Les réformes ratées à répétition de l'Education Nationale sous la Cinquième République
Les réformes du système éducatif mises en place depuis 1958 n'ont jamais été analysées ni critiquées sérieusement par les medias, alors qu'elles ont toutes été plus ou moins ratées et que c'était en parfaite connaissance de cause
Les médias et les appareils syndicaux étant les premiers complices du pouvoir des affairistes en place, ne risquaient ni d'en faire les analyses critiques nécessaires, ni de rendre compte de leur échec
A - La réforme de Najat Vallaud Belkacem fait partie de l'actualité, c'est pourquoi on commence par elle. Elle illustre bien cette règle.
Les médias nous ont joué à son sujet un semblant de débat qui oubliait l'essentiel, c'est à dire le fait que ses ingrédients sont le crédo de la réunionite et l'aveuglement de l'égalitarisme idéologique, et qu'ils ont déjà à leur actif l'interminable chemin de l'enfer du système éducatif depuis un demi-siècle
La réalité sur le long terme, c'est des réformes ratées à répétition, une obsolescence programmée pour garantir des retombées juteuses aux maisons d'édition. Voir dans les blogs de Mediapart :
« Réforme des collèges : pas de panique »
et encore, pour le décryptage du remplacement de Vincent Peillon par Najat Vallaud-Belkacem, :
« Merci à l'Université de Neuchâtel pour l'accueil fait à Vincent Peillon »
Pendant qu'il met en place ses réformes ratées, l'appareil du Mammouth refuse de voir comment le principe de l'enseignement à la carte adopté par le modèle finlandais est capable de concilier dans un cadre dynamisant l'égalité des chances et la diversité des goûts et des talents. Voir : « Les excellentes raisons de l'excellence finlandaise »
Après cette réforme liée à l'actualité, en voici maintenant une autre, dont les médias ne risquent pas de vous avouer les conséquences :
B - C'est la réforme ratée de Christian Fouchet pour les universités, entrée en vigueur à la rentrée 1967, qui a été le détonateur de l'explosion de mai 68
La mise en place de cette réforme s'est faite dans le cadre d'un parfait accord entre l'équipe gouvernementale du général de Gaulle et les dirigeants communistes du Mammouth. L'explosion s'est produite parce que nos larrons sont allés un peu trop vite en besogne pour mettre en place une gigantesque peau de banane à partir de la considération : « y a trop de gens qui veulent trop en savoir ».
Voir :
« Eclairages interdits sur mai 68 », 5 pages,
et, en plus bref :
« Mai 68: la propagande officielle vous a caché l'essentiel »
La parfaite entente entre le gouvernement du général de Gaulle et les hauts dirigeants communistes pour faire une réforme honteuse et ratée s'est retrouvée le plus heureusement du monde dans une volonté commune de rétablir le calme après la tempête.
L'explication est croustillante mais cachée aux français: dans son entretien de Baden-Baden avec des émissaires venus du Kremlin, de Gaulle a eu la garantie que Moscou ne fournirait pas de kalachnikovs aux étudiants révoltés, étant donné que les hauts dirigeants communistes français avaient tout ce qu'ils pouvaient souhaiter.
Cette parfaite entente a pour origine :
C – Le partage des pouvoirs et des tâches de 1945
L'engagement des communistes français dans la résistance pendant la deuxième partie de la guerre 1939-1945, et aussi la volonté de réaliser enfin une véritable entente nationale, ont eu pour conséquence, à la Libération, un partage des pouvoirs et des tâches entre l'appareil dirigeant traditionnel et l'appareil communiste. Celui-ci obtenait les pleins pouvoirs sur tout le secteur nationalisé, dont l'Education Nationale, et aussi sur la distribution de la presse. Voir sur Wikipédia: NMPP
Pour donner globalement l'illusion de la neutralité, les intellectuels communistes ont pris soin de camoufler leur appartenance tandis qu'ils prenaient toute la place dans le journalisme, dans le monde du spectacle, ou dans les rouages du Mammouth.
Dans ces trois secteurs, l'ensemble gardait une diversité suffisante pour pouvoir donner l'image du pluralisme, de l'objectivité et de l'indépendance, mais le résultat global a été une finlandisation de la pensée française, pour le meilleur mais aussi pour le pire.
