Le marché offre tout à l'humain : son salaire, son logement et même, grâce à McKinsey et aux réseaux sociaux, sa pensée. Pourquoi un citoyen irait-il puiser dans la politique cette abstraite "norme" que plus rien ni personne n'applique ? Oui, c'est vrai, les salaires s'amenuisent, les loyers augmentent, les logements baissent en qualité et en quantité... mais après tout, c'est parce que les récalcitrants au marché n'ont pas été suffisamment disciplinés ; d'ailleurs, certains d'entre eux, les "journalopes", les "wokes", tentent de nous interdire des choses à nous qui avons la liberté, non pas la contrainte, d'aller travailler ... vous aimiez le marché libre ? Vous allez adorer le marché dirigé, orienté, pas dans le sens de l'égalité mais de celui de la productivité.
Évidemment, nous devons produire. Quoi ? Sans nul doute des "biens et des services". Plus précisément ? Quelle importance, puisqu'il faut les produire pour produire de l'argent. C'est la norme que nous, les humains, nous sommes imposée et donc à laquelle nous sommes bien contraints d'obéir ; rien de politique donc. Bien sûr.
Mais, j'y pense : à produire des biens et des services, ne pourrions-nous pas produire des services publics ? Ah non, car cela augmenterait les dépenses. Et qu'importe que les dépenses des uns (du public), soient le revenu des autres (du privé), toute dépense est inutile, sauf celle qui est choisie par un bourgeois dans sa tour d'ivoire. On a jeté la monarchie politique pour la retrouver en économie. Avant, nos rois étaient supposément bénis des dieux, maintenant ils le sont par le classement Forbes. Après tout, c'est comme ça qu'on appelle le formidable progrès porté par les chaînes d'information où traînent en fait rumeurs, ressentis et réactions.
Et bien, allons-y ! Produisons, consommons, épuisons-nous nous-mêmes, la Terre et tout ce que nous pouvons. Vivons de vins, de viandes, de voyages, intoxiquons-nous de voyances, jetons toute la vista acquise pendant le virus, et oui ! Épuisons la vitalité. Il est l'heure de la répétition en vue d'une fin définitive, et pas uniquement pour la Ve République.
2025 est une si belle année pour mourir.