Quoi de plus odieux dans cette monarchie républicaine inventé par de Gaulle que son mépris pour le subalterne quand il ne sert pas sa popularité. En 1960 à l'occasion du 1er essai de sa bombe atomique à Reagan de Gaulle a lancé des hourras de chef de corps sur le champ de batailles sans la moindre attention pour les irradiés victimes de ce 1er essai et des suivants dans le Sahara algérien
Le 1er Mai 1962 l'essai Béryl de sa bombe à In Ekker dans le hoggar a tourné à la catastrophe avec la fuite et la dispersion d'un nuage radioactif irradiant sur un vaste territoire la troupe présente ainsi que les nomades touaregs ou encore les villageois des Centres de Cultures. A ce désastre humain il faut associer la contamination des sols et de la végétation par les retombées radioactives. Ce 1er Mai 2000 hommes de troupe essentiellement des appelés du contingent stationnaient sur le site. Une partie de ces hommes en missions a servi au plus près de la montagne ou la bombe avait été placée dans une galerie fermée pour confiner l'explosion. Leurs camarades non opérationnels étaient casernés sur la base vie à 25 km de la montagne. Les premières victimes des irradiations se sont comptées parmi les hommes les plus exposés au pied de la montagne et parmi ceux-ci un nombre inconnu fut rapatrié pour être hospitalisé sur la métropole.
Pendant 50 ans les dirigeants du pays tous partis confondus ont gardé le silence sur ces oubliés de nos campagnes d'essais nucléaires car il y eut d'autres tirs avec des fuites radioactives dans ce Sahara.
Il faudra attendre 2010 que la loi Morin mette en place un dispositif pour indemniser les victimes au vue de leur état de santé. Le budget alloué à des indemnisations relève de l'aumône. Il revenait aux rescapés de présenter un dossier administratif probent. Quatre ans après le vote de cette loi ses bénéficières étaient si peu nombreux que 2 sénatrices interpelèrent les ministres responsables de la prise en charge des irradiés .Nous sommes en 2014 et les ministres interrogés utilisèrent toutes les arguties dilatoires pour justifier les retards pris pour identifier et reconnaître les victimes. Comment ne pas mieux illustrer leur incompétence si ce n'est leur mauvaise foi avec des arguments comme l'inefficacité du dosimètre porté par chacun de ces hommes pour interpréter le degré de leur exposition à la radioactivité car ce 1er Mai et les jours suivants aucun témoin se souvient d'avoir porté un dosimètre. Il en est de même avec l'établissement de la liste des maladies reconnues par les oncologues comme relevant de la radioactivité. Au vue de l'incertitude prévalant sur le diagnostic les dossiers présentés étaient souvent rejetés. Sans attendre l'ouverture de leurs dossiers dans le cadre de la loi Morin la majorité des irradiés après plus de 50 ans d'attente était décédée laissant à leurs veuves la poursuite de leur combat pour être reconnu irradiés et bénéficières d'une indemnité.
Que penser de l'attitude de l'Etat français vis-à-vis des populations algériennes irradiées au premier rang desquelles les Touaregs. Le déni de justice à leur égard ne peut être que dénoncé. En France le pouvoir s'est défaussé sur la loi Morin pour répondre à son devoir d'indemniser les victimes algériennes de nos essais nucléaires. Le pathétique de cette situation est qu'il a été ainsi demandé à ces chameliers et villageois du désert jadis exposés à la radioactivité de constituer des dossiers et de les présenter à l'administration française. Autant dire qu'aucune de ces victimes n'a été indemnisée.
J'appartiens aux derniers témoins de Béryl et des autres essais de la bombe qui ont mal tourné avec des fuites radioactives pour rappeler ces vérités. Faut-il espérer que le président Macron qui recevra le 4 septembre en visite officielle le chef d'Etat algérien puisse mettre à son programme ce dossier des indemnisations des victimes algériennes et si ce n'est trop tard de s'engager à des réparations