La République Démocratique du Congo (RDC) se présente comme le paradigme d'une crise complexe, dont la profondeur défie l'entendement. Le pays est victime d'un complot multinational et oligopolistique orchestré par des puissances tutélaires étrangères (Anglo-Saxons) et des voisins (Kagame/Museveni), exécuté avec la complicité oligarchique de traîtres et stipendiaires congolais (Tshisekedi, Kabila, Nangaa, etc.). En effet, avec le concours des multinationales, sous l’égide de Bill Clinton et Tony Blair, un consortium plurinational a mis en place un joug pour opprimer le peuple, se livrer au pillage en règle d’immenses ressources du pays et, à terme, l’exposer à l’implosion. L’entrée en scène de Donald Trump et d’un éventuel Accord de Washington visent à officialiser et renforcer ce complot. Notre thèse, si vous nous lisez jusqu’au bout, ne se contente pas seulement d’analyser les complexes mécanismes d'asservissement assurant une survie durable à l’odieux joug, elle expose surtout une pirouette pour briser cette servitude et trancher, enfin, le nœud gordien congolais. L'alternative est claire : briser le joug ou l'implosion du Congo…
A la suite d’une brève mise en exergue de la portée de l’hémorragie financière générée par un pillage légalement institué, le premier accent sera mis sur la première phase de déstabilisation de l’Etat congolais ourdie dans le contexte post-Mobutu : anatomie des mécanismes du tortueux joug. Ensuite, ce sont les outils de l'asservissement (marionnettes, cordonniers, anesthésie et pillage), avec le rôle ambigu des ONG (Gleichschaltung), que nous mettons en évidence. Au point névralgique de cette thèse et pour démêler l'écheveau, nous développons l'idée selon laquelle les figures politiques majeures (Tshisekedi, Kabila, Katumbi, Nangaa, etc.) ne sont que d’affligeants traîtres et stipendiaires à la solde des envahisseurs et jouent tous, en dépit des apparences, la même partition. D’où, pour conclure, le vibrant appel à la prise de conscience et à l'action des élites, les vraies, pour mobiliser le peuple réduit à la survie, désorienté par les frivolités et rendu passif face au joug, à se ressaisir pour s’arracher de cette sujétion.
📋 Un consortium multinational pour assujettir et asseoir un pillage légalisé
Le cœur de l'asservissement réside dans le contrôle des ressources. Les multinationales minières, en gagnant en puissance, dictent les termes des contrats, s'assurant des bénéfices faramineux avec des concessions fiscales minimales. Illustration factuelle avec Joseph Kabila. Des études sur la corruption et les contrats miniers (comme le cas du contrat sino-congolais ou l'audit de certains contrats sous Kabila) ont mis en lumière la perte de milliards de dollars pour l'État congolais. Ce pillage est légal par la complicité des lois et pseudos autorités qui valident ces accords iniques, troquant la richesse nationale avec rétributions aux privés et étrangers.
- Cette légalisation du vol est attestée par des enquêtes internationales. Les travaux de l'Initiative pour la Bonne Gouvernance et les Droits de l'Homme (IBGDH), d'organisations comme Global Witnessou d'organismes de l'ONU ont notamment enquêté sur des contrats miniers spécifiques (par exemple, des baux miniers ou des contrats de cession sous-évalués). Une hémorragie financière légitimée par des contrats signés en bonne et due forme par les autorités légales du pays, est la preuve la plus éclatante que le pillage est devenu une affaire d’État coopté par les pilleurs.
- Les conclusions des rapports de divers service spécialisés de l'ONU ainsi que ceux d'organisations non gouvernementales internationales expertes en enquête, comme Global Witness ont mis en lumière comment, sous l'administration d’alias Joseph Kabila, des actifs miniers de très grande valeur(coltan, or, cuivre, cobalt, étain et tungstène) ont été cédés pour des montants largement sous-évalués à des sociétés offshore ou des réseaux d'intermédiaires liés à l'entourage présidentiel.
- Ces rapports ont estimé que cinq transactions minières majeuresréalisées entre 2010 et 2012 ont potentiellement coûté au pays plus de 13,6 milliards de dollars de recettes perdues; soit plusieurs fois le double du budget national de l'époque pour la santé et l'éducation. Combien d’infrastructures de base auraient pu être remises à jour, introduites ou perfectionnées avec des montants à ce niveau d’échelle ?
