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Billet de blog 24 avril 2009

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V'la la jeune Garde

Exceptionnellement pas de dessin (la flemme) mais une chose vue et entendue dans le métro marseillais à la sortie du congrès de l'Union nationale des étudiants de France (Unef), qui se tient à Marseille du 23 au 26 avril.

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Exceptionnellement pas de dessin (la flemme) mais une chose vue et entendue dans le métro marseillais à la sortie du congrès de l'Union nationale des étudiants de France (Unef), qui se tient à Marseille du 23 au 26 avril.

Vendredi, 19 heures et des brouettes, une centaine de militants de l'Unef, sortis d'une journée de débats, s'engouffrent dans le métro à la station Rond-Point du Prado en entonnant des chants révolutionnaires. L'Internationale y passe puis La Jeune garde.

« Prenez garde, prenez garde
Vous les sabreurs les bourgeois les gavés
V'la la jeun' Garde, v'la la jeune Garde
Qui descend sur le pavé
C'est la lutte finale qui commence
C'est la revanche de tous les meurt-de-faim
C'est la révolution qui s'avance...
»

«Oh vous vous croyez chez vous ?», lance un jeune Marseillais, mi-rigolard mi-ulcéré de tant d'assurance. Ebaudis par tant d'animation, ses deux collègues et lui montent sur les sièges, rigolent, sifflent et crient «Vos gueules!» aux chanteurs. Surexcitation générale ; on ne s'entend plus ; tout le monde est hilare.

Un arrêt plus loin, deux femmes montent dans la rame. «C'est des étudiants», les renseigne, obligeant, le jeune Marseillais. «Ils ne veulent plus étudier ?», s'enquiert la première femme. «Ah c'est parce qu'il se passe quelque chose à la fac Saint-Charles !», avance l'autre, mieux renseignée. «Ben non ils viennent de toute la France», précise l'adolescent. «Y'en a une qui m'a dit qu'elle était de Paris.»

«Peut-être que c'est pour le plan jeunes que Sarkozy a annoncé», hypothétise la seconde femme. «Ils ont bien raison !» Elle continue : «Les gens sont déçus parce que leur seul espoir, c'était lui.»

Station Castellane, les étudiants descendent. Dans la rame revenue à un volume sonore normal, la conversation continue : «Moi je n'ai même pas le droit à l'aide à la cantine pour les enfants.

- Aujourd'hui en bossant on a quoi ? Le Smic et faut rien demander d'autre.

- Et moi...»