Samedi dernier pour la quatrième semaine de suite des manifestations ont rassemblé dans toute la France ce jour là 237.000 protestataires contre le pass sanitaire selon les chiffres officiels. Quel jugement peut se forger le citoyen et futur électeur sur la portée de ce mouvement. Voici quelques morceaux choisis sur l'information lue ou écoutée dans les 48h qui ont suivi cet événement.
Sous le titre Honte à vous, que je n'ose appeler confrères, Jacques Cotta grand reporter durant plus de 30ans à France 2 qui bien que n'ayant plus rien à voir avec France télévision a été partagé par un sentiment de honte et de colère en voyant le journal de France 2 ce samedi soir où a été gommé le fait majeur de cette situation estivale, des centaines de milliers dans la rue (ramenées par la presse à 200 et quelques mille annoncés par le ministère de l'Intérieur) contre le pass pour la liberté.
Ce lundi, les matins de France Culture sont revenus sur l'extension du pass sanitaire et la stratégie vaccinale avec pour invité Alain Fischer Président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale. En préambule, la présentatrice de l'émission lui demanda sa réaction sur ce mouvement de contestation mesuré à l'aune des chiffres publiés. Monsieur Fischer se voulut raison garder en opposant à cette vague protestataire anti vaccins et anti pass, les mouvements de foule tant au Brésil qu'en Tunisie qui protestent contre la pénurie de vaccins dans leurs pays. Par cette comparaison fallacieuse, cet éminent professeur a pris ses auditeurs au mieux pour des naïfs, au pire pour des imbéciles. Bien sûr, monsieur Fischer se devait de ne pas aborder le volet politique de cette contestation dont l'enjeu est avant tout le rejet par la rue de l'autoritarisme dont fait preuve Emmanuel Macron dans sa gestion de la crise sanitaire en ne passant pas par les corps intermédiaires et sans concertation digne de ce nom.
Quelque soit la version retenue pour l' analyse de la situation, l'article publié dans le Monde ce même samedi sous la signature de Solenn de Royer avec pour titre Seul face à la rue Emmanuel Macron une stratégie périlleuse, donne le ton sur la dégradation prévisible de ce face à face entre la rue et Macron. La journaliste écrit, avec les foules ont sait comment ça commence, jamais comment ça finit, jouer avec la rue c'est jouer avec le feu.