Monsieur Macron après s'être fait chahuter au Salon de l'agriculture a de nouveau fait parler de lui mais cette fois en gagnant la cour des grands sur la scène internationale. Au détour d'une phrase dans un entretien et en dehors de toute attente de ses partenaires européens il a déclaré solennellement que l'envoi de troupes au sol en Ukraine était une réponse à donner à la volonté de conquête de la Russie de Poutine dont il souhaite la défaite en rase campagne. Aussitôt ses communicants à l'Elysée ont tergiversé sur le sens à donner à ce vocable de troupe, s'agit-il de combattants ou de personnels d'assistance à l'utilisation des armements livrés par la France voire au déminage des sites. Mais là n'est pas toute la question soulevée par l'initiative de Va t'en guerre de monsieur Macron. Quels hommes veut-il envoyer en Ukraine, s'agit-il des soldats de notre corps d'armée tous engagés volontaires prêts à mourir non pour leur patrie mais pour une cause européenne face au danger russe ou d'appelés du contingent avec le rétablissement du service militaire. Rappelons que la France pour la première fois a engagé le contingent dans la guerre d'Algérie et dans la majorité des cas contre son gré dans une guerre coloniale dont l'objectif était d'annexer l'Algérie comme les Russes aujourd'hui l'Ukraine. La comparaison n'est pas inopportune pour ceux qui entre 1955 et 1962ont vécu cette expérience sans compter les atrocités commises.
Monsieur Macron s'est engagé avec beaucoup de légèreté. La Constitution de la 5ème République dans sa fonction de président élu l'a nommé chef des armées mais lui donne-t-elle le droit de décider seul de l'envoi de soldats appelés faire la guerre aux marges de l'Europe. Dans toute démocratie une telle décision renvoie à un débat et à un vote à la Chambre des députés ces derniers au préalable ayant consulté les électeurs de leurs circonscriptions. Il est regrettable que les faiseurs d'opinions dans le monde politique et dans les médias n'aient pas interpellé le président de la République pour vouloir envoyer un jour nos petits enfants sur le front ukrainien.