Il faut défendre nos agriculteurs contre la concurrence étrangère, y mettre le prix s'il le faut mais avec quel retour pour le consommateur. Qui pour répondre à cette question.
Commençons par les céréaliers, la farine du pain chez le boulanger n'a plus aucun goût de la mie à la croûte. Venons en aux éleveurs et aux maraîchers. Que ce soit sous une halle à Paris ou sur le marché d'un village dans nos campagnes le poulet et la volaille en général n'ont aucun goût résultat de ces élevages en batterie qui relèvent d'une course à la productivité. La viande blanche chez le boucher du veau au porc n'a aucun goût. Oubliées les savoureuses cochonnailles des fermes d'autrefois remplacées par la viande d'un élevage intensif comme en Bretagne et pourquoi pas d'un produit importé de Chine.Fort heureusement la viande rouge échappe encore à ce réquisitoire. Côté matières grasses le beurre en motte ou en barquettes n'a aucun goût si on excepte quelques labels comme le beurre de Surgère dans le centre-Ouest. Il en est de même des fromages comme le camembert le gruyère ou le roquefort société qui n'ont pour eux que leur appellation d'origine mais là aussi il y a quelques exceptions comme le Brie de Meaux ou le livarot en Normandie.
Quand est-il des légumes de nos maraîchers. Les premières tomates arrivées très tôt ne sont pas mûres et on nous dit qu'elles viennent d'Espagne ou du Maroc mais la belle saison venue elles n'ont pas plus de goût avec notre production locale. C'est la fin de la saison des asperges blanches, si ce n'est celui de la crème fraîche ou de la vinaigrette elles ont perdu leur goût depuis longtemps. Qui se souvient encore du goût des fraises et de leur saveur même la gariguette de notre terroir a perdu sa qualité gustative comme les cerises. Rares sont les fruits de saison qui ont encore du goût et de la saveur de la pêche blanche au melon de Cavaillon.
La production viticole n'échappe pas à cette critique.En dehors des crus connus des vins de Bordeaux, de Bourgogne et des Côtes du Rhône la plupart des vins régionaux se vendent à coût d'étiquettes prometteuses mais se ressemblent tous dans leur banalité verre en main. La consommation de vin est en baisse et les vignes s'arrachent, on peut comprendre pourquoi.
Notre agriculture est en crise car elle ne rémunère pas suffisamment nos paysans et de son côté le consommateur avec son pouvoir d'achat en baisse n'y trouve pas son compte quand à la qualité de son alimentation. On n'est pas prêt de résoudre ce dilemme
encore à ce réquisitoire.