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Lwakale Mubengay BAFWA

Historien et politologue, patriote progressiste et mondialiste originaire du Congo-Kinshasa ; Agrégé de l'enseignement secondaire supérieur, vit à Genève (Suisse)

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Billet de blog 12 décembre 2025

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Tribune 6 : Par autoreconnaissance d'élites congolaises, vers la libération incarnée

Congolais, vous qui avez conscience et atouts d’élites, il urge de saisir que la souveraineté ne se décrète pas, elle se construit et s’acquiert par engagement et volontarisme. Elle se construit par des élites qui osent se reconnaître elles-mêmes comme telles, pour assumer leur devoir : refus résolu du joug. Se construit par un peuple décidé à compter sur lui-même, à s’assumer

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👉 Congo de Lumumba ploie depuis des lustres sous un cruel joug ourdi par un complot international : six tribunes qui posent le diagnostic, dévoilent les mécanismes d’asservissement, et esquissent les voies de sortie par le réveil de conscience et l’auto-reconnaissance des élites. #DépossessionStructurée #Tribune6 #TribunesPourLeCongo #ConscienceCivique #RéveilCongolais #JusticeEtSouveraineté #CongoDebout

Illustration 1
Le Congo sera sauvé par des élites conscientes, auto-reconnues et un peuple mobilisé ! © Lwakale Mubengay BAFWA

🌍 Le constat

Le Congo manque-t-il d’esprits assez brillants pour saisir la gravité du danger qui menace sa survie ? Le Patrie de Lumumba n’a-t-elle plus de voix assez fortes pour se faire entendre dans le concert des nations ? Le pays du Colonel Mamadou Ndala souffre-t-il à tel point de carences de ressources combattantes qu’il n’est plus capable de laver les pires humiliations, stopper une tragédie bien au-delà de tout entendement pour reprendre son destin en mains ? En réalité, ce qui fait défaut au Congo, c’est une vraie élite consciente de sa valeur, à même de s’auto-reconnaître comme guide légitime pour sortir enfin de son infâmante léthargie et assumer, à l’instar des Pères de l’Indépendance ou comme ailleurs (Capitaine Ibrahim Traoré) pleinement sa mission naturelle de sauveur de la patrie. Tant que les élites congolaises s'engourdiront dans la torpeur et attendront leur validation de l’extérieur, tant qu’elles quémanderont leur légitimité dans les salons diplomatiques à Washington ou ailleurs, plutôt que dans la connivence des regards complices de leurs concitoyens, tant qu’elles n’entendront pas cette voix intérieure, qui les appelle intimément à s’élever prestement pour agir résolument, le Congo restera prisonnier d’une tutelle affligeante.

Aussi, une fois que l'on a identifié les mécanismes du joug ainsi que celui du mirage du sauveur providentiel venant d'ailleurs, la priorité réside dès lors dans le renforcement de la résilience nationale, dans le sursaut patriotique et l’émergence d’un noyau d’élites résolues à s’engager et à se mobiliser pour changer la donne. C’est le processus capital d’auto-reconnaissance.

⚙️ L’auto-reconnaissance : un processus vital

Dans un pays où le peuple a connu les plus atroces des cruautés et subi toutes les formes possibles d’humiliation, il n’est que fort logique que ses résidants soient habitués à aller chercher de la reconnaissance auprès de leurs cruels bourreaux. Ce qui, avec le temps, les a rendus déconfits et très vulnérables en diverses circonstances ; car, comme avec les colons jadis, les néocolonialistes les traitent aussi avec mépris. Le principal objectif de cette tribune consiste à inviter les Congolais, surtout ceux qui ont les prédispositions d’élites, à pratiquer l’auto-reconnaissance en passant à l’action avec ferme détermination en repérant leurs propres aptitudes à mobiliser pour affronter des défis et résoudre des problèmes collectifs... Les héros sont ceux qui mettent en pratique l’art de l’auto-reconnaissance :

  • Conscience de soi : identifier ses propres forces, compétences et qualités, sans attendre qu’elles soient confirmées par l’étranger ;
  • Acceptation du rôle : comprendre que guider une communauté est une mission exigeante, qui mobilise temps, énergie et émotions ;
  • Protection et discipline : pour atteindre ses objectifs, prendre soin de soi pour durer dans la lutte, se former, se renforcer, se discipliner ;
  • Légitimation sociale : solliciter la reconnaissance du peuple, non par des privilèges, mais par des actes de courage, de vérité et de sacrifice.

