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Lwakale Mubengay BAFWA

Historien et politologue, patriote progressiste et mondialiste originaire du Congo-Kinshasa ; Agrégé de l'enseignement secondaire supérieur, vit à Genève (Suisse)

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Billet de blog 13 août 2021

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Une piste réaliste, mais périlleuse, pour stopper le génocide et libérer le Congo !

Au vu de ce que représente le Congo, comme enjeu, sur l’échiquier international, il y a lieu de prendre le risque d’opposer les unes contre les autres toutes les appétences à même de s’accrocher avidement. D’où la pertinence d’approcher, dans cette perspective, les puissances montantes les plus à même d’admonester des leçons inoubliables aux cruels et persévérants terroristes des Congolais !

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Déclencher une guerre mondiale : une piste réaliste à exploiter pour stopper le génocide et libérer le Congo !

Francophones : ne nous tournons pas le dos ! - Conférence de Mélenchon à Ouagadougou © JEAN-LUC MÉLENCHON

Une boucherie humaine de plus au Congo n’émouvra pas le bloc occidental !

Terres soumises à la brutale et intense exploitation occidentale depuis la naissance du pays à la Conférence de Berlin, le 30 avril 1885, sous forme d’État Indépendant du Congo (EIC), en tant que Royaume privé du Roi Léopold II de Belgique, jusqu’au paroxysme actuel de l’horreur la sous l’Occupation rwando-ougandaise, le territoire congolais a toujours été abusivement pillé de ses ressources et vidé, par extermination, de sa population, sans émouvoir grand monde dans la communauté internationale. Son histoire exacte s’articule autour d’une succession ahurissante des génocides d’une ampleur poignante connue de tous ; mais qui n’inquiète que les seuls milieux congolais et quelques très rares humanistes zélés. En effet, lorsqu’on parle de génocides dans l’Histoire, comment négliger, parmi les plus odieux, celui de sept à dix millions de victimes[i], sous le règne du mégalomane Roi Léopold II, 1885 – 1908 ; ou, encore plus rebutant, celui sous-traitance rwando-ougandaise, remontant à 1993[ii], toujours en cours et dont le bilan, déjà plus de quatorze millions de morts, est encore plus effroyable ; quasiment tous massacrés selon des procédés d’une cruauté des plus terrifiantes.

Comme piste de Libération du Congo, le soulèvement populaire est une utopie !

Ceux, qui préconisent le soulèvement populaire, comme voie de Libération du Congo, semblent bien loin de tirer les leçons, les plus criantes, que nous enseigne, malheureusement, l’histoire toute fraîche et toujours bien vivante de ce pays. Du reste, bon nombre d’horribles scènes de boucheries humaines, telles que la Guerre de six jours, opposant les soldats rwandais à l’Armée ougandaise, sur le sol congolais à Kisangani, ou l’affrontement, à Kinshasa même,  entre les milices pro-rwandaises de l’usurpateur d’identité et imposteur Hippolyte Kanambe, alias Joseph Kabila, contre celles du traître et collabo pro-ougandais Jean-Pierre Bemba, au lendemain des élections de décembre 2006, se sont récemment succédées sur le sol congolais dans l’indifférence quasi-totale des organisations et des chancelleries internationales ainsi  que sous l’omerta des médias occidentaux. Preuve supplémentaire, pour ceux qui ne l’ont pas encore remarqué, que les commanditaires du régime d’Occupation, régnant actuellement sur le Congo et exterminant méthodiquement le peuple congolais, sont également les mêmes qui détiennent le pouvoir dans les instances décisionnelles de la gouvernance mondiale. Faisant partie de leur stratégie de mainmise sur le Congo, un bain de sang de plus dans ce pays ne changera nullement pas la donne, encore beaucoup moins leurs plans.

La créolisation des projets avec l'« Occident insoumis » peut être une alternative...

En effet, depuis Ouagadougou, le Député français, Jean-Luc Mélenchon, contrairement à son compatriote Nicolas Sarkozy[iii], plonge dans l’Histoire pour rappeler la solidarité agissante de la gauche occidentale dans la lutte contre l’esclavage, la colonisation, l’impérialisme, le néocolonialisme et le paternalisme[iv]. Aujourd’hui, convaincu qu’il est probable de voir les Africains s’en sortir seuls du joug, que leur imposent, sous diverses facettes, le néocolonialisme triomphant de leurs maupiteux envahisseurs impérialistes occidentaux, le candidat de la « France insoumise » à la Présidence de la République française, préconise la créolisation des cultures, des idéologies, des projets et des programmes pour se liguer contre tous les oppresseurs, d’où qu’ils viennent. Il espère créer ainsi de nouvelles conditions, plus à même de changer le cours de l’Histoire ; que de vociférer inlassablement de simples slogans, sans emprise sur les faits.

Et des « Mélenchon », au sens des « Résistants » crédibles et agissants contre l’invasion néo-libérale, il y en a dans presque tous les autres pays de l’alliance occidentale et ailleurs également. A l’instar des partis politiques d’un pays en quête de coalition dans une perspective électorale, il s’avère pareillement nécessaire, pour la Résistance congolaise, d’élaborer une stratégie d’alliance avec des forces extérieures susceptibles de soutenir une guerre de libération du Congo. D’où l’urgence de réorganiser cette Résistance ; en lui dotant notamment d’une équipe de stratégie, chargée d