- Ces chiffres, d’hémorragie financière, ne sont pas le résultat d'une simple mauvaise gestion ; pire encore, c’est la preuve chiffrée de la complicité des gouvernants; qui ont égoïstement légalisé d’ahurissants transferts de richesses en échange de rétro-commissions pour leur confort matériel exorbitant. Inimaginable ailleurs !
La situation actuelle, loin d'être un simple enchevêtrement de conflits internes, révèle une trame où les acteurs nationaux semblent jouer une partition dictée par des mains étrangères. La thèse que nous développons est celle d'un complot international structurel visant l'asservissement et le pillage continu de la RDC, facilité par la trahison et complicité volontariste d'une racaille congolaise cooptée et stipendiée pour hypothéquer l’avenir du Congo et qui jouent dès lors le rôle d’autorité véreuse. L'objectif n'est pas seulement l'exploitation ; mais aussi le démantèlement de l'État congolais pour garantir l'accès facile à ses richesses stratégiques. Trancher le nœud gordien congolais résiderait dans une action simple, directe et radicale ; à l’instar de ce que fit Alexandre le Grand lors de son passage à Gordion[i].
Ainsi, ici, notre thèse est celle d'un complot international structurel, facilité par la trahison, la complicité et la stipendiation des rebuts congolais achetés pour des missions mercenaires contre leur propre pays. Cependant, pour comprendre comment ce processus et cette structure de sujétion volontaire se sont implantés et perdurent, il est essentiel de remonter à la genèse du chaos. Le joug actuel, qui opprime, n'est pas un accident de parcours ; mais bien la conséquence directe et calculée de la déstructuration machiavéliquement imaginée bien avant la Première du Congo et finement orchestrée et articulée pour régenter le post-Mobutu.
👋 Le contexte historique et la déstructuration comme stratégie pour instituer le joug
Le point de départ de l’actuel joug opprimant le Congo se résume en une stratégie visant à désorganiser l'État congolais pour y instaurer sciemment la non-gouvernance, la faillite conspirée de l'État et un néocolonialisme caractérisé, s’illustrant par des particularités symptomatiques que sont :
- Pillage organisé / économie de guerre et de rente : l'exploitation illégale et massive des ressources naturelles (minerais comme le coltan, le cobalt, l'or, le cuivre) est façonnée de manière à générer des groupes armés et à leur servir de principale source de financement ; les réseaux d'affaires et certains acteurs étatiques ou para-étatiques, transformant la guerre elle-même en un moteur économique ;
- Kleptocratie et voyoucratie : bien que ces termes aient été initialement utilisés pour décrire le régime de Mobutu, on y fait aussi recours pour qualifier l'entrelacement des intérêts privés (locaux et étrangers) et du pouvoir politique qui les a perpétués et amplifiés après 1997, facilitant et enflant l'appropriation illicite des richesses ;
- Fragmentation du pouvoir et seigneurs de guerre : la multiplication des foyers de conflit et des groupes armés crée des zones d'influence contrôlées par des seigneurs de guerre ou des acteurs régionaux qui administrent leur territoire comme des fiefs semi-autonomes, court-circuitant, souvent avec son aval ou un laisser-faire bienveillant, l'autorité centrale elle-même de l'État pour l'accès aux ressources…
🛠️ Modes opératoires de la déstructuration de l’Etat congolais
La désorganisation de l'État, comme condition et levier pour le pillage des ressources du Congo, s'opère par plusieurs mécanismes interdépendants :
1. Maintien de l'instabilité et de la fragmentation territoriale
- Soutien aux groupes armés et aux rébellions : des puissances régionales et certains intérêts internationaux sont souvent accusés de soutenir directement ou indirectement des groupes armés, des milices ou des mouvements rebelles aussi bien dans l'Est du Congo que sur le reste du territoire national (Kamuina Nsapu au Kasaï, miliciens Mobondo dans le Bandundu, Batende à Yumbi…). L'objectif poursuivi est évidemment de perpétuer l'insécurité pour empêcher l'État central d'exercer sa souveraineté sur l’ensemble du pays ;
- Financement par les minerais de sang : l'exploitation illégale des minerais dits "de sang" (coltan, cassitérite, or, etc.) est le moteur de cette instabilité. Les groupes armés se financent en contrôlant les mines artisanales et leurs routes d'exportation, créant une chaîne de ravitaillement parallèle et opaque parfois avec les faveurs de l’Etat[ii]…
2. Affaiblissement des institutions du pouvoir central
- Délitement des services publics : orchestrer et entretenir le manque de financement, la corruption endémique et la mauvaise gestion en vue d’entraîner l'effondrement des services publics régaliens de base (armée, police, justice, santé, éducation, administration). Ce vide est alors comblé par des réseaux informels ou des acteurs privés ;
- Corruption, rétro-commissions et concessions opaques : l'accès aux richesses est souvent garanti par des contrats miniers et forestiers opaques ou très déséquilibrés, conclus avec des entreprises véreuses étrangères ou des réseaux mafieux. Ces contrats sont facilités par la faiblesse des institutions de régulation et l'absence de redevabilité ;
- Néopatrimonialisme : pouvoirs confisqués, l'autorité retourne entre les mains d'un pouvoir personnel ou de réseaux qui utilisent les institutions formelles de l'État, non pas pour l'intérêt général ; mais pour le contrôle effectif des marchés informels et des richesses, comme corollaire d'un marché sans institutions étatiques solides ;
3. Instrumentalisaton et entretien des tensions inter-congolaises
- "Ethnicisation" des conflits : alors que les ethnies ont cohabité depuis des lustres sans heurt, subitement, les rivalités surgissent ici et là pour l'accès aux terres et aux mines, généralement instrumentalisées et exhibées comme des conflits ethniques ou identitaires. Rhétorique pour masquer des pratiques économiques douteuses et détourner l'attention des détournements effarants des deniers publics ;
- Impunité : le manque de fonctionnement approprié d'un appareil judiciaire indépendant et efficace garantit l'impunité des auteurs de crimes économiques et de violations des droits humains ; stimulant, accentuant et renforçant, in fine, le cycle de violence et de pillage…
En somme, la déstructuration de l'État congolais est perçue non pas comme un défoulement conséquent de l'après-dictature de Mobutu ; mais comme une stratégie fonctionnelle destinée à créer un environnement propice au pillage et à l'accès non régulé aux minerais essentiels pour le marché mondial (téléphonie, électronique, transition énergétique). Le besoin d’une transition dans la période post-Mobutu a été sciemment obstrué et éclipsé à la faveur d’un choc de déstructuration profonde. Les guerres de 1996 et 1998, menées par les voisins orientaux (Rwanda et Ouganda, alors dirigés par Kagame et Museveni), n'étaient pas de simples conflits frontaliers, mais des opérations de démembrement territorial et étatique.
- Illustration factuelle : le Rapport Mapping de l'ONU (2010) a documenté les violations massives des droits humains et la volatilité des frontières de facto durant cette période, offrant un prétexte constant à l'ingérence, à l'exploitation et à l’expropriation. Le chaos institutionnel ainsi créé a permis l'érection de filières d'exploitation minière et forestière échappant au contrôle de Kinshasa…
Savamment ourdis de toutes pièces et à dessein entretenus, les conflits régionaux servent les intérêts de mandants identifiés comme puissances tutélaires, que sont les Anglo-Saxons américains et britanniques. Leur soutien logistique, diplomatique et militaire historique à leurs proxys régionaux, que sont les régimes de Kigali et de Kampala durant les guerres du Congo a permis à ces derniers de devenir, à leur tour, les marionnettistes régionaux manipulant groupes armés et rébellions au Congo pour assurer, assoir et entretenir la déstabilisation durable de ce pays afin d’en garantir l’exploitation permanente. Ce qui est illustré par la volontariste passivité de la communauté internationale face à l’agression et aux pillages transfrontaliers abondamment documentés (Global Witness...) durant et après ces guerres, et par le maintien sous perfusion diplomatique et financière des certains États agresseurs, suggèrent que ces derniers agissent par procuration, bénéficiant du soutien et d'une immunité de fait.
😱 Les outils de l'asservissement (marionnettes, cordonniers, anesthésie et pillage)
Le chaos institutionnel hérité des guerres a donc créé un État-fantôme, incapable de contrôler ses richesses. C'est sur ce terrain fertile - rendu instable et fragile par la permanence de la guerre par procuration - que les véritables maîtres d'œuvre du complot et du joug ont su déployer leurs outils sophistiqués d'asservissement. Avec de relais et leviers idoines, le système opère en deux temps : le pillage économique et l'anesthésie sociale. Il y a d’abord les puissances tutélaires, les proxys régionaux et les Organisations Non-Gouvernementales (ONG) qui, en tant qu’acteurs clés, mettent en œuvre des mécanismes de déstabilisation et les accompagnent. Les formules de marionnettes, cordonniers, anesthésie et pillage font référence à une grille d'analyse et de décryptage de ces mécanismes de déstructuration de l'État congolais et d'asservissement de son peuple durant la période qui a suivi la chute de Mobutu Sese Seko en 1997. Elles émanent de la littérature critique et des analyses politiques sur la RDC.