Il y a diverses stratégies concrètes que ces élites auto-reconnues (société civile, diaspora, combattants, intellectuels) pourraient mettre en œuvre pour briser le joug, contrer le mirage du sauveur étranger, réhabiliter le Congo dans sa souveraineté, la défendre, restaurer la cohésion sociale, lancer le décollage économique, doter le pays des infrastructures idoines… 

🛡️ Mécanismes pour stopper l'agression et briser le joug sur le Congo

Déconstruire l'illusion du sauveur extérieur est un travail psychologique et politique de fond crucial, mais l’action pressante consiste à briser le joug écrasant, l'agression par procuration et le pillage structurel qui couvent la crise. En effet, le joug qui pèse sur la république démocratique du Congo (RDC) s’est bâti par deux recettes interdépendantes : l'agression militaire (les guerres asymétriques chroniques, généralement de basse intensité et de déstabilisation) et le joug économique visant le pillage des ressources...

La refondation du Congo passe aussi par divers mécanismes à mettre en œuvre pour briser ce joug et prendre, enfin, en mains le destin du Congo :

A. Briser le joug militaire et sécuritaire (agression)

Combinaisons visant à rendre l'agression militaire et la déstabilisation politique trop coûteuses et inefficaces pour leurs auteurs par procuration :

1. L'autonomie et la performance des Forces Armées Congolaises (FARDC)

  • Professionnalisation accélérée : concentrer, enfin, les ressources nationales sur l'équipement, la formation et la logistique des FARDC. La réforme doit être guidée par des critères de performance et d'éthique, avec une tolérance zéro pour la corruption dans les rangs.
  • Mécanisme clé : centraliser le commandement et s'assurer que les FARDC soient d’abord et avant tout une force républicaine, patriotique, citoyenne et non une milice politique ou ethnique.
  • Renseignement et contre-espionnage : investir massivement dans le renseignement (humain, matériel et technologique) pour pouvoir bien épier et neutraliser les réseaux de soutien logistique et financier des groupes armés et des forces externes sur le territoire congolais.
  • Mécanisme clé : couper les liens entre les réseaux criminels (contrebande) et les groupes armés, réels piliers de l'agression.

2. La diplomatie de contrainte et de réciprocité

  • Rupture stratégique de la dépendance : mettre fin à la dépendance sécuritaire vis-à-vis des forces extérieures (comme la MONUSCO) et prendre la pleine responsabilité de la sécurité nationale. Toutefois, le retrait des forces onusiennes doit s’opérer de manière progressive et s'accompagner rigoureusement d'un remplacement et renforcement immédiats des capacités des FARDC dans les zones ainsi libérées.
  • Mécanisme clé : opérer des partenariats militaires diversifiés (sans exclusivité) pour l'acquisition de technologies, de matériel et de la formation de pointe, afin de ne pas tomber sous la coupe et éventuel chantage ou duperie d'une seule puissance.
  • Mobilisation permanente de la population et Service national : par campagnes persévérantes de défense nationale, inclure activement toute la population dans un schéma collectif de défense par des mécanismes de vigilance citoyenne et la mise en place, à l’instar d'Israël ou de la Suisse, un service militaire national obligatoire pour mieux encadrer la jeunesse et l'éloigner du mauvais embrigadement.

B. Briser le joug économique et structurel (exploitation)

Ici, la préoccupation majeure consiste à s'assurer que les richesses du sol et sous-sol congolais profitent d’abord et en priorité à tous les Congolais ; et non aux réseaux des prédateurs étrangers et à leurs pitoyables complices locaux. Pour cela, les mécanismes d’obstruction peuvent être :

1. La souveraineté sur les contrats et l'exploitation

  • Audit et renégociation (ou résiliation) des contrats : lancer un audit international indépendant et public de tous les grands contrats miniers signés au cours des trente dernières années. Utiliser, ensuite, les conclusions de cet audit pour renégocier les termes de tous les contrats et s'assurer que la part de l'État congolais soit maximale.
  • Mécanisme clé : exiger un minimum de transformation locale des minerais (l'ajout de valeur) avant l'exportation. Cela crée des emplois, des compétences et augmente grassement les gains.
  • Création de champions nationaux : soutenir, via des fonds publics et de la diaspora, le développement d'entreprises congolaises capables d'opérer dans le secteur extractif et de la transformation industrielle.
  • Mécanisme clé : diversifier l'économie en investissant dans l'agriculture, production énergétique et infrastructures pour éviter de rester prisonnier de la seule économie extractive.

