Plus jeune président de la 5ème République, premier de cordée de cette 5ème. Toutefois, notre président est l'héritier assumé où pas de bien des pratiques de ses prédécesseurs. Son entretien du dimanche 17 décembre retransmit à la télévision, lui debout, son interviewer couché comme caricaturé satiriquement par Médiapart, ne pouvait que rappeler aux anciens les conversations du général de Gaulle avec son journaliste maison Michel Droit très complaisant, en direct du palais de l'Elysée, assis dignement l'un et l'autre en face à face. A l'évocation d'Emmanuel Macron déambulant d'un salon à l'autre de son palais de l'Elysée pour bien nous faire comprendre sa dynamique à la tête d'un parti présidentiel en marche, cette gesticulation propagandiste ne pouvait que faire sourire à l'évocation d'un rapprochement facétieux avec Giscard d'Estaing s'adressant pour la dernière fois aux Français à la télévision avec en guise d'adieu un fauteuil laissé vide plein écran et nous quittant le dos tourné. Emmanuel Macron bâtit sa légende comme jadis le général de Gaulle qui fit la guerre à Londres à l'inverse d'un Jean Moulin, d'un Pierre Brossolette ou d'un Marc Bloch combattant la France de l'intérieur. A l'occasion de la célébration du 100ème anniversaire de la bataille de Verdun, la légende de de Gaulle a été un peu ternie par le rappel de sa déconvenue d'avoir dû renoncer à commémorer le 50ème anniversaire de la bataille après le rappel irrévérencieux qu'il avait levé les bras capitaine à Verdun comme prisonnier. Endossant les prérogatives de sa fonction, Emmanuel Macron en chef des armées fait guerroyer la France au Sahel alors qu'il n'a pas même porté l'uniforme du service militaire. Que nous sommes loin du panache d'un Jacques Chirac qui avant de concourir à l'E N A s'était engagé volontaire comme sous-lieutenant en 1956 à Souk el-Arba en Algérie pour combattre le Front DeLibération National. De ses deux mandats présidentiels, l'histoire retiendra que Jacques Chirac a refusé en 2003 d'engager la France dans la guerre en Irak fort de son expérience de la chose militaire. Mais qu'aura emprunté notre jeune président aux multiples facettes de l'expérience de ces deux prédécesseurs? J'en vois au moins une, l'affichage très populaire de sa vie privée, lui avec un couple très atypique, Nicolas Sarkozy et François Hollande avec deux jeunes et jolies épousées les mettant fort bien en valeur vu leur âge. Ses emprunts au machiavélisme de François Mitterrand sont pour plus tard. Ne m'en voulez pas pour ces facéties sur l'image de notre jeune président pour lequel j'ai voté dans l'espoir de barrer la route à un parti d'extrême droite aux visées nationalistes les plus sombres pour la France et en faveur duquel 1 français sur 3 a voté.
Billet de blog 23 décembre 2017
Macron l’exhibitionniste
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