23 août 2023. Grande-Synthe (Nord). Un grand terrain, des vieux canapés, des entrepôts, une maison, un réfectoire. C'est dans ce lieu en apparence plutôt tranquille que travaillent une quarantaine de compagnons, dont une vingtaine de sans-papiers.
Ces derniers ont décidés de se mettre en grève pour exiger leur régularisation. Travaillant 35 h/semaine pour 350 euros/mois, hors cadre du droit du travail, ces compagnons sans-papiers rejoignent ainsi la lutte des compagnons de Saint-André-lez-Lille. Une délégation s'est d'ailleurs rendue sur place en soutien aux grévistes.
À Saint-André-lez-Lille (Nord), 21 compagnons sans-papiers d'une communauté Emmaüs sont en grève illimitée depuis le 1er juillet. Ils et elles réclament également leur régularisation, une véritable sécurité au travail, et la démission de la directrice mise en cause dans une enquête pour "traite d'êtres humains" et "travail dissimulé", ouverte par le parquet de Lille fin Juin, et toujours en cours. Les compagnons dénoncent également des menaces et intimidation racistes de sa part.
Le directeur de la structure de Grande-Synthe dit ne pas comprendre la raison de la grève. Il assure "lui-même bénévole et payer l'URSSAF pour ces compagnons". S'il disait la veille à ces derniers ne pas pouvoir leur payer le supplément de "pécule" voté par Emmaüs France (380 euros contre 350 euros initialement) pour cause de "déficit", la mise en mouvement de ses compagnons lui a fait changer d'avis. Ce mercredi, lors d'une réunion, il leur proposait d'augmenter leur pécule à 380 euros.
Mais pour les compagnons, c'est insuffisant. Ils et elles réclament la régularisation de tout le monde.