Dans son interview sous les projecteurs des JO Macron n'a pas parlé aux Français mais à lui-même pour se féliciter de sa maîtrise de la situation politique du pays. Il s'est érigé en Veau d'or. Il s'est sacralisé en Père de la Nation. Ce que l'on retiendra avant tout de sa prestation est son déni de la représentativité de l'Assemblée Nationale quitte à lui opposer le choix de 11 millions de Français en faveur du Rassemblement National. S'il reconnaît du bout des lèvres la défaite de son parti il se sert du Rassemblement National et de ses électeurs pour le désigner comme le premier parti politique déniant au nouveau Front Populaire toute prétention à être la première force politique car relevant d'une coalition de circonstance de quatre partis.Il va de soi qu'il reviendrait à la présidente de L'Assemblée Nationale de donner son avis sur la question devant les Français. De même Macron n'a pas à faire la leçon aux parlementaires en les réprimandant pour ne pas jouer le jeu démocratique du compromis pour constituer des majorités et faire passer des réformes pour le bien du pays ce qui a toujours été son objectif.
Il s'est félicité de la réussite des forces de droite et de gauche par des désistements hors nature à priver le Rassemblement National d'une majorité absolue ou même partielle à l'Assemblée Nationale à l'issue du second tour des législatives. Il s'est pourtant retenu de stigmatiser la progression de l'extrême droite dans notre pays relevant qu'elle progresse partout en Europe. Pour faire barrage à son tour à la conquête du pouvoir par le Rassemblement National il n'a pas cherché à convaincre les électeurs du parti de Marine Le Pen qu'il faisait fausse route. Il ne s'est pas privé de leur tendre la main pour marquer son incompréhension dans le fait que les députés du Rassemblement National n'aient reçu aucun poste dans les organes de fonctionnement de l'Assemblée Nationale. Espérons que madame Yaël Braun Pivet saura à son tour défendre les prérogatives du Parlement interdisant à Macron de s'immiscer dans son organisation.
Enfin Macron n'a pu s'empêcher de se tisser des lauriers pour défendre les 7 années de sa présidence faisant de la France un pays plus fort en Europe grâce à la baisse du chômage oubliant de dire qu'il était encore deux fois supérieur à celui de l'Allemagne et pour vanter ensuite la réindustrialisation du pays quand chaque jour annonce de nouvelles fermetures d'entreprises et pas des moindres comme l'arrêt de la chimie à Port-jérome et du raffinage à Fos-sur-mer sans compter le démantèlement d'Atos fleuron de notre intelligence artificielle. Par contre il n'a aucun mot pour la dégradation de nos finances publiques dénoncée par la Cour des comptes. Apparemment le sur endettement du pays et sa dérive budgétaire ne relèvent pas de sa compétence.
Pour conclure ce que l'on peut dire est que son entretien ne mérite pas la médaille d'or.