Avec une scénographie que nous avons voulue puissante et vivante, la prise de la rue par les femmes depuis la Révolution : archives, tableaux, photographies, street art, objets, trésors de manifestations et de luttes. Présentation de l'exposition « Les femmes sont dans la rue ! » à Angers.
L'exposition est portée par l'association AFéMuse coprésidée par les historiennes Christine Bard et Julie Verlaine pour la création d'un Musée des féminismes. Elle est gratuite et visible sur le site de Belle-Beille à la Bibliothèque universitaire d'Angers jusqu'au 22 juin.

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Théophile Steinlen, La Commune, Coll. Musée de l’Histoire vivante – Montreuil
Elles marchent, manifestent, protestent et contestent. Dans leurs voix résolues se mêlent humour et gravité. Elles sont pleines d’allant et d’élan, composent des chants dont elles lancent les paroles à tous vents.
Souvent, il y a là de la joie; des larmes aussi parfois. Les femmes sont dans la rue !
Elles revendiquent la liberté, combattent les oppressions, les inégalités structurelles et les violences qui leur sont faites.
Elles sont ouvrières, employées, domestiques, ménagères, institutrices, journalistes, chômeuses, étudiantes, artistes. Elles s'engagent dans des luttes émancipatrices.

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1er juillet 1978, photo Francine Bajande
Que les femmes prennent l’espace public pour exprimer leurs colères, leurs révoltes, leur volonté de justice et de droits, est une subversion en soi.
Descendre dans la rue pour manifester revient déjà à troubler l’ordre.
Mais que des femmes le fassent, c’est une subversion au carré.
Car l’espace lui-même est genré : selon des normes instaurées de longue date, les femmes sont censées ne pas y prendre trop de place. Et que des féministes l’investissent rend la prise de l'espace public par des marches, manifestations, des sit-in voire des barricades est encore plus transgressif.
"Frotter frotter il faut payer", Louise Rocabert 20 février 2020

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Louise Weiss et Andrée Lehmann, métro Jules-Joffrin Paris, 1935, photographie 099 B 190 / Ville de Paris / Bibliothèque Marguerite-Durand; "Frotter frotter il faut payer", Ibis Batignolles, photo Louise Rocabert 20 février 2020
Marches contre le sexisme et les violences faites aux femmes, pour le suffrage, pour le droit à disposer de son corps, pour un travail et un salaire décents, pour la reconnaissance et la dignité, ces manifestations permettent de faire connaître des situations d’ordinaire tues et invisibilisées.
C’est pourquoi cette exposition est elle-même une manière concrète, vivante et incarnée d’évoquer leur mouvement. Elle fait voir et entendre les revendications et les aspirations, les attentes et les exigences, la force et l’imagination de ces moments qui jalonnent l’histoire.
Marches contre le sexisme et les violences faites aux femmes, pour le suffrage, pour le droit à disposer de son corps, pour un travail et un salaire décents, pour la reconnaissance et la dignité, ces manifestations permettent de faire connaître des situations d’ordinaire tues et invisibilisées.

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Barricade rue de la Huchette, 23 août 1944, TIR-3603 / Collections Roger-Viollet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris; 20 octobre 1961, Marcel Pevsner / Fonds France Soir
C’est pourquoi cette exposition est elle-même une manière concrète, vivante et incarnée d’évoquer leur mouvement. Elle fait voir et entendre les revendications et les aspirations, les attentes et les exigences, la force et l’imagination de ces moments qui jalonnent l’histoire.
Ici, le visage d'une manifestante est peint avec l'image de Marianne en allégorie de liberté. C’est un entremêlement des temps: les révolutions du XIXe siècle s’insèrent dans les révoltes d’aujourd’hui, en hommage à Mahsa Amini et solidarité avec les femmes iraniennes : Femmes, Vie, Liberté.

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Manifestation à Istanbul, 20 mars 2021, photo Emrah Gurel/AP; Manifestation de solidarité à Paris après la mort de Mahsa Amini, 2 octobre 2022, photo Stefano Rellandini/AFP
Nous avons eu tant de prêts d'œuvres et de documents originaux, puissants, drôles et graves, émouvants. Beaucoup d'associations, de bibliothèques et de centres d'archives ont été généreux.
Merci notamment et en particulier au Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.
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Cette exposition a été inaugurée en février 2025 et court jusqu'au 22 juin à la bibliothèque universitaire du campus de Belle-Beille.