Je viens de recevoir le témoignage de Clémence Maillochon docteur en histoire contemporaine avec sa thèse sous le titre Les réseaux de militantismes contre les essais nucléaires français. Des années durant elle a enquêté au Sahara puis en Polynésie. Le 28 octobre elle a rencontré à l'Assemblée Nationale la députée de Polynésie. Il y a eu un débat avec des militants. Le directeur de l'organisation contre les armes nucléaires 'I CAN' était présent, il a rédigé un rapport sur les essais en Algérie et mobilisé des députés sur cette thématique il y a deux ans mais il a vraiment du mal à mobiliser la société civile en Algérie.
La députée de Polynésie va demander une révision de la loi Morin, avec le soutien d'autres députés d'outre-mer.Notons ici qu'aucun député y compris de l'ancien parti gaulliste à l'origine de la décision de construire la bombe atomique pour servir l'ambition du général ne s'est levé pour questionner le gouvernement sur les réparations dues aux populations sahariennes durablement irradiées en Algérie.
Ou est passé Benjamin Stora l'historien officiel de la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie qui ne s'est jamais intéressé aux six années de 1960 à 1966 pendant lesquelles notre pays a procédé à des tirs de sa bombe atomique à Reagan puis In Ekker.Pouvons nous ironiser sur le fait que Benjamin Stora comme beaucoup de Français s'est laissé convaincre par Pierre Messmer ancien ministre des Armées qui dans un entretien à la télévision n'hésita pas à exhiber son biceps pour montrer que la radio activité était sans danger pour le corps humain. Il avait été à la tête du convoi des officiels fuyant le 1er Mai 1962 sous le nuage radioactif échappé de la montagne du Tan Affela après le tir Béryl. C'était oublier que son collègue à ses côtés Gaston Palewski ministre chargé de la Recherche scientifique a écrit dans ses Mémoires qu'il avait été une victime de Béryl pour sa leucémie.
Aucun de nos deux pays ne s'intéresse aux irradiés du Sahara. Comme me le dit un ami algérien dès que les intérêts des uns et des autres sont économiques ou politiques les sujets mémoires sont mis de côté. En Algérie les targuis ces irradiés de la bombe atomique sont totalement oubliés