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Billet de blog 12 décembre 2018

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De Gaulle ou le mythe régalien

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Entendu ce matin sur France Culture à propos des quelques reniements formulés sur sa politique économique par le président de la République dans son allocution aux Français que rien n'était perdu pour lui quand on s'en réfère à l'exemple historique de De Gaulle, président du Conseil en visite officielle le 6 juin 1958 à Mostaganem, département d'Oran, après s'être exulté en criant Vive l'Algérie française, a conclu les accords d'Evian du 18 mars 1962 donnant son indépendance à l'Algérie, ce qui ne l'a pas empêché, selon ses thuriféraires, de demeurer le plus illustre des Français après son appel du 18 juin 1940 .Macron lui-même est à la recherche de ce mythe régalien par sa pratique du pouvoir en tirant le meilleur profil pour sa notoriété des institutions de la 5ème République.

La gloire de De Gaulle repose sur un mythe qui a servi de porte-drapeau à la droite pour sauvegarder son emprise sur la société française et berner les classes populaires. Comme en témoignent les heures les plus sombres de la guerre d'Algérie, de Gaulle devenu le 1er président de la 5ème République, homme dit providentiel arrivé au pouvoir en 1958, continua à couvrir la pratique de la torture par les tortionnaires du haut commandement français ainsi que les sinistres corvées de bois pour liquider les prisonniers Algériens. De Gaulle est l'homme d'Etat qui célébra les premiers essais nucléaires  au Sahara, de Reggane à In Ekker, par un Vive la France et malgré l'accident du tir Béryl le 1er mai 1962, abandonna les populations sahariennes ainsi irradiées sans plus se soucier du sort médical des civiles et militaires sur place ainsi exposés.
Alors que la France célèbre ce 10 décembre les 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et son artisan René Gassin, celle-ci n'aura pas contribué à la grandeur d'un De Gaulle qui fit peu de cas des droits des populations algériennes revendiquant leur indépendance. Que dire encore, à propos de la grandeur de De Gaulle, de la répression le 17 octobre 1961 de la manifestation des travailleurs Algériens à Paris ou des dizaines jusqu'à plus de cent participants furent jetés à la Seine alors que le préfet de Paris auquel avait été confié cette funeste besogne n'était autre que Maurice Papon, l'homme de Vichy connu pour sa persécution des Juifs qu'il fit déportés dans les années de la Collaboration.
De Gaulle fut combattu par l'O A S de Raoul Salan, général qui rompit avec lui jusqu'à préméditer son assassinat car comme l'a dit à son procès Jean Bastien-Thiry, exécutant de la mission de tuer de Gaulle au Petit-Clamart , que ce dernier avait trahi la caste des siens partisans de l'Algérie française et bien étrangère au peuple français. Enfin que penser de la célébration d'un monarque républicain si peu visionnaire qui au seuil de sa vie selon Malraux dans un dernier entretien lui déclara que l'Algérie resterait française comme la Gaule resta romaine?
Mitterrand fut le digne successeur d'un de Gaulle comme monarque républicain, ce Mitterrand qui amnistia Salan dans un ralliement à la caste de ces généraux qui sans remords sacrifièrent la Vie de 12 000 appelés du contingent et ses 300 000 blessés sans compter la traumatisme laissé par la guerre d'Algérie sur cette jeunesse rendue à ses foyers.

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