Chères lectrices, chers lecteurs,
D’abord, c’était l’ennui, celle-là qui grignote l’âme quand l’esprit se tait. J’ai fui cet ennui, cherchant refuge ici, dans cette étrange arène où les pensées s’entrechoquent comme des lames affûtées. Et de cet ennui, je suis né à moi-même, autodidacte affamé, trouvant dans cette communion inattendue une source d’inspiration aussi pure qu’imprévisible.
Mais voilà, le temps s’écoule, et l’heure est venue de s'arrêter. Je m’en vais, mais emporte avec moi ces apprentissages estivaux, précieuses pépites arrachées au sable du quotidien sur la plage de la République. Que jamais elles ne s’effritent entre mes doigts.
Otis joué par Edouard Baer, dans Astérix et Obélix: mission Cléopatre, disait dans un souffle que le hasard forge les destinées. Et qu’est-ce que la vie, sinon, comme son monologue, une longue errance ponctuée d'idées et de rencontres ? Pour le paraphraser encore : au détour d’une rue pavée de doutes, on croise l’interlocuteur parfait, cet alter ego qui se tient là, devant vous, miroir réfléchissant nos peurs, nos espoirs, et les éclaire d’une lumière nouvelle, vous offrant amitié et légitimité.
À toi, miroir, à toi, éclaircie sous le ciel de Paris, je dois plus que je ne saurais dire. Tu as été ma philosophie.
Et si, un jour, je devais fléchir sous le joug de la solitude, si un drapeau blanc venait à se glisser, perfide, pour remplacer le noir drapeau que je brandis fièrement au fond de mon cœur, je me souviendrai de cet été où je fus, où j'ai puisé la force de résister, d’avancer malgré tout. Oui, je me souviendrai, et ce souvenir sera ma dernière arme, celle que même l’usure du temps ne pourra émousser.
À bientôt, peut-être, sur ces mêmes pages, ou ailleurs, qui sait ?
Bien à vous,

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CC.