🎭 Les acteurs clés du système de destruction de l’Etat congolais
Pour expliquer comment ce système prospère, les observateurs intègrent dans leurs analyses critiques de l’ère post-Mobutu les acteurs suivants :
1. Les puissances tutélaires (parrains)
- De qui s'agit-il : ce sont principalement les grandes puissances occidentales, les Anglo-Saxons américains et britanniques en tête, et les multinationales qui ont des intérêts stratégiques et économiques majeurs dans les ressources du Congo (minerais, terres stratégiques, etc.) précieuses à l’industrie et dont elles ne peuvent plus se passer ;
- Rôle dans le système : elles apparaissent comme les donneurs d'ordre qui définissent la politique globale. Elles choisissent et soutiennent leurs mandataires, les proxys régionaux et, parfois, les marionnettes congolaises et engagent les « cordonniers » (experts internationaux) pour créer un cadre légal et économique qui garantit leur accès aux ressources et la stabilité des flux d'exploitation. La déstructuration de l'État central congolais est perçue comme un moyen pour faciliter le « pillage » en l'absence d'une autorité souveraine forte et unifiée…
2. Les proxys régionaux (mandataires)
- De qui s'agit-il : il s'agit des États voisins ou des milices armées (souvent soutenues par des puissances tutélaires ou agissant pour leur propre compte) qui ont envahi ou opèrent sur le territoire congolais, en particulier depuis et pendant les guerres du Congo. Les pays comme le Rwanda et l'Ouganda sont souvent cités à cet effet ;
- Rôle dans le système : ils servent de bras armé ou de relais militaire pour maintenir le chaos sur le sol congolais. Ils écument surtout les zones riches en minerais, agissant comme des intermédiaires violents pour le compte des multinationales ou pour s'enrichir eux-mêmes. Leur action contribue directement au « pillage » et renforce l'« anesthésie » par l'insécurité et les déplacements de population…
3. Le rôle ambigu des ONG
En effet, les ONG et les organismes d'aide, bien qu'essentiels pour certains aspects de l’action humanitaire, sont souvent, à divers points de vue, des outils et mécanismes d'occupation douce et d'anesthésie sociale au Congo. La présence et le rôle des ONG font ainsi l'objet d'une double lecture :
- Le rôle constructif (aide humanitaire) : dans la mesure où les ONG fournissent une aide vitale aux populations qui souffrent des conséquences du chaos (aide humanitaire, soins de santé, éducation). Au Congo, surtout dans des camps de déplacés en errance, elles sont souvent le dernier filet de sécurité en l'absence d'un État fonctionnel ;
- Le rôle vicieux (accompagnement du chaos et anesthésie sociale) :
- Certaines analyses critiques estiment que l'omniprésence des ONG, tout en étant indispensable, peut involontairement ou sciemment contribuer à l'anesthésie sociale des populations. En effet, par des postes de travail mineurs, des projets de micro-gestion locale et la promotion d'agendas sociétaux secondaires, ces structures occupent et déroutent la population, détournant son énergie et son attention des enjeux majeurs de souveraineté et d'exploitation. Elles jouent le rôle équivalent à la mise au pas (Gleichschaltung) de l'esprit public, substituant la dépendance à l'aide à l'exigence des droits et d'une gouvernance équitable ;
- En suppléant le gouvernement dans ses devoirs et actions étatiques (éducation, santé, services de base), elles déchargent l'État de ses responsabilités et allègent la pression qui pourrait pousser la population à exiger des droits, l’équité et l’aisance ;
- De plus, l’humanitaire et le secteur minier illégal sont parfois considérés comme les deux faces d'une même dynamique ; où l'un gère les conséquences du désordre créé par l'autre, sans jamais s'attaquer aux causes profondes du problème…
Le schéma marionnettes, cordonniers, anesthésie, pillage décrit comment l'État est déstructuré. L'ajout des puissances tutélaires, des proxys et des ONG explique qui tire les ficelles, qui exécute la violence, et qui gère les conséquences, permettant au système d'exploitation de se perpétuer.
