
Depuis son investiture en 2019, le président Félix Tshisekedi a multiplié les apparitions internationales. Addis-Abeba, Davos, New York… Autant de scènes où la République démocratique du Congo (RDC) tente de se redéfinir aux yeux du monde. Mais derrière les discours, une constante irritante : la taille et le coût immodérés des délégations présidentielles.
À Addis-Abeba, 2019, lors du sommet de l’Union africaine, le président fraîchement investi, arrive entouré d’une délégation démesurée. L’intention est claire : marquer une rupture avec l’isolement diplomatique de l’ère d’alias Joseph Kabila. Mais déjà, des voix s’élèvent pour s’alarmer et protester : trop de monde, trop de dépenses, trop peu de résultats !
À Davos, en 2020, la polémique enfle. Plus de 500 000 dollars américains auraient été dépensés par des officiels congolais dans une station de ski suisse, parmi les plus chères du monde. Le député suisse Andreas Glarner s’indigne et demande la suspension de l’aide suisse à la RDC. L’humiliation devient internationale !
Et en septembre 2025, à New York, pour la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le scénario se répète. Délégation élargie, présence de la Première Dame, discours peut-être poignant pour certains sur le “GENOCOST” des Congolais… Mais aussi, de sévères critiques sur les frais engagés, l’étalage d’une vie de pacha et de luxure ostentatoire. Pourtant, le manque de retombées concrètes pour le Congo et son peuple est criant !

Le comble est que ces épisodes ne sont pas anecdotiques. Ils révèlent une diplomatie qui confond visibilité et efficacité, représentation et ostentation. Ils posent une question fondamentale :
Peut-on parler au nom d’un peuple souffrant depuis les salons dorés de l’élite mondiale ?
Chaque déplacement de l’éléphantesque et affligeante horde du Président de la RDC à l’étranger devient un miroir. Et ce que l’on y voit, ce n’est pas la grandeur d’un État, mais l’inconfort d’un costume trop large, taillé pour impressionner, mais incapable de contenir la vérité ; celle d’une population ployant sous une précarité infrahumaine et d’un pays au bord de l’asphyxie.
Il est temps de rétrécir les délégations et d’élargir les consciences. De troquer les tapis rouges contre des routes praticables. De faire de la diplomatie un outil de transformation, non un théâtre d’apparat.
Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa