Les Belles disparues : aimer par-delà la mort.
Aimer par-delà la mort, voici le message que nous laisse la série de photos de Xavier Zimbardo, Les Belles disparues.
Les femmes représentées dans cette série, fugaces traces d’un passé enfoui, ne sont pas vraiment mortes, elles sont juste endormies et attendent que le regard du spectateur de l’œuvre de Xavier Zimbardo leur redonne vie et présence.
Dans l’Antiquité grecque, il fallait prononcer le nom des morts pour leur donner à nouveau un instant d’existence, le souvenir de ce qu’ils ont été et de ce qu’ils ont représentés pour leur famille et leurs proches. Ici, c’est le regard, notre regard, qui, à travers les ans, leur confère à nouveau présence et existence. Par la magie du travail de ce grand photographe qu’est Xavier Zimbardo, ces femmes sont de nouveau là, parmi nous, et nous pouvons saisir, par-delà le temps, un peu de ce que fut leur vie, leurs rêves, leurs désirs, plus ou moins avoués.
Les défauts, les traces de ce passé qui s’effacent, les altérations subies par ces portraits nous les rendent encore un peu plus émouvants et touchants, un peu à la manière de ces portraits du Fayoum, à la présence si troublante et attachante. A l’instar de ces portraits du Fayoum, la série des Belles Disparues nous fait toucher du doigt la magie de l’image et de la représentation figurée. Ces femmes sont là, dans toute leur présence émouvante, comme si le temps n’avait en fait pas de prises sur elles. Ces photos, dans leur fragilité et leur imperfection, nous les rendent encore plus proches de nous, et elles nous apparaissent non comme des déesses inatteignables et parfaites, mais bien dans toute leur humanité et leur caractère nécessairement imparfait, comme des vrais êtres de chair et de sang, qui ont aimé, se sont trompés, ont rêvé et se sont parfois fourvoyés.
Ces photos, dans leur état de traces à moitié disparues et effacées, nous rendent l’existence de ces femmes encore plus palpable et sensible. Ce ne sont pas des divinités hiératiques, figées dans leur corps parfait de marbre ou d’albâtre que nous allons adorer, ce sont de vrais êtres de chair et de sang, nos semblables, nos sœurs que nous allons rencontrer et aimer.
Par cette série, Les Belles disparues, Xavier Zimbardo nous fait une nouvelle fois toucher du doigt cette humanité sensible et fraternelle dont toute son œuvre se fait le chantre et le héraut. Qu’il soit remercié de nous conforter, une fois de plus, dans ce sentiment de fraternité avec tous les êtres vivants sur terre, par-delà le temps et la mort.
http://www.xavierzimbardo.com/galerie-124.html lien vers Les Belles disparues