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Billet de blog 25 juillet 2008

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Avignon vu du Club

Le festival d'Avignon, 62e du nom, se termine ce samedi 26 juillet. L'occasion de re-déplier notre série sur la fabrication d'une pièce, Feux, et revenir sur les textes que cet ensemble a plus ou moins directement suscités, côté Club. Feux ? Trois pièces, plus concises impossible, d'un obscur auteur allemand mort au combat. Un certain August Stramm (1874-1915), inspecteur des postes de son état. De l'avis de beaucoup de critiques dépêchés sur place, il fut l'une des révélations (tardives) d'Avignon 2008. Quasi-resuscité par le festival.

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Le festival d'Avignon, 62e du nom, se termine ce samedi 26 juillet. L'occasion de re-déplier notre série sur la fabrication d'une pièce, Feux, et revenir sur les textes que cet ensemble a plus ou moins directement suscités, côté Club. Feux ? Trois pièces, plus concises impossible, d'un obscur auteur allemand mort au combat. Un certain August Stramm (1874-1915), inspecteur des postes de son état. De l'avis de beaucoup de critiques dépêchés sur place, il fut l'une des révélations (tardives) d'Avignon 2008. Quasi-resuscité par le festival.

On avait déjà eu vent de la mise en scène de Forces, du même Stramm, au théâtre de la Colline, l'an dernier, par Bruno Meyssat. Cette fois, Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma s'y sont collé, en précédant Forces de deux textes, Rudimentaire et La Fiancée des landes. Pendant près de trois mois, nous avons accompagné leur travail sur ce triptyque. Au final, une série en quatre temps : le récit de 48 heures de répétition à Amiens + les maquettes de la scénographie + la publication du final de Forces, en écho aux planches dessinées de Dominique Reymond (ici, encore ici, puis )+ un entretien vidéo au long cours avec un autre des comédiens de la troupe, Mathieu Montanier.

Volontairement, nous avons fait l'impasse sur un discours purement critique. La tournée de Feux, à Paris et en province, nous permettra peut-être d'y revenir à la rentrée. En attendant, deux abonnés ont vu le spectacle à Avignon. Sur leur blog, ils racontent. Le premier, Patrick Rodel, prof de philosophie à Bordeaux, est enthousiaste. Au sujet de Forces : «Les dialogues sont à peine esquissés, traversés de cris et de rires qui en soulignent l'impossibilité ; la théâtralité outrée du jeu ne peut que souligner l'échec fondamental du théâtre lui-même et de la vie dont il se prétendait la représentation» (lire l'intégralité ici).

L'autre texte est signée par une certaine Delphes. Cette enseignante parisienne a emmené ses élèves (en option théâtre) voir quelques-unes des pièces d'Avignon. Dont Feux, qu'elle défend, elle aussi, bec et ongles. Un extrait, au sujet du décor en murs vitrés et coulissants de la pièce : «(Les comédiens) vont et viennent dans une boîte de verre, étroite. Du verre qui reflète notre image autant qu'il nous les montre, présences fortes sous une lumière crue, violent, vraie. Nous les observons, nous les scrutons, nous cherchons à comprendre ce qui agite ces êtres» (lire l'intégralité ici). Pour le moment, reconnaissons-le : il manque un peu de contradiction pour que le débat prenne véritablement. Appel à contribution : il faudrait que les anti-Feux se fassent connaître.

Mais il n'y a pas que Feux dans la vie. Toujours sur Mediapart, l'historien Benjamin Stora s'est emparé d'une adaptation des Sirènes de Bagdad, présenté cette année, pour réfléchir à la «mise en scène de la guerre». Ou encore, dans ce billet très ancien (25 mars), la metteur en scène Myriam Marzouki propose un décryptage «genré» de la programmation avignonnaise. En attendant d'en lire d'autres, de retour de festival.