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Selon le dernier recensement de Santé publique France, on dénombre 3 661 cas de Covid-19 et 79 morts en France, ce samedi 14 mars 2020. Dans le monde, ces chiffres s'élèvent à 143 000 personnes contaminées et plus de 5 400 décès. La Chine et l'Italie sont les deux pays les plus touchés par ce virus. Et si la France arrive à ralentir la propagation de la maladie sur son territoire, l'Espagne ne peut pas en dire autant. Les Espagnols se préparent actuellement au confinement.
Certains Français se disent "perdus", "embrouillés" avec ce flux d'information jugé "anxiogène". "Tous les jours, toutes les heures, on nous rabâche la même chose. Je suis complètement larguée. On nous dit qu'il ne faut pas s'inquiéter, que le virus tue moins que la grippe et pourtant on ferme les écoles", confie une mère de famille, vivant en Seine-Maritime.
D'autres finissent par confondre certaines informations. "Un enfant de 4 ans est mort du coronavirus", assure un homme. Ici, la personne fait référence à ce petit garçon qui a contracté le Covid-19, à Montpellier début mars, après que ses parents ont, eux aussi, été contaminés. L'enfant n'est pas mort. Et d'après les médecins, aujourd'hui, son état est "satisfaisant."
Les enfants sont-ils épargnés ?
Le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CCDC) a pu mettre en lumière le profil des personnes contaminées. Cette étude menée sur 72 314 personnes contaminées et publiée le 11 février 2020, révèle que les femmes et les hommes sont quasiment égaux face à la contamination et que les personnes âgées (+ 60 ans) sont les plus touchées par le virus. 2 % des personnes contaminées sont des enfants ou adolescents. Le Dr Pierre Parneix, médecin de santé publique, expert sur le Covid-19 explique que la plupart d'entre eux sont peu symptomatiques, voire porteurs du virus sans même le savoir.
"Les enfants peuvent être vecteurs de la maladie, d'où l'importance de ne pas les amener dans une collectivité de gens fragiles, comme les maisons de retraites et de leur apprendre à bien se laver les mains fréquemment."

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Sur près de 45 000 cas confirmés, le taux moyen de mortalité est de 2,3 %. Aucun décès n’est à déplorer parmi les enfants de moins de 10 ans. Jusqu’à 39 ans, le taux de mortalité reste très bas, à 0,2 %, puis passe à 0,4 % chez les quadragénaires, 1,3 % chez les 50-59 ans, 3,6 % chez les 60-69 ans et 8 % chez les 70-79 ans. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque avec un taux de mortalité de 14,8 %.
Les 3/4 des personnes décédées en France ont plus de 75 ans alors qu'elles ne représentent que 19 % des cas. Autre facteur de risque, le fait d'avoir une maladie chronique (insuffisance respiratoire, pathologie cardiaque, antécédent d'AVC, cancer...) accentue le risque de décès.
Quelles sont les inquiétudes ?
Si le Covid-19 affiche un taux de mortalité faible, c'est son taux de propagation qui inquiète les autorités sanitaires. Dans 80 % des cas, la maladie est bénigne. Mais le virus circule très facilement. C'est d'ailleurs pour cette raison que les établissements scolaires sont fermés, que les événements culturels et sportifs ont été annulés et que les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits en France jusqu'à nouvel ordre.
Il semble logique de dire que si l'on est 10, 50 ou 100 personnes dans une même pièce et que l'une d'entre elles est porteuse du virus, elle risque de contaminer certaines voire toutes les autres personnes présentes. A ce stade, il est certainement préférable que le porteur du virus contamine 50 personnes au lieu de 2 000, d'où l'intérêt de fermer certains lieux publics et d'annuler les manifestations culturelles.
Qu'est-ce que le coronavirus ?

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La maladie appelée Covid-19 est causée par un virus. En l'occurrence un coronavirus, un terme qui désigne toute une catégorie de virus créant des infections respiratoires, allant du simple rhume au SRAS. Ce virus responsable du Covid-19 est appelé SARS-CoV-2 (SARS pour "Syndrome Aigu Respiratoire Sévère" et CoV pour "CoronaVirus").
Comme le rappelle BFM TV, le SARS-CoV-2 devait être différencié du SARS-CoV, responsable de l’épidémie du SRAS, qui avait fait 774 morts dans le monde, dont 648 en Chine entre 2002 et 2003.
Comment le Covid-19 est-il arrivé en Italie ?
La mondialisation en est la raison. Le transport aérien a permis la propagation du virus, pays par pays. Les flambées les plus conséquentes se sont en effet concentrées dans les plaques tournantes du transport aérien et dans des zones à forte densité de population.
Déjà lors de l'épidémie du SRAS, en 2002, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estimait que tout pays disposant d'un aéroport international, ou limitrophe d'une zone ayant récemment présenté un épisode de transmission locale, courait le risque d'une flambée. Cela s'est confirmé avec l'apparition du virus au Vietnam en 2003.
Pourquoi l'Italie est-il le pays européen le plus touché ?
L’Italie est aujourd’hui le pays qui compte le plus de morts liés au coronavirus, après la Chine. Pourquoi ? L'une des raisons est que l’Italie est le deuxième pays le plus vieux du monde, derrière le Japon. Or, au vu des 44 000 cas étudiés en Chine, la gravité de Covid-19 semble augmenter avec l’âge.
Dans les chiffres qui circulent, les morts italiens sont très vieux, rapporte le Huffpost. Le docteur italien Faris Durmo évoque sur Twitter des chiffres officiels de l’Ordre des médecins qui parle d’un âge médian de décès autour de 81,5 ans.
À l’inverse, en Corée du Sud, il y a davantage de jeunes infectés âgé de moins de 30 ans dans les données officielles. Plus de jeunes implique moins de risques de complication.
L'autre raison est que le système de santé des Italiens est régionalisé. Des Agences Sanitaires Locales (ASL, Azienda Sanitaria Locale) sont présentes sur l'ensemble du pays et disposent d'une importante autonomie. Les moyens étant différents dans chaque région, de fortes inégalités régionales existent. On parle ici de la qualité des soins, du délais d'attente, des remboursements...
Pourquoi l'Etat français n'a-t-il pas placé le pays en quarantaine comme l'a fait l'Italie ?

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Le 8 mars 2020, le gouvernement italien instaure le confinement dans le nord de l'Italie, mettant 15 millions de personnes en quarantaine. La raison : pour "enrayer" l'épidémie. Si ce procédé a permis un ralentissement de la propagation en Chine, il faut souligner les différences de mentalité entre la population chinoise et européenne. Alors que les Chinois sont restés confinés chez eux, les Italiens ont fui vers le sud du pays, en Afrique ou même dans le sud de la France, dès l'annonce de la quarantaine. Une brèche s'est alors créée dans leur courbe, explosant le nombre de cas.
Placer la France en confinement ne semble pas être la solution. Cela ne ferait qu'accentuer la paranoïa des Français. Ces derniers doivent seulement prendre conscience de l'importance de cette crise sanitaire en adoptant les bons gestes et surtout en faisant preuve de civisme. Car acheter en masse du papier toilette, des denrées alimentaires, voler des masques et des gels hydro-alcooliques dans les établissements de santé, continuer à faire la bise, à se serrer la main en se disant "C'est la famille, je ne crains rien", ou encore en rendant visite aux grands-parents avec les petits-enfants sont autant de risque pour l'ensemble de la population.