2. Le contrôle fiscal et la lutte contre la corruption

  • Système de traçabilité et de fiscalité : mettre en place un système de traçabilité numérique et infalsifiable des minerais, depuis la mine elle-même jusqu’au port d'exportation. Cela permet de s'assurer que toutes les redevances et taxes dues sont effectivement collectées.
  • Mécanisme clé : sévir rudement (jusqu'à l'annulation mécanique de licence) les entreprises qui ne respectent pas les règles de traçabilité et paralyser ainsi le financement des groupes armés.
  • Indépendance de la justice économique : renforcer la capacité des tribunaux spécialisés à juger les crimes économiques et toute sorte de corruption. Poursuivre et confisquer tous les biens mal acquis tant des Congolais que des étrangers impliqués dans l'exploitation illicite.
  • Mécanisme clé : afficher de manière ostentatoire, avec un grand renfort médiatique, la volonté politique inébranlable de cibler les réseaux de corruption, même au sein de l'appareil de l'État, pour rétablir la confiance et l'efficacité de la gouvernance.

En combinant le renforcement militaire (autonomie sécuritaire) et la reprise en main économique (souveraineté des ressources), les véritables élites congolaises conscientisées et patriotes briseront forcément le joug en obturant à la fois les bras armés du joug et à sa source de financement.

🛠️ Stratégies pour casser le phantasme du sauveur providentiel étranger

C'est la projection d'un désir de salut sur une figure externe, capable de transcender les divisions internes et d'incarner une force nouvelle, souvent liée à des fantasmes de puissance ou de restauration. Pour détruire ce mythe récurrent au Congo en temps de crise, divers  tuyaux possibles :

A. Axe politique et institutionnel (lutte contre dépendance et corruption)

L'objectif, ici, est de chercher à rendre, enfin, l'État congolais moins perméable aux influences extérieures et de restaurer la confiance interne. Le contexte, l’histoire et les perspectives orientent vers plusieurs pistes :

1. La réforme de la gouvernance des ressources naturelles

Elle fait référence aux modifications à apporter aux règles, institutions et processus de prise de décision, qui régissent l'accès, l'utilisation et le partage des ressources naturelles (minérales, végétales, animales, eau, etc.). L'objectif principal de cette réforme est alors de garantir une gestion de ces ressources plus saine, durable, plus transparente, plus équitable et plus efficace que ce qui a été fait jusqu’alors. Les faits possibles sont :

  • Action : exiger et mettre en place une transparence totale et un contrôle précis des contrats miniers (publication obligatoire, audit international indépendant) pour maximiser les revenus nationaux.
  • Impact : réduire ainsi la dépendance vis-à-vis des financements externes (subventions, prêts, aides), pour s'appuyer sur les richesses propres, coupant ainsi un levier d'influence des marionnettistes.

2. Renforcement de la justice et de l'imputabilité (ou redevabilité)

Il s’agit d’un objectif fondamental de gouvernance visant à garantir l'état de droit, l'égalité d'accès à la justice et la responsabilité des individus et des institutions, en particulier face aux violations des droits de l’homme. Les faits majeurs peuvent s’articuler autour de deux points focaux :

  • Action : soutenir activement l'indépendance de la justice pour juger les cas de corruption, de malversation, de trahison, de collaboration avec des forces déstabilisatrices, quel que soit le rang des accusés.
  • Impact : mettre fin à l'impunité, restaurer la probité morale, rehausser l'autorité de l'État et démontrer que les solutions aux problèmes (y compris la corruption) peuvent venir de l'intérieur.

3. Promotion d'une diplomatie souverainiste

Ici, l’accent est à mettre sur une approche de politique étrangère soucieuse du raffermissement de la souveraineté nationale et de l'indépendance stratégique de l'État, en réaction à l’ingérence étrangère avérée, qui a érodé l'autonomie nationale. Les faits majeurs à en retenir sont de deux ordres :

  • Action : dans l’optique actuellement à la mode du multilatéralisme, développer une diplomatie non alignée, diversifiant les partenariats stratégiques (avec l'Asie, l'Amérique du Sud, d'autres pays africains) pour éviter la redevabilité à une seule puissance ou à un seul bloc.
  • Impact : briser l'emprise tutélaire des partenaires traditionnels.

B. Axe sociétal et éducatif : bâtir la résilience psychologique

Il est essentiel de changer le narratif de la victimisation et de la passivité. Pour ce faire, les approches peuvent prendre diverses orientations :

1. Éducation civique et histoire critique

Les deux ensemble, visent à développer une conscience critique et une participation citoyenne active, transformant ainsi l'élève en acteur éclairé et responsable de la société. Car, l'histoire, analysée avec un œil critique (épistémologie, causalité, pluralité des sources), fournit le terreau pour comprendre les institutions, les valeurs et les défis de la citoyenneté, tandis que l'éducation civique offre le cadre (droits, devoirs, éthique) pour former des citoyens éclairés, capables d'une pensée autonome face aux récits historiques souvent imposés et aux enjeux démocratiques complexes. Concrètement, les faits majeurs à retenir sont respectivement :

  • Action : intégrer dans les programmes scolaires et les campagnes de sensibilisation une réflexion critique sur l'histoire des interventions étrangères au Congo et les mécanismes honnis du néocolonialisme.
  • Impact : instruits, rendus circonspects et mobilisés, les citoyens congolais seront à même de reconnaître et de décoder les tentatives d'ingérence, et d’avoir une claire conscience du prix de l'autonomie.

2. Mobilisation de la diaspora

Forte de son éducation, de ses réseaux et de ses moyens financiers acquis à l'étranger, la diaspora congolaise est souvent considérée comme la « cinquième province » du pays et représente un levier stratégique pour contrer le mirage de l'aide extérieure. L'objectif est de transmuer cette diaspora congolaise d'un groupe de pression passif à un acteur politique crédible et incontournable dans son pays de résidence, où elle peut forcer les gouvernements hôtes à reconsidérer leur complicité (active ou passive) dans la crise congolaise. Autour d’elle, on peut escompter les faits suivants :

  • Action : encourager la diaspora à prendre des initiatives de diverses orientations ; notamment en diversifiant ses investissements pour assiéger, non seulement le domaine financier (transferts, projets), mais également celui du capital humain incluant l'éducation, la santé, la formation professionnelle pointue et continue, le développement des compétences (numériques, créatives, empathie, expertise, savoir-être, collaboration, communication) dans des projets locaux.
  • Impact : par des créations concrètes et des initiatives novatrices, démontrer que les Congolais ont aussi atteint ce stade des principaux agents du développement et ne se contentent plus d’être de simples bénéficiaires passifs d'aide. Ils peuvent transmuter leur société.

3. Financement et soutien des médias indépendants

L’objectif étant de garantir le pluralisme de l'information, la qualité du journalisme et la survie de médias non contrôlés par des intérêts privés ou étatiques ; permettant ainsi une presse critique, une contre-pouvoir efficace, et un rempart contre la désinformation, qui sont des objectifs essentiels pour une démocratie saine et un débat public éclairé. De telles aides visent à soutenir les coûts opérationnels, les enquêtes, l'innovation numérique et la formation ; assurant ainsi une information exacte, impartiale et diversifiée pour les citoyens. Faits et effets escomptés :

  • Action : créer des plateformes médiatiques (radios communautaires, médias en ligne, journaux) véritablement indépendantes de tout financement étranger ou étatique contraignant, pour diffuser une information factuelle et promouvoir le récit de la souveraineté réelle.
  • Impact : contrer le contrôle du récit et de l’information par les tuteurs marionnettistes, raffermir la pensée critique et le discernement.

C. Axe sécuritaire et militaire : l'autonomie de la défense

Ici, l’obsession consiste à réduire la dépendance aux forces de maintien de la paix (comme la MONUSCO) et à assurer la sécurité aux frontières.

1. Réforme et professionnalisation de l'armée (FARDC)

La réforme et la professionnalisation de l'armée pour refonder une véritable armée républicaine et rompre avec les errances catastrophiques du passé. Et l’obsession est de disposer enfin d’une armée hautement professionnel pour mieux faire face aux agressions chroniques. Terres convoitées impliquent force redoutable de dissuasion. Toute autre alternative témoignerait d’absence certaine de lucidité. L'orientation est alors de créer la plus grande armée possible, mais avec  une force plus spécialisée, compétente et technologiquement en pointe d’innovation. Un service militaire obligatoire pour tous serait un pas dans la bonne direction. Les faits et conséquences dans cette perspective reflètent : 

  • Action : tout en mettant en œuvre le Service militaire obligatoire pour tous, mobiliser et concentrer les efforts techniques et financiers tant sur la professionnalisation que les technologies de pointe et insister plus particulièrement sur la discipline, la logistique et l'équipement.
  • Impact : faire de la défense nationale la priorité des priorités et une primauté collective tout en faisant émerger une véritable armée républicaine crédible face au peuple et dissuasive pour les groupes armés et éventuelles agressions par procuration, rendant ainsi tout recours aux interventions militaires étrangères non nécessaires.

