Ici ce n'est pas l'armée affublée de cette périphrase autrefois mais de l'Eglise de France et du Vatican sa tutelle à Rome. Au fil des révélations qui se succèdent nous découvrons que le dit Abbé Pierre n'était pas le curé défroqué suite à ses perversions sexuelles mais un saint homme couronné par l'Eglise pour son engagement à l'égard des sans abris, des sans domiciles fixes. Sa réputation d'homme de bien l'aura accompagné jusqu'à sa disparition à l'âge de 94 ans en 2007. Il aura donc fallu près de 20 ans pour découvrir le vrai visage de ce personnage et toute sa perfidie. Comment ne pas se souvenir de la photographie icône de ce petit curé en soutane avec son béret basque tout souriant et toujours plus goguenard. Sa renommée alla jusqu'à faire de lui un résistant pendant la guerre mais un récent livre nous apprend qu'il fut pétainiste et antisémite sous le régime de Vichy. Ainsi pendant des générations le boisseau fut mis sur les témoignages de ses nombreuses victimes de tous âges parmi lesquelles des adolescents. Ce qui fait honte à l'Eglise est qu'elle eut connaissance très tôt des agressions sexuelles dont se rendait coupable son serviteur et que dès les années 50 la papauté s'en était émue. Si aujourd'hui le christianisme est en voie de disparition dans notre pays après que les églises se soient vidées de leurs paroissiens l'Eglise de France a toujours pignon sur rue avec ses évêques et ses cardinaux comme l'a démontré encore la réouverture de Notre-Dame sous le patronage du chef de l'Etat en présence d'invités venus du monde entier.
Au delà du cas de l'abbé Pierre l'Eglise de France est mise en accusation pour son silence coupable sur les sévices subis par les élèves de ses écoles privées victimes de brutalités ou encore d'agressions sexuelles. Le scandale révélé bien tard fut d'une telle ampleur qu'une commission présidée par l'ancien vice président du Conseil d'Etat Sauvé fut chargée d'une enquête approfondie soutenue par les témoignages des victimes remontant même à des temps anciens. L'heure de vérité imprimée par ce rapport fut saluée mais son auteur ne fut pas reçu par le pape pour en témoigner. Quelque soit l'estime que l'on puisse porter sur son auteur grand serviteur de l'Etat l'homme s'est déclaré croyant et catholique ce qui n'en faisait pas le mieux placé pour enquêter sur l'Eglise de France surtout après avoir déclaré tout compte fait 3,3 pour mille hommes du clergé étaient dénoncés.
Dans le pays de Jaurès et de Briand dépositaires de la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat on pourrait s'étonner que le chef de L'Etat ne s'exprime pas sur le sujet alors qu'il n'a cessé de s'afficher avec le pape de Rome à Marseille. Mais l'Eglise de France à encore de solides défenseurs comme notre Premier ministre François Bayrou qui couvre de son silence les abus dénoncés dans les établissements privés de son Béarn