🛠️ Les outils et leviers de déstructuration de l’Etat congolais post-Mobutu
- Marionnettes :
- De qui s'agit-il : ce terme vise les dirigeants, politiciens ou figures d'autorité congolaises (parfois même des chefs de guerre ou des dirigeants économiques) considérés comme stipendiés et à la solde ou sous la manipulation directe de marionnettistes étrangers, d'acteurs régionaux, ou de multinationales ;
- Comment sont-elles utilisées : ces individus sont accusés d'être placés ou maintenus au pouvoir pour servir les intérêts de leurs parrains extérieurs plutôt que ceux du peuple congolais. Ils agissent comme des relais de maintien et de consolidation du joug, de la domination, en légitimant des politiques qui facilitent l'exploitation des richesses et la désorganisation de l'État ;
- Cordonniers :
- De qui s'agit-il : le cordonnier est ici une métaphore désignant les dépanneurs, techniciens, experts, conseillers (occidentaux ou internationaux), parfois ce sont même des institutions, surtout financières internationales (FMI, Banque Mondiale, etc.) ou des think tanks qui conçoivent des stratégies, rédigent des projets ou mettent en œuvre des réformes économiques et structurelles pour le compte des puissances ou acteurs influents mandants ;
- Comment sont-ils utilisés : ils sont chargés de « refaire les chaussures » de l'État (ses lois, ses institutions, son économie) en prescrivant des programmes d'ajustement structurel, des privatisations, ou des cadres juridiques qui, sous couvert de bonne gouvernance, finissent plutôt par hypothéquer ou étioler la santé politique et économique du Congo ; ouvrant ainsi la voie à un contrôle accru de ses ressources par des intérêts externes…
- Anesthésie :
- De quoi s'agit-il : ici, il faut prendre ce terme dans le sens du processus d'engourdissement, de manipulation mentale et de distraction du peuple congolais et de l'opinion internationale pour les emmener à baisser garde face aux exactions de pillage ;
- Comment est-elle utilisée : elle s’opère sous diverses formes :
- Détourner l'attention par des conflits récurrents, des crises politiques artificielles ou des divisions ethniques ;
- Propagande, désinformation et distraction pour masquer les stratégies et opérations responsables du chaos ;
- Maintien de la population dans la privation et la survie quotidienne par pain et jeux de survie pour tuer l’élan de mobilisation et de résistance populaire face aux abus ;
- Rôle vicieux des ONG pourvoyeuses des petits boulots, rafistoleuses des liens sociaux par des mini-projets de survie pour entretenir l’illusion de l’espoir de vivre…
- Pillage :
- De quoi s'agit-il : il s'agit de l'exploitation illégale, clandestine ou inéquitable des ressources naturelles du Congo, et elles sont multiples et variées : minerais, bois, pétrole, cultures, etc.) ;
- Comment est-il utilisé : le pillage est en fait le but ultime du système. Il est d’abord facilité par l'action des « marionnettes » et des « cordonniers » dans un contexte d'« anesthésie » et de déstructuration de l'État. Ensuite, il se manifeste par l'établissement de réseaux criminels transnationaux, la contrebande, et la signature de contrats léonins ; qui profitent massivement aux acteurs externes et à une petite coterie locale des corrompus, au détriment du développement national…
Ce cadre conceptuel souligne que la déstructuration du Congo après Mobutu ne serait pas un simple chaos, mais un processus organisé et intentionnel au service d'intérêts économiques et géopolitiques visant à s'emparer des ressources du pays. Il serait même à l’origine de l’éviction du Maréchal pour laisser le terrain libre et ouvert à l’introduction du système.
🔥 La complicité intérieure : rôles des traîtres et stipendiaires
En occupant à la fois le sous-sol par les contrats léonins et l'espace civil par l'aide orientée, les mandants externes ont créé les conditions du joug. Cependant, ce système complexe ne peut fonctionner sans une composante essentielle : la complicité active des pions congolais. Ces traîtres et stipendiaires ne sont pas les maîtres du jeu, mais les acteurs du théâtre politique dont l'unique rôle est d'assurer la continuité du pillage pour préserver leurs égotistes prérogatives. Simples marionnettes d’un système, dont ils sont, in fine, eux-mêmes otages, ils forment néanmoins la cheville ouvrière du joug. Assurés de confort matériel exorbitant, de prestige social aguichant et de faveurs financières inouïes, ils se vendent allègrement pour jouer des rôles d'autorités politiques et légaliser le joug.
