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Le Président élu de 2018 se résout brusquement de se mettre sinistrement à la traîne de l’ignoble receleur de la tricherie et du « compromis politique à l’africaine » (Jean-Yves Le Drian), l’usurpateur Tshilombo. Bien qu’il puisse espérer obtenir, en plus de quelques places à la mangeoire, des gains tactiques à court terme en adoptant une approche plus conciliante avec le chef d’Etat de fait, Martin Fayulu est en voie de perdre plus que sa crédibilité politique…
Qui connait les signes précurseurs du déclin peut se faire une lecture pertinente de ce qui se joue actuellement sur la scène politique congolaise. Si ce n’est pas du théâtre brillamment et machiavéliquement mijoté par de très malicieux scénaristes, la perspective d’une confrontation suprême entre l’usurpateur Tshilombo et l’imposteur Kanambe présagerait, avec la grande mobilisation de ses atouts possibles dans chaque camp, au moins la balkanisation de la République démocratique du Congo (RDC), sinon sa totale désintégration. De fait, le pays est déjà en dangereuse situation de fractionnement. Comment, celui, que les Congolais ont honoré en 2018 avec plus de 62 % de suffrages à la présidentielle, peut-il se complaire à voir sa patrie morcelée, le cher patrimoine et l’héritage de ses ancêtres saccagés, de nombreuses vies de ses concitoyens définitivement brisées ? Est-ce la performance, que le Président élu, veut que ses partisans actuels ainsi que les générations futures retiennent de son apport à l’histoire politique du Congo ?
En effet, l’évolution du parcours politique de Martin Fayulu, particulièrement après la présidentielle de 2018 en RDC, suscite des interrogations complexes quant à ses choix stratégiques, ses ambitions et les conséquences potentielles de ses décisions. Faisant face à une situation où il a été privé de la reconnaissance officielle de sa victoire présumée, Fayulu incarne aujourd’hui une figure à la croisée des chemins dans le paysage politique congolais.
Qu’escompte-t-il gagner ?
Pour Martin Fayulu, se rallier ou adopter une posture conciliatrice envers ceux qu’il considère comme les bénéficiaires d’une élection contestée peut être perçu comme une tentative de préserver sa pertinence politique. En dépit des critiques, un tel mouvement pourrait viser à maintenir une certaine présence sur l’échiquier national et à éviter un isolement qui lui serait préjudiciable. Cela pourrait également être interprété comme une stratégie pour influencer les prochaines dynamiques électorales ou obtenir des concessions significatives dans le cadre d’un « compromis politique. »
À quoi s’expose-t-il ?
En se positionnant ainsi, Fayulu s’expose à plusieurs risques. Premièrement, il pourrait être accusé de renier ses principes et son combat pour la transparence électorale, ce qui ternirait son image de défenseur de la démocratie aux yeux de ses partisans les plus fervents. Deuxièmement, il risque de fournir des munitions à ses adversaires politiques, qui pourraient exploiter cette apparente contradiction pour le discréditer. Enfin, cette posture pourrait provoquer un effritement de son soutien populaire, notamment parmi ceux qui voient en lui une figure intransigeante de l’opposition.
Que risque-t-il de perdre en outre ?
La crédibilité politique de Martin Fayulu est sans doute son atout le plus précieux. En cédant à une logique de compromis, il pourrait perdre la confiance de ceux qui ont cru en lui comme un symbole de résistance face à ce qu’ils perçoivent comme des injustices électorales. De plus, il risque de diluer son influence en devenant un acteur secondaire dans une scène politique dominée par des alliances et des calculs stratégiques complexes. Une telle perte pourrait le reléguer à un rôle marginal, loin de l’aura qu’il avait acquise après la présidentielle de 2018.
Notre avis !
Joseph Robinette Biden a été intronisé Président de la toute 1ère puissance du monde le 20 janvier 2021 ; soit à presque à 80 ans. C’est dire que tout peut arriver ; lorsqu’on sait attendre. Pourquoi donc Martin Fayulu Madidi, brillamment élu il y a quelques six ans et jouissant encore de beaucoup de charisme auprès des Congolais, tend-il à perdre de la patience et de la persévérance pour atteindre ses louables objectifs ? Pourtant, même s’il a été privé de jouir de sa radieuse victoire à la présidentielle de 2018, d’aucuns ont retenu son éblouissante et très riche campagne électorale. Il a ensuite su faire preuve d’assez de résilience pour surmonter tant de vexations et d’humiliations pendant des années. Parmi les acteurs politiques actuellement en lice, s’il en a un à même de séduire la majorité des Congolais dans des joutes électorales correctement organisées, c’est bien. Ainsi, face au paroxysme de la crise, qui se dessine, il se trouve donc à un moment décisif de sa carrière politique.
Cependant, le Président élu de 2018 se résout brusquement de se mettre sinistrement à la traîne de l’ignoble receleur de la tricherie et du « compromis politique à l’africaine » (Jean-Yves Le Drian), l’usurpateur Tshilombo. Bien qu’il puisse espérer obtenir, en plus de quelques places à la mangeoire, des gains tactiques à court terme en adoptant une approche plus conciliante avec le chef d’Etat de fait, il doit également peser les implications à long terme pour son héritage et sa place dans l’histoire politique congolaise. Le défi majeur reste de concilier pragmatisme et fidélité à ses idéaux, sans perdre de vue les attentes et la confiance de ses partisans. A l’allure où se dessine l’affrontement politique en perspective, Martin Fayulu est en voie de perdre plus que sa crédibilité politique…
Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa