Imposé à son stipendiaire par l’Occupant, l’Etat de siège au Congo est une perfidie !
Selon les experts du Baromètre Sécuritaire du Kivu (KST, en anglais), présents dans la région, l'état de siège dans l'Est de la république à démocratiser du Congo (RDC) est un cuisant fiasco. Les statistiques des différentes organisations de la société civile démontrent que les attaques des rebelles d’Allied Democratic Forces (ADF)[i] se sont même accentuées depuis l'instauration de cet état de siège. Les territoires de Beni, dans la province du Nord-Kivu, ainsi que celui d’Irumu dans l'Ituri, continuent à pleurer leurs morts ; en dépit des mesures d’urgence et des pleins pouvoirs administratifs solennellement confiés aux militaires. Selon les organisations de défense des droits humains (ONG), la situation sécuritaire sur le terrain s’est gravement empirée… De là à conclure que les envahisseurs se déchaînent encore plus massivement et plus violements qu’avant, il n’y a qu’un pas que, tant plusieurs députés nationaux originaires de la région que provinciaux locaux, n’ont pas hésité à franchir. Et, surtout, cela prouve que l'es terroristes plus à l’aise, plus motivés et se moquent même aussi bien de la mesure que du gouvernement congolais.
Ainsi, tous les observateurs directs de la situation, voire également certains acteurs de terrain eux-mêmes, les militaires affectés à la mission notamment, sont unanimes à reconnaître un retentissant fiasco et l’inanité de l’opération. En effet, les experts du KST ne sont pas les seuls à fustiger ce paradoxe d’une mesure gouvernementale appliquée sans entraves ; mais générant des résultats largement contraires aux effets escomptés. Les ONG leur ont emboîté les pas. Pareillement, les médias, la population ainsi que les acteurs politiques, députés nationaux et provinciaux de la région notamment, non seulement font également le même constat, ils réclament en outre et avec vive force l’arrêt d’une action de plus en plus largement indéchiffrable et contestée. Pourtant, la mesure vient d’être prorogée pour la cinquième fois consécutive. Alors, que se cache-t-il derrière ce que d’aucuns qualifient de patente et rebutante perfide mascarade ?
En effet, malgré l’imposition brutale et illégale de cette extrême mesure liberticide, l’absolutisme intégral de la dictature institutionnelle, qui en découle, ainsi que son corrélat immédiat, l’assujettissement total subi par la population, les massacres se poursuivent toujours de plus belle et de la manière toujours la plus terrifiante dans les régions assiégées. S’agit-il d’un simple manque d’efficacité de cet oukase illégalement et perfidement imposé ou faut-il y voir d’autres motifs poursuivis ainsi que d’autres acteurs cachés derrière ces ignobles traîtres congolais et exécrables faire-valoir pompeusement mis en exergue à première vue par l’astucieux Occupant ? L’ambition, dans les lignes et pages, qui suivent, est justement de répondre à ces lancinantes questions et d’attirer simultanément l’attention, de ceux qui ne perçoivent pas encore la finalité escomptée d’une stratégie méticuleusement conspirée ailleurs qu’au Congo même.
Une stratégie du chaos pour opérer des perfidies en sourdine !
Imposer, organiser et maintenir un no man's land d’un type particulier ; destiné notamment à exterminer les autochtones de leurs territoires ancestraux pour y installer des pilleurs venus d’ailleurs et rafler, par pillage en règle, les ressources du Congo au prix du plus monstrueux, du plus long, du plus atroce et du plus titanesque des génocides de l’Histoire, voilà le dessein ! Et, pour en convaincre les plus sceptiques, les illustrations ainsi que des témoignages en sont déjà légion. Ne parle-t-on pas des massacres, depuis belle lurette, en dizaines de millions de victimes sans susciter l’émoi habituellement consécutif dans la communauté internationale ? Pourquoi les rapports officiels, aussi atroces et illustres, de l’auguste Commission des Droits de l´Homme (HCDH), tels que le « Rapport Roberto Garretón »[ii], du nom de son auteur, l’avocat chilien et ex-rapporteur spécial sur la RDC ou le Rapport du Projet Mapping[iii] (août 2010).
Par ailleurs, Alain Bolodjwa, l’un des communicateurs les plus populaires de la Nouvelle classe politique du Congo, l’orateur le plus en verve du moment, évoque avec intrépide assurance la révocation et les ennuis divers que subit, sur ordre express de Kagame le fonctionnaire de douane zélé ; qui avait découvert et dénoncé la cachette et la sortie frauduleuse des minerais du Congo vers le Rwanda par la frontière du Kivu…
Mais, le but principal de cet état de siège dans l'Est de la RDC va au-delà des fraudes des minerais et autres richesses du sol et du sous-sol congolais ; c’est le processus de la balkanisation du Congo qui se trouve ainsi revigoré et accéléré sous cette couverture militaire et administrative. Et pour prévenir des dénonciations périlleuses et des hostilités difficiles à étouffer, le marionnettiste Tutsi-Power ne s’est pas ménagé à sortir le grand jeu. La carte de l’ouverture de la mangeoire aux autres voisins a été pleinement jouée. Officiellement, le Kenya et le Burundi ont été solennellement invités à rejoindre la table avec un altruisme saugrenu. De juteux contrats économiques et de fructueux projets infrastructurels transfrontaliers sont là pour illustrer le fond de la sordide manœuvre. La marionnette se contente de gonfler ses comptes en banque ; alors que le terrible épilogue, tant redouté pour la survie de la Patrie, semble tragiquement imminent.
En parallèle, des distractions oiseuses sont ourdies tous azimuts pour faire diversion !
