs de Playboy » à « regarder en face ces pauvres époux enrégimentés arpentant toutes les rues dominées par les femmes de ce pays » (Pornland, Gail DINES, pages 78 à 85).

+ " Les Noirs sont eux aussi exploités par le pornographie. En 1978,  le magazine Hustler, a publié un dessin " humoristique" pleine page où un Blanc assis sur une chaise surélevée faire " polir" son sexe gigantesque par un jeune cireur de souliers Noir" ( extrait de " Le racisme dans la Pornographie et le mouvement des femmes de Tracy A Gardner , 1978)

[4] Francis LEROI, dont les films sont décrits par LIBERATION et le journaliste Quentin GIRRAD comme une «  parenthèse enchantée » (https://www.liberation.fr/sexe/2012/01/31/l-age-d-or-du-x-la-parenthese-enchantee_792618/) tout en se référant à un film dont le titre fait pourtant l’apologie de la pédocriminalité : « Dodo petite fille au Bordel, de Francis Leroi, 1980 ».

[5] -« Film Erotique », d’Albert LEROI France, 1980, 1h15, synopsis   : « Albert et Lulu, mari et femme, dirigent un bordel, Le Chat rose. L'établissement connaît de graves difficultés financières. Ils pensent relancer les affaires en obtenant un prêt. Leur idée : amadouer le banquier avec leurs plus jolies filles, dont Julie, leur propre fille, qu'ils font débuter..."

[6] De très nombreuses féministes historiques (Andréa Dworkin, Audre Lorde, Alice Walker) ont consacré des ouvrages et des textes majeurs dès les années 80 pour le dénoncer.  Dans la Pensée Straight, l’analyse de Monique Wittig est sans détours « le discours pornographique fait partie de stratégies de violences qui sont exercées à notre endroit ( les femmes ), il humilie, dégrade, il est un crime contre notre humanité » (page 71).

[7] Ici fascisme est employé pour désigner un système politique totalitaire qui se fonde psychologiquement sur l’idée d’un « être supérieur » et corrélativement sur « l’infériorité de certains autres ». En référence aux travaux de la sociologue Judith BAT ADA : « Être fasciste c’est croire en sa propre supériorité, supériorité qui permet de blesser et parfois de détruire un individu sans ressentir d’émotion, de sympathie ou de compassion humaine. C’est glorifier le pouvoir, la violence et l’agression » dans « Playboy ne joue pas », 1979, L’envers de la Nuit, édition remue-ménage, page 138. Judith BAT ADA, professeure et docteure en sociologie et sciences de la communication qui a réalisé des études dans les années 80 sur l’influence de la pornographie sur l’identité féminine et sur l’augmentation des violences sexuelles  aux Etats-Unis mais aussi en Israël :    http://www.drjudithreisman.com/archives/Porn%20inPromiseLand.pdf.

[9] Op cit Rapport du Sénat : audition de la psychologue Maria HERNANDEZ pages 229 à 240 : « Les études de neuro-imagerie ont montré que les circuits neurocognitifs des personnes qui consomment de manière récurrente de la pornographie sont atteints. »

« Les études montrent que le cerveau humain réagit de la même manière à la pornographie qu’aux drogues, la pornographie activant les mêmes circuits et structures cérébrales que le crack ou la cocaïne par exemple ».

[10] Les travaux d’Alice Miller et Boris Cyrulnik permettent de mettre à jour les racines culturelles de la violence chez les nazis.

[11] Selon le site Xhamster en 2019.

[12] 'hard sex tean xxx video girl' Search - XNXX.COM https://www.xnxx.tv › search › hard+sex+tean+xxx+vid... XNXX.COM 'hard sex tean xxx video girl' Search, free sex vid”

[13] ‘arab slave' Search - XNXX.COM »

[14] sur le site DORCEL notamment

[15] AbsoluPorn - Fille violée abusée baisée de force – AbsoluPorn http://www.absoluporn.com › tag-ab... »Fille violée abusée baisée de force - Videos sexe xxx films porno en streaming - Les meilleurs vidéo x du net - Des tonnes de ... Viol en réunion à Moscou. »

[16] Prolapse Vidéos Porno | Pornhub.com “ Two nasty blondes anal fist until they both prolapse and then devour their giant red anal prolapses · Prolapse Party. 481K Vues

[17] sur le site XVIDEOS.COM accès libre et gratuit (et donc aux mineurs)

[18] sur le site xHamster. Accès libre et gratuit ( et donc aux mineurs )