1. Les traîtres et stipendiaires jouant la même partition du joug
Les scénarios de la rivalité politique relèvent des mises en scène pour désorienter le peuple. La réalité est que des figures comme Tshisekedi, Kabila, Katumbi, Nangaa et autres, quelles que soient leurs oppositions de façade, servent, sciemment ou non, des marches à suivre définies par d’autres et à l’étranger. Leur mission se limite à assurer la continuité des arrangements économiques qui profitent à leurs mandants tutélaires. La preuve en est la vitalité assidue des mêmes réseaux de pillage et l’impunité assurée aux responsables des pillages passés, même lors des alternances.
2. Le piège de l'illusion : un sauveur providentiel venu d’ailleurs
L'espoir de voir un acteur étranger (comme un président américain) intervenir pour sauver le Congo est le signe le plus affligeant de cette soumission mentale à des stratégies politiques d’extraversion. Cet espoir naïf témoigne de l'absence d'auto-reconnaissance nationale. Le Congolais croit encore que son salut viendra d'un sauveur étranger opportun. Or, toute intervention étrangère, quelle qu’elle soit, d’où qu’elle vienne, des Etats-Unis, du Qatar, de la France ou de la Belgique, malgré la rhétorique qui la sous-tend, elle sera toujours et constamment subordonnée et dictée par les intérêts stratégiques des intervenants ; renforçant ainsi la dépendance et le système de tutelle au lieu de le briser. Donald Trump, surtout lui, et l’éventuel Accord de Washington n’échappent pas à la règle.
💪 Libérer le Congo du joug passe par l'impératif de l'auto-reconnaissance d'élites
Le peuple congolais reste ainsi prisonnier de ce cercle vicieux, désorienté par le théâtre politique et anesthésié non seulement par la boulimique intervention vicieuse des ONG ainsi que par la massive présence des cordonniers - ces experts en tout, surtout en politiques de noyade visant à étrangler durablement, voire définitivement, le Congo – mais également par l'illusion d'un bienheureux rédempteur venant d’ailleurs. Otage d’un complot international – machiavéliquement bien orchestré par la Sainte Trinité Tutélaire : mandants Anglo-Saxons (stratégie et financement), proxys régionaux (déstabilisation militaire) et affligeants rebuts ou pseudo élite congolaise cooptée et stipendiée (légitimation et exécution) - la RDC n'a qu'une seule voie de salut : l'émergence rapide et volontariste d'une véritable élite authentiquement congolaise et patriotiquement mobilisée pour s’assumer en opérant la rupture incisive et résolue par une claire conscience de la portée du défi à relever ainsi qu’une bonne auto-évaluation de ses propres capacités, dont tirer le meilleur des profits, et une rassurante l'auto-reconnaissance. Celle-ci garantissant l’assiduité.
La triade, ci-dessus, a pour dessein d'assujettir, d'exploiter et, en dernier ressort, de balkaniser et d'imploser le Congo de Lumumba ; en neutralisant à jamais son potentiel géostratégique. Pour briser ce carcan, le salut, comme l'affirme L-M Bafwa[iii], réside dans l'émergence d'une véritable élite congolaise. Cette élite, composée des plus brillants, talentueux et vertueux de la communauté, se doit donc d’opérer un triple processus salutaire :
- Conscience :identifier et se rendre compte du carcan imprimé par le joug et du complot international dans toute sa profondeur ;
- Auto-reconnaissance :affiner son aptitude à reconnaître et à évaluer l’étendue de ses propres vertus et forces à agir avec succès et aiguiser ses capacités à jauger l’ampleur de ses efforts, sans dépendre de la validation externe, pour s'affirmer soi-même comme guide légitime, à même de mobiliser et d’organiser les autres forces nationales ;
- Émergence :se mobiliser patriotiquement pour conquérir et assumer le rôle de gouvernance au service exclusif de la communauté. Il ne s’agit donc pas de postuler, mais de prendre conscience qu'il leur revient l'assignation de guider et de gouverner la communauté ; donc, de conquérir le pouvoir par tous les moyens et le plus vite possible…
Sans cette rupture intérieure, l'engagement, l’émergence et la mobilisation d'une nouvelle classe dirigeante, qui sacrifie ses prérogatives égoïstes au profit de la souveraineté nationale, le peuple congolais restera le minable complice inconscient du joug qui l’opprime au quotidien, le détruit à terme et vise son extinction. Le temps presse : l'alternative étant l'implosion. L’heure est donc venue de décréter la fin de la mendicité de validation. Le Congolais ne se sauvera pas par des urnes truquées, ni par l'intervention étrangère. Il ne se protégera que par le miroir de l'auto-reconnaissance : l'aptitude à identifier ses propres forces sans dépendre d'une quelconque validation externe. Ce processus implique, pour l'élite, d'accepter et de légitimer son rôle de leader, même face à l'hostilité et aux sacrifices, afin de mobiliser la communauté contre la balkanisation ou l'implosion du Congo.
Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa
Synthèse synoptique
Domaine
Titre possible
Argumentation
Pourquoi ?
Titre Principal
RDC : Les fils invisibles du joug
Congo : de la tragédie du pillage consécutive à la stratégique de sujétion vers l’implosion
Tragédie, pillage, anatomie, complot, anesthésie
Sous-Titre
Anatomie d'un complot international
Quand les gouvernants d’un Etat souverain se réduisent à de simples bras armés du joug
La complicité interne : traîtres et stipendiaires
Inter-titres guides de lecture
Section
Intertitre possible
Incise
Contexte historique
Le contexte historique : la déstructuration comme stratégie
I. 1996-2003 : La déstructuration planifiée - de l'invasion au chaos, à la balkanisation, implosion
Outils de l'asservissement
Les outils de l'asservissement : anesthésie et pillage
II. Le pillage par procuration : multinationales, ONG comme agents de l'anesthésie sociale
Complicité intérieure
La complicité intérieure : traîtres et stipendiaires
III. Le théâtre politique : gouvernants cooptés pour jouer la même partition au profit du joug
Conclusion
Conclusion et perspective
Urgence : se libérer du joug - l'impératif de prise de conscience et auto-reconnaissance d'élite
[i]. Par cet acte, il fit la démonstration de sa capacité à résoudre les problèmes de manière non conventionnelle et décisive. En effet, lors de son passage à Gordion (hiver 334-333 av. J.-C.), Alexandre le Grand a tranché le nœud gordien d'un coup d'épée plutôt que de prendre le temps, la patience et l’intelligence de le dénouer rituellement. La légende disait que quiconque parviendrait à défaire ce nœud, qui fermait un ancien char, deviendrait le maître de l'Asie. Cette action symbolique a marqué un tournant dans sa campagne et a été interprétée comme une démonstration de sa détermination à conquérir l'empire perse.
[ii]. La chronique : Qui pour sauver la RDC ? Par Alain Foka Officiel, sur YouTube, reportage publié le 6 janvier 2023
[iii]. Par l'auto-reconnaissance, nous entendons la conscience de soi-même, l’aptitude à identifier et comprendre ses propres capacités, qualités, compétences, ses propres forces ; à les de reconnaître soi-même, sans dépendre d’une quelconque validation externe, pour les valoriser, développer, appliquer et mobiliser au profit des causes sociales.
Et, pour l’« auto-reconnaissance d’élites », l’accent est à mettre sur un processus individuel d’acceptation et légitimation de son rôle d'élite. Ce qui implique la prise en compte du temps, énergie et émotions mobilisés pour s'acquitter bénévolement de cette mission. In fine, cela permet aux élites ainsi mobilisés, de mieux prendre soin d'eux-mêmes et de comprendre qu'ils ont également besoin de soutien, même s'ils n'en ont pas le statut juridique, de solliciter cette reconnaissance socialement. Des initiatives d’« auto-reconnaissance d’élites » et de leur mobilisation corrélative sont déjà parlantes dans le domaine du journalisme : « journalistes engagés ». A l’instar du Docteur Dennis Mukwege, Kerwin Mayizo, Patrick Mbeko, Timothée Tshaomba Shutsha ou Fabien Kusuanika, les modèles d’élites conscientes et mobilisées dans la cause congolaise sont déjà et désormais légion ! Elite congolaise doit s’auto-reconnaître, identifier son rôle et agir en conséquence, Billet de L-M. Bafwa, dans Le Club de Mediapart, le 27 octobre 2025.