Les sages dans le monde politique d'aujourd'hui ne font plus recette. En 2023 lors des négociations sur la réforme des retraites voulue par Macron et qui avait mis des millions de salariés dans les rues pour s'y opposer et jusque dans les villages un homme s'était fait connaître des Français pour son sens du dialogue et du compromis. Au printemps2023 il avait demandé la suspension de la réforme des retraites et de se retrouver syndicats et responsables politiques autour d'une table pour discuter d'une réforme certes nécessaire pour assurer la pérennité des retraites mais plus juste suivant les catégories sociales. En effet atteindre ses pleins droits à 64 ans n'est pas à la portée des plus vulnérables pour la pénibilité de leur emploi. Il n'avait pas été écouté et la Première ministre madame Élisabeth Borne suivant l'injonction venue d'en haut était passée outre en imposant la réforme sans vote à l'assemblée avec le recours à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution
Cet homme est Laurent Berger ancien secrétaire général de la CFDT qui ce matin était l'invité de Guillaume Erner sur France Culture pour saluer l'annonce par le Première ministre Sébastien Lecornu de la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle en 2027. Pour Laurent Berger des centaines de milliers de salariés ont été soulagés car évitant ainsi d'allonger de plusieurs mois leur temps de travail avant de bénéficier de leur retraite. Notre homme ne pouvait que regretter ce temps perdu depuis 2023. Aujourd'hui de mauvais augures venus des rangs de la droite et mauvais perdant ne voient dans cette suspension qu'une reculade de circonstance. Ils feraient mieux d'écouter Laurent Berger homme d'ouverture et de conciliation. Nous l'avons écouté ce matin avec respect et admiration. D'un côté il a dénoncé la concertation entre élus politiques issus des classes bourgeoises des 7eme et 8ème arrondissements, et de l'autre l'absence d'écoute du petit peuple des salariés qui galèrent pour notre bien être comme dans l'épreuve du covid 19. Preuve de son respect de l'autre il n'a jamais rien eu de conflictuel avec le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez quand ce dernier voulait la reconduction de la grève générale arguant que c'est en cassant tout que les gilets jaunes avaient été entendus. Laurent Berger était et demeure un pacifique. Guillaume Erner dans son dialogue avec lui n'a pu résister à lui poser la question de son engagement en politique quand hier et aujourd'hui son nom avait été évoqué pour Matignon. Laurent Berger a écarté la question au nom de son retour à une vie professionnelle militante sur le thème de la défense de l'environnement. Cela ne l'a pas empêché de se présenter comme un ardant défenseur de la Sociale-democratie se plaçant dans la lignée de ses prédécesseurs dans la fonction de secrétaire général de la CFDT mais aussi de grands noms de la sphère politique d'autrefois comme Michel Rocard et Jacques Delors. N'échappant pas à une provocation de Guillaume Erner sur les slogans de la France Insoumise son invité a simplement souligné que le lendemain ils avaient les mains vides. Quelle plus belle conclusion pour Laurent Berger que cet appel à la formulation d'un message d'espoir en direction des classes défavorisées pour les écarter des sollicitations de l'extrême droite et du gauchisme.
Pour mieux illustrer ce que fut le combat de Laurent Berger pour obtenir la suspension de la réforme des retraites Guillaume Erner a fait la promotion du documentaire Le dernier compromis d'Anne Fonteneau sorti en salle aujourd'hui.