Comprendra qui pourra. Rappelons qu'aujourd'hui 29 réacteurs sur 56 en France sont à l'arrêt, certains les plus anciens pour la révision que nécessitera l'allongement de leur durée de fonctionnement au delà des 40 ans pour lesquels ils ont été conçus, les autres récents et plus puissants à la suite de la découverte de problèmes de corrosion et des fissures sur les tuyauteries dont l'origine est toujours à l'étude. Certains de ces réacteurs pourraient être immobilisés pendant des années. Un ayatollah du nucléaire Jean-Marc Jancovici invité en Mai 2020 dans les Matins de France Culture avait déclaré que nos réacteurs nucléaires pouvaient continuer à fonctionner sans limite d'âge car toutes leurs pièces étaient interchangeables à l'exception de la cuve en fer forgé et à condition que les soudures soient bonnes. Finalement pour le commun des mortels à écouter cet ingénieur tout réacteur pouvait continuer à fonctionner jusqu'à ce qu'il "pète". Bien sûr notre nucléocrate ne s'attendait pas à ce phénomène de corrosion, de même avait été mis de côté le fiasco de la construction de l'EPR de Flamanville attribué avec retard à la perte de notre savoir faire. Comment ne pas sourire pour qui a entendu le président d'EDF Jean Bernard Lévy déclarer devant les parlementaires que le nucléaire était comme la bicyclette, il faut continuer à pédaler pour qu'elle ne tombe pas. A l'écoute de ces difficultés qui peut comprendre la volte-face d'Emmanuel Macron qui après avoir annoncé la réduction de 70 à 50% de la part du nucléaire dans le mix énergétique pour la production d'électricité à l'horizon 2035 a déclaré dans son discours de Belfort qu'il se prononçait pour le lancement de la construction de 6 EPR suivie plus tard de 8 autres sans parler du développement de petits réacteurs modulaires.
L'Allemagne qui a renoncé au nucléaire après la catastrophe de Fukushima met tous ses atouts dans le développement de l'éolien et du photovoltaïque avec l'installation de panneaux solaires sur toutes les nouvelles constructions d'habitations. Ce samedi Alain lipietz ancien député Vert européen et invité de Répliques sur France Culture nous a fait part de sa détestation du nucléaire qui pour lui avait saccagé sa Beauce un océan de blé avec ses pylônes et ses câbles à l'infini alimentés par les centrales nucléaires. Pour lui rien n'est plus beau et majestueux que les pales des éoliennes tournant au gré des vents et qu'il aurait bien vu remplacer ces pylônes honteux. Cet ingénieur nous apprend que la production du nucléaire pourrait être remplacée par l'installation de 36 000 éoliennes soit seulement 1 éolienne dans chacune des 34 000 communes en France. Avec les éoliennes compte tenu d'une déserte locale limitée les câbles électriques sont enterrés. Pour lui les éoliennes d'aujourd'hui ne sont que les moulins à vent d'hier. Aucun contradicteur ne lui aura répliqué que le vent tombé les coupures d'électricité s'imposeront car le stockage de cette énergie trouve vite ses limites.
Le citoyen électeur à l'écoute de tels discours et de leur importance pour la transition écologique ne peut que s'interroger à l'annonce de la formation du nouveau gouvernement qu'aucun ministre dans son portefeuille ne soit en charge du logement ou encore du nucléaire. Rappelons que la sobriété dans la consommation des énergies devrait être le maître mot de notre politique avec l'isolation et l'élimination de nos passoires thermiques.
Comptons sur notre Première ministre qui s'est engagée à ne jamais mentir aux Français pour nous donner sans détour ses objectifs pour rattraper les retards de notre pays dans la transition écologique à l'issue du premier mandat d'Emmanuel Macron.