En cette période de trêve olympique monsieur Macron n'a rien trouvé de mieux que de publier une lettre ouverte au roi du Maroc pour soutenir son projet d'annexer le Sahara Occidental au mépris du souhait des Sahraouies d'obtenir leur indépendance en bénéficiant de l'appui de l'Algérie. Ce contentieux oppose le Maroc à l'Algérie qui voit dans le Sahara Occidental sa porte ouverte sur l'Atlantique. L'Algérie a réagi immédiatement en rappelant son ambassadeur. Nous assistons donc à une crise ouverte entre la France et l'Algérie marquant l'échec d'un Macron qui avait voulu inscrire dans son héritage la réconciliation de notre pays avec son ancienne colonie. Reconnaissons que cette ambition ne fait pas recette dans l'opinion française aux mains aujourd'hui du Rassemblement National dont les pères fondateurs Jean -marie Le Pen en tête avaient défendu l'Algérie française. Reconnaissons aussi que l'initiative de Macron mettait fin au long silence de ses prédécesseurs pour renouer les fils d'un dialogue avec le peuple algérien.
Les dirigeants algériens sont restés toujours méfiants à l'égard de la France et de sa politique interventioniste dans son ancien empire africain dont le Maroc et l'Algérie faisaient parties le premier sous un protectorat, le second colonisé. Macron en prêtant main-forte au roi du Maroc dans son entreprise d'annexion du Sahara Occidental engage la France dans un conflit qui n'est pas le sien d'autant plus que ses relations avec le Maroc ont traversé une période difficile avec la crise des visas. Cette ingérence de monsieur Macron arrive au pire moment quand était attendue pour septembre la visite officielle en France du président Abdelmadjid Teboune. Maintenant on peut s'interroger sur les moyens mis en œuvre par Macron pour réconcilier comme il le souhaitait les mémoires de l'Algérie et de la France sur son passé colonial .Commandé par Macron le rapport de Benjamin Stora publié en Janvier 2021 a fait des propositions d'ouverture qui n'étaient pas à la hauteur des enjeux ne serait-il qu'à propos de la chape de plomb sur notre dette pour les dommages causés au Sahara par nos campagnes d'essais nucléaires de 1960 à 1966.
A lire la presse cette ingérence de Macron dans les affaires maroco- algériennes trouverait en partie sa justification dans sa déception du peu d'empressement du président algérien à répondre à ses initiatives pour rompre la discorde entre les deux pays. Cette politique du balancier pratiquée par Macron relève de son amateurisme dans la conduite des affaires africaines de la France au cours de ses deux mandats marqués par nos déboires au Sahel dont nous avons été chassés alors que notre future relation avec le Sénégal ne se présente pas sous les meilleurs auspices