2. Rapprochement Armée-nation (le "Service National")

Le but étant, en fait, de renforcer les liens entre les citoyens et leurs forces armées. Une préoccupation essentielle pour la légitimité militaire et la cohésion nationale, notamment par des initiatives comme le service militaire obligatoire, la communication institutionnelle (cinéma, médias), et justification des partenariats locaux basée sur les défis contemporains et l'évolution des représentations modernes de la défense. Il s'agit de recréer une compréhension mutuelle, de partager les valeurs de service et d'engagement, et d'assurer la pérennité de la défense nationale. Les faits concrets et les conséquences prévisibles dans cette perspectives sont :

  • Action : mettre en place des structures citoyennes intermédiaires, un service national notamment, qui renforceraient les liens entre la population et l'armée légitime, créant ainsi une vigilance populaire accrue et une cohésion nationale face aux ennemis extérieurs.
  • Impact : chaque citoyen se sent responsable de la souveraineté et de la défense nationale, et non en attente d'un protecteur extérieur.

Ces stratégies, si elles sont menées de front par une coalition d'acteurs de bonne volonté (société civile, entrepreneurs, jeunes, diaspora), déplacent le centre de gravité de la solution : de l'extérieur du Congo vers l'intérieur, démystifiant ainsi illusion, fantasme et mirage du sauveur étranger.

🔍 Les artifices pour construire durablement la souveraineté

Une fois au pouvoir, la souveraineté congolaise reconquise et entre les mains des authentiques élites patriotiques nationales, les tactiques de sa conservation et pour la restaurer solidement et indéfiniment peuvent prendre diverses formes ou s’appuyer sur les astuces à l’efficacité avérée :

  1. Refonder la vision nationale : à la suite d’une si âpre et longue crise, c’est l’idéal processus politique et social qui s’impose. Ambitieux, il vise à redéfinir les objectifs à long terme, les valeurs fondamentales et l'orientation stratégique d'un Congo nouveau. Sa matérialisation passe par l’élaboration d’une doctrine claire de souveraineté, avec des lignes rouges à ne pas toucher et des objectifs non négociables ;
  2. Créer des collectifs de preuves : invite à documenter les prédations, archiver les faits, publier des analyses pour éveiller les consciences ;
  3. Établir des écoles civiques locales : le but étant d’éduquer les citoyens sur les institutions, les ressources et les mécanismes de domination ;
  4. Développer une économie de résistance : générer des coopératives, instaurer des clauses sociales, établir le principe de traçabilité des ressources en vue de décourager le recours à la rente de la prédation ;
  5. Construire des alliances éthiques : en stratégie politique signifie créer des partenariats fondés sur des valeurs partagées (équité, patriotisme, souveraineté) pour renforcer la confiance, légitimer l'action collective et dépasser les intérêts égoïstes ou purement tactiques, en utilisant l'éthique comme un cadre pour gérer les complexités administratives et sociales, éviter les dérives populistes, et construire des bases solides pour la coopération, la collaboration et la stabilité de cohabitation à long terme, même face aux dilemmes de sécurité. L’Etat vise alors des universitaires, des syndicats ou des communautés religieuses pour élargir la base de la souveraineté…

L’appel

Congolais, surtout vous qui avez la conscience et les atouts des élites, il est temps de comprendre que la souveraineté ne se décrète pas : elle se construit et s’acquiert par engagement et volontarisme. Elle se construit par des élites qui osent déjà se reconnaître elles-mêmes comme telles, pour assumer leur mission de refus résolu de la soumission. Elle se construit par un peuple qui cesse d’attendre un sauveur et qui décide de s’assumer…

Le Congo ne sera pas sauvé par des interventions étrangères. Il sera sauvé par des élites conscientes et par un peuple mobilisé, qui, ensemble, écriront enfin leur propre destin.

Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa

Le Congo sera sauvé par des élites conscientes, auto-reconnues et un peuple mobilisé !

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