Pour assurer la cohésion de ses troupes diverses, variées, et de plus en plus pigeonnées, l'appareil en place a eu recours à la tactique de fédération contre un épouvantail et adversaire commun. Le Front National et plus largement le populisme faisaient l'affaire. Quand la stupidité de ses propres troupes ne suffisait pas, des faux intervenants prenaient la relève. Sur le forum education de France2, on a eu ainsi par exemple: antiprof, et profkiller (tueur de profs)
L'épouvantail populiste commun s'est avéré de plus en plus nécessaire à mesure que se prolongeait la descente en enfer du système éducatif. Il a pris de l'importance à partir de l'arrivée de la gauche au pouvoir dans les années 1980.
Le point le plus remarquable de la Cinquième République, celui qui explique notre légendaire immaturité politique, est passé inaperçu : c'est l'entente machiavélique au sommet sans en avoir l'air, entre les princes de droite et les princes de gauche, sur le dos des classes moyennes et populaires.
Voir à ce sujet les articles déjà cités sur mai 68, et ajouter:
« Sarkozy et la lecture de Guy Môcquet: un baiser de Judas sans s'en apercevoir ». Version intégrale : 12 pages
Son résumé sur une page est dans le polycop « Blasphème-ruse-de-guerre »
Pour le rôle du Front National dans le jeu politique français, voir : « Derrière l'éclatement du Front National se cache un début de changement complet du jeu politique français »
D - La révolution pédagogique des années 1960
Une constante à ne pas perdre de vue : d'une manière générale : la classe dirigeante est, sans en avoir l'air hostile à l'instruction des milieux populaires, mais il va de soi qu'elle s'applique à faire croire le contraire. Voir :
D'autre part, pour asservir les peuples, la classe dirigeante ne trouvera jamais rien de plus efficace que des gens se faisant passer pour leurs défenseurs. Voir :
« 1989 : chute du Mur de Berlin : la leçon de l'histoire que nos médias ne risquaient pas de tirer »
A partir du moment où les intellectuels communistes ont eu la mainmise totale sur l'Education Nationale et sur les médias, avec la complicité secrète et totale de l'appareil politique de droite, il est évident que le risque de révolution était complètement éliminé. Comme on l'a déjà vu, cette assertion est confirmée par le fait que la révolte étudiante de mai 68 s'est terminée en eau de boudin, après avoir pourtant déclenché un cataclysme exceptionnel au niveau national.
Dans les années 1960, le risque de révolution politique étant ainsi éliminé, il était logique de s'attendre à un détricotage méthodique de tout ce que l'école de Jules Ferry pouvait comporter de positif, et à un sabotage du système éducatif sans en avoir l'air
Le fameux accord entre le pouvoir politique, les médias et l'appareil du Mammouth a alors permis de faire gober sans hésitation ni murmure :
- la méthode globale, vers 1960, pour avoir un échec aussi large que possible au niveau de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.
Noter en plus que, grâce au prétexte idéologique de l'égalité des chances, l'échec ainsi programmé d'une partie des élèves a été mis à profit pour retarder la progression de tous
Pour ceux qui n'avaient pas les moyens d'échapper au nivèlement par le bas ainsi imposé, les bonnes intentions ne manquaient pas. Voir:
« Fabriquer des crétins pour dynamiser la France » (dans le polycop Ortograf 2010)
et aussi:
« Ecole française du djihad: penser aussi à l'effet peau de banane » (Dans le polycop « Blasphème: ruse de guerre »)
- les maths modernes, démarrées à la même époque que la méthode globale. Il ne suffisait donc pas que les français ne sachent plus ni lire ni écrire; il fallait en plus qu'ils ne sachent plus compter
- les premières avancées du tronc commun sont également antérieures à la date symbolique de mai 68
Au contraire de ces acceptations sans problème, la mise en place de la réforme Fouchet pour les universités à la rentrée 1967 a certes provoqué bien davantage que de simples hésitations ou murmures. Mais, une fois le calme rétabli, le cap n'a pas changé :
E - Après le soubresaut de 1968, les opérations de sabotage du système éducatif français ont repris de plus belle
a) vers 1975, on a adopté en catimini l'API, « alphabet phonétique international ».
Ladite "phonétique" servait théoriquement à faire connaître la prononciation normale des mots français. Mais il est très facile de montrer que c'était en réalité un outil fait pour être en panne.