[19] Il existe plusieurs études scientifiques qui tendent à confirmer scientifiquement les déclarations des réalisateurs : Une étude australienne par exemple de 2006 relève que 82 % des personnes se décrivant comme « travailleuses du sexe » ont subi un ou plusieurs abus sexuels dans l’enfance « Post-traumatic stress disorder among female street based sex workers in Autralia,

[20] Le masochisme ou sadomasochisme est une théorie sexuelle tout à fait subjective qui nait en Allemagne au 19ème siècle dans le courant psychanalytique et est théorisée par des auteurs, tels que Freud, dont l’objectivité des travaux est aujourd’hui très largement contestée et critiquée sur le plan scientifique. Le masochisme a également fait l’objet de beaucoup de fascination par des intellectuels qui ont pu développer des théories politiques de la subversion et de la liberté bien loin de la réalité de l’analyse clinique (notamment chez ces auteurs tels que Michel Foucault). Cette mythologie et idéologie a infusé la culture et a participé à l’invisibilisation des violences faites aux femmes dans la mesure où elle a servi d’explication erronée à certaines réactions traumatiques des victimes de violences conjugales, par exemple. Heureusement, la science a fait de grands progrès en permettant d’invalider le mythe du masochisme, ou plutôt en nous permettant de l’expliquer autrement et d’en tirer toutes les conséquences logiques et juridiques. Dès le début du 20ème siècle, certains auteurs, notamment Sandor Ferenczi (Cf. « Réflexions sur le masochisme », Publié en 1932) observait que le masochisme avait pour origine le traumatisme sexuel et décrivait cette tendance comme une pathologie réactionnelle subie par la victime à l’opposé de la santé sexuelle et d’autodétermination.

[21] (étude de 2020 du Gouvernement du Royaume- uni : The relationship between pornography use and harmful sexual attitudes and behaviours - (Joanne Upton, Alya Hazell, Rachel Abbott and Kate Pilling) for the Government Equalities Office February 2020 https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/976730/The_Relationship_between_Pornography_use_and_Harmful_Sexual_Attitudes_and_Behaviours-_literature_review_v1.pdf

+ étude Mike AllenTara EmmersLisa GebhardtMary A. Giery First published: March 1995 etc ).

[22] Politica Sexual de la Pornogaphia sexo, desigualdad, violencia de Mocina Alario Gavilan, aux presses universitaires de Valence 2020

[23] Dans l’étude du Gouvernement Israélien, de 1981, il a été démontré qu’un bond de 45 % des violences sexuelles contre les femmes avait eu lieu entre 1980 et 1981 ce qui correspond à l’arrivée de la pornographie. http://www.drjudithreisman.com/archives/Porn%20inPromiseLand.pdf Les recherches des chercheurs étatsuniens pour la Commission du Sénat de 1969 avaient déjà identifié le lien entre les images de violences et les passages à l’acte violent, confirmé par une étude de 1977 réalisé par l’Etat de l’Ohio.

[24] Albert Camus lorsqu’il évoque  l’idéologie sexuelle imaginée par Sade et reprise par la pornographie souligne que  « Sade pour fonder sa liberté est obligé d’organiser la nécessité absolue. La liberté illimitée du désir signifie la négation de l’autre et la suppression de la pitié. Il faut tuer le cœur cette « faiblesse de l’esprit », le huis clos et le règlement y pourvoiront » ou encore « Posséder ce qu’on tue, s’accoupler avec la souffrance, voila l’instant de la liberté totale vers lequel s’oriente toute l’organisation des châteaux….», « Mais désirer sans limites revient aussi à accepter d’être désiré sans limites. La licence de détruire suppose qu’on puisse être soi-même détruit. Il faut donc lutter et dominer. La loi de ce monde n’est rien d’autre que celle de la force » ,

 La révolte métaphysique, dans L’Homme Révolté, Albert Camus, Folio Essais page 66.

Ou encore Michel Foucault :  « Je serais assez prêt à admettre que Sade ait formulé l’érotisme propre à une société disciplinaire …Il nous ennuie. » ; Dits et écrits , Paris Gallimard 1994, t 2 : Sade sergent du sexe » p. 818 ;

ou encore  « On obtient ainsi ces mornes accumulations de scènes érotiques et criminelles dont l’aspect figé, dans les roman de Sade, laisse paradoxalement au lecteur le souvenir d’une hideuse chasteté », Albert Camus, dans L’Homme Révolté, page 67, Folio Essais.

[25] On Iniquity. By Pamela Hansford Johnson, 1967 page 26

Illustration 1
ILLUSTRATION ARTICLE © A. O.

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