Macron a nommé Premier ministre Barnier par défaut. Ce dernier est pris dans une tenaille dont une mâchoire et la menace du vote d'une motion de censure par Marine Le Pen et son RN avec la complicité malvenue du NSP sous l'emprise de Melenchon et l'autre l'absence de soutien des partis macronistes. Macron a laissé à Barnier une dette considérable et explosive selon certains et qui démontre que la France vit au dessus de ses moyens quitte à brader son capital. Cette situation est d'autant plus incompréhensible que les acteurs de la santé, de l'éducation et des services publics réclament plus de financements
Pour sortir le pays de l'ornière de l'endettement Barnier soumet au vote du Parlement une loi de finance pour 2025 en taillant dans les dépenses à hauteur de 40 milliards d'euros et en procédant à une levée d'impôt exceptionnelle de 20 milliards d'euros réservée aux grands groupes. Il faudra plusieurs années d'un tel régime pour ramener le déficit budgétaire du pays dans la norme européenne. Il revient donc au Premier ministre la tâche de maîtriser les dépenses autant que possible par des gains de productivité. Dès la publication de son projet de loi de finance pour 2025 les oppositions se sont déchaînées à droite comme à gauche avec des surenchères toutes aussi irréalistes. La droite du LR solidaire des partis macronistes et qui plus est de Marine Le Pen s'oppose à l'impôt au profit des privatisations. Cela reviendrait à vendre les participations de l'Etat dans des grands groupes bénéficiaires le privant ainsi de toute autorité dans les conseils d'administration mais aussi des dividendes reçus chaque année. La France Insoumise elle s'épargnerait les coupures sombres dans les budgets en imposant revenus et patrimoines jusqu'à dégager de nouvelles ressources estimées à au moins 55 milliards d'euros. Si la fronde du Parlement persiste Bernier après avoir arbitré en toute indépendance les réductions des dépenses devra se résoudre à faire appel à l'article 49.3 pour faire adopter sa loi de finance pour 2025.
Barnier n'est pas seulement l'homme de la situation pour faire face à l'endettement de la France mais il dispose de l'autorité nécessaire pour remettre la France au centre du jeu dans la consolidation de l'Union Européenne menacée par la volonté cessionniste du Premier ministre de Hongrie Viktor Orban et de la Présidente du conseil des ministres en Italie Giorgia Meloni les deux privilégiant l'Etat-nation au même titre que Marine Le Pen. Barnier est connu à Bruxelles où il a des relations et est respecté. Homme de la vieille doite gaulliste ce dernier dispose d'une expérience à laquelle ne peut se prévaloir aucune tête d'affiche à gauche si ce n'est le revenant François Hollande.