L'objectif véritable de son adoption, c'était de barrer la route à une écriture phonétique du français choisie le plus judicieusement possible, qui, elle aurait ouvert tout grand le chemin très facile de l'indispensable réforme de l'orthographe. La preuve de cette affirmation est donnée dans l'article intitulé:
"Quand on vous tire un tiroir pour en sortir un inspecteur général de français"
Un article d'une demi-page est par ailleurs suffisant pour montrer que l'industrie de marchands de béquilles de l'échec scolaire est capable d'inventer tout et n'importe quoi pour défendre sa forteresse Orthographe. Voir:
« IVIN, …, JUIN, …., …. : quatre manières d'écrire le mot « JUIN » : très drôle ! »
ou encore:
« Bataille des alphabets : alphabet-U contre API : la comparaison qui accuse »
« Orthographe: la vieille voiture et les charlatans », version actualisée 2013
« Interdiction de l'API demandée pour nos écoles, lycées, collèges »
(C'est dans : « Politique éducative : ce que les médias ne diront pas à la rentrée 2014 », dans le blog d'Alain Genestine)
b) le sabotage du système éducatif après 1968, c'est aussi la continuation de l'hypertrophisation du tronc commun, à l'opposé de la mise en place d'un enseignement à la carte, qui, lui, a abouti à l'excellence actuelle de l'enseignement finlandais. Voir:
« Les excellentes raisons de l'excellence finlandaise »
La version pdf fait une page
c) - dans les réformes ratées d'après 1968, on a encore la réforme de l'orthographe de 1990, dite réforme Rocard. Voir dans les blogs de Mediapart : :
« Orthographe, AIROE : la réforme RATEE de 1990 a été concoctée en parfaite connaissance de cause »
d) passage à la semaine scolaire sur quatre jours au primaire, à la rentrée 2008. Voir :
« Mensonges éhontés des médias sur la semaine scolaire, début 2013 »
dans les blogs de Mediapart :
« Grève du 12 février 2013. Quand un mensonge des médias cache une coucherie des syndicats »
F – Avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence (2007), les nouveaux mots d'ordre sont : concurrence, privatisations, démantèlement du service public d'éducation. Les décideurs bénéficient pour cela de la complicité des appareils des médias et des syndicats d'enseignants
- Pour illustrer les complicités géniales permettant d'aboutir à ce résultat, voir :
« La géniale fausse pétition de SOS-Education, fin 2011 », une page
et :
« Une manipulation presque parfaite : la fausse pétition de SOS-Education, fin 2011 », 3 pages dans sa version pdf
- En ce qui concerne la privatisation dont on nous vante tant les mérites, on remarquera que le passage à la semaine scolaire sur quatre jours illustre une stratégie nouvelle que l'on pourrait appeler privatisation par grignotage. Vincent Peillon a été amené à démissionner après s'y être opposé. Voir :
1°) La mise en place en 2014-2015 de la nouvelle formule : « Découvrez notre solution Acadomia après l’école dédiée à l’accompagnement post-scolaire des 7-12 ans »
2°) Voir aussi : « Merci à l'université de Neuchâtel pour l'accueil fait à Vincent Peillon »
G – Conclusions
Dans le domaine traditionnel de son champ d'action, ce même crédo commercial aveugle pose, d'un côté le problème de la fiabilité des produits du commerce. Il pose aussi celui du saccage de la planète
En ce qui concerne l'enseignement, il va de soi que ce crédo ne suffit pas à régler le problème de la qualité du produit proposé. Mais, en plus:
- la facilité de communiquer et la révolution informatique posent désormais le problème du dumping pédagogique, et il ne faut pas compter sur la chape de plomb du Mammouth pour pouvoir l'aborder sérieusement
- l'augmentation des inégalités, cautionnée de cette façon, étant un phénomène planétaire, risque bien d'aboutir à un gigantesque conflit dont nous avons déjà des signes avant-coureurs
Mais la révolution de l'intelligence collective permise par la révolution informatique interdit de terminer sur une note pessimiste.
Depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, les princes de Machiavel qui jouent aux apprentis sorciers ont maintenant commencé de comprendre, que l'effet boomerang les mettait directement en danger
Voir la série de tracts et le site intitulés : « blasphème-ruse-de-guerre »
http://alrg.free.fr/BLASPHEME-RUSE-DE-GUERRE/
Et surtout ne manquez pas de célébrer à chaque anniversaire du 7 janvier, la Grande Fête de l'Effet Boomerang. La mafia des médias de la propagande officielle et de la pensée unique finira forcément par y bouffer son chapeau. Il ne faut pas compter sur les médias de la pensée unique pour booster cette fête, mais on a déjà des indices intéressants:
http://vigile.quebec/IMG/pdf/f918-f06-fly-blasfem-ruzdeguerre-tromperie-lib-d-expression-c-blog.pdf
http://alrg.free.fr/SOULMANTAU-2015-A/f890-f04-1p-fly-fete-nationale-laique-effet-boomerang.pdf
Ortograf-FR (Louis Rougnon Glasson) doc f924-f07 juillet 2015
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