En effet, la théâtralisation de la vie politique congolaise franchit un nouveau pallier avec la mise en scène du proxy Tshilombo en rôle de dictateur omnipotent et tribaliste invétéré. Sur la dictée de ses commettants, celui-ci passe notamment en force avec des mesures les plus impopulaires, telles que la prorogation de l’état de siège lui-même. Il réduit, par ailleurs, l’Assemblée nationale à l’affligeant rôle de piteuse chambre-tampon ou de simple chambre d'enregistrement ; soit une instance dépourvue de pouvoirs réels, sauf d’accepter ce qui lui est soumis. De même, à l’instar de la tutsification de l’Ouganda et du Rwanda, il ne s’offusque pas à multiplier des nominations à caractère tribal et à ethniciser les institutions républicaines et régaliennes : la justice, l’économie et les instances électorales en prime.
Ainsi injecté à doses homéopathiques dans la population, le poison du tribalisme génère des tensions d’affrontement jusqu’au paroxysme. On connaît la recette ; parce qu’elle a fait des ravages au Burundi, en Ouganda et au Rwanda pour finir par imposer durablement au pouvoir la même et machiavélique minorité ethnique : les génocidaires Tutsis. Dommage qu’il y ait de larges pans de la communauté congolaise, dans le pays, tout comme dans la diaspora, à se laisser prendre au piège. Est-il ingénieux de déceler la cohérence subjacentes, qui sous-tend la mise en scène recherchée de ces scénarios ? En effet, soit le proxy Tshilombo est un minable et odieux stipendiaire, précisément enrôlé pour accomplir de funestes missions clairement prédéfinies et imposées par ses mandants ; et il ne reste alors effectivement qu’une simple marionnette, sans propre plan d’action, ni objectif personnel, ni influence sur ce qu’il entreprend. Soit, paradoxalement, l’usurpateur a de réels pouvoirs ; auquel cas, il faut alors se focaliser sur son autonomie d’action et ses propres et intrinsèques capacités de nuisance. Sinon, on se trompe de combat et de cible prioritaire !
Imposé à son stipendiaire par l’Occupant, cet Etat de siège à l’Est du Congo est plus qu'une escroquerie, c'est une perfidie !
Décrété par un stipendiaire expressément recruté pour accomplir la politique du pire, l’Etat de siège imposé à l’Est du Congo est donc l’une des pires perfidies auxquelles le pays est soumis. En effet, Souvent sommé - parce qu’elles sont décrétées depuis ailleurs et sont manifestement ultra antinomiques aux intérêts du Congo, voire même à sa propre position - de prendre solennellement des décisions hautement illustratives de pouvoir discrétionnaire, le proxy de chef d’Etat congolais, le receleur Félix Tshilombo, est aussi constamment contraint à jouer les funambules. Avec sa silhouette de Mata-Mata, il se déhanche alors avec excès d’assurance, à la manière d’un comique cherchant à forcer sur la note de l’illusion pour réussir sa scène.
Avec son godiche et prévaricateur entourage, la marionnette Tshilombo peut-elle réussir à embrouiller les pistes sur les exacts intentions, identités et profils des véritables initiateurs de l’enfumante stratégie de l’état de siège furtivement décrété à l’Est du Congo ainsi que sur les réels desseins et enjeux visés par cette circonspecte disposition ? Rien n’est moins sûr ! Car, avec l’élévation en RDC du niveau moyen d’instruction, l’accès généralisé aux nouvelles technologies de la communication ainsi que la démocratisation, désormais à son comble, voire jusqu’à la banalisation des pratiques journalistiques, l’ambiguïté dans ce genre de situation est dorénavant vite levée par le recours à la simple et astucieuse vieille question technique de savoir à qui profite la manœuvre ou, comme on dit en latin « cui bono » ; qui peut aider, ici, tout le monde, le commun des Congolais à se faire une idée plus ou moins documentée, plus ou moins claire, sur ce qui se trame réellement sous les apparences d’un dispositif supposé stopper les massacres et renforcer la sécurité des citoyens congolais. Aux yeux de tous, la manigance tourne désormais court. Consécutivement, il y a dorénavant un devoir et une urgence patriotiques de la stopper… Mais comment et par qui ; lorsque l’on se rend également compte que la pseudo Résistance est une coquille vide ?
Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa
[i]. Les Allied Democratic Forces (ADF ou ADF-Nalu), en français « Forces démocratiques alliées », sont un groupe armé ougandais regroupant des mouvements d'opposition au président Yoweri Museveni fondé en 1995. Curieusement, l'organisation s'est, depuis l’Occupation Ougando-rwandaise, déplacée en république à démocratiser du Congo (RDC) et n'opère plus en Ouganda… Que s’est-il passé pour arriver à cette reconversion ?
[ii]. Un Rapport très officiel sur la situation des droits de l'Homme au Zaïre (RDC, aujourd’hui), présenté par l’avocat chilien Roberto Garretón, alors Rapporteur spécial des Nations-Unies (ONU), conformément à la résolution 1996/77. Dépêché par le Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme de l’ONU dans la zone occupée par les envahisseurs et génocidaires tutsis venus du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi dans l'est du Zaïre, il a effectué sa mission entre le 25 mars et le 29 mars 1997.
[iii]. Le Rapport du Projet Mapping, finalement publié dans une version édulcorée en août 2010, amputée notamment de la liste présentée comme celle des auteurs des crimes décrits à la suite d’un bras de fer d’une rare intensité dans les coulisses genevoises du Conseil des Droits de l'Homme, sur la question des « procédures spéciales » opposant la présidence du Conseil à la ferme résistance et à l'offensive d’un collectif d'ONG inhabituellement déterminées, concerne et détaille, en effet, nombreux et probants témoignages en appui, les violations les plus graves des droits de l’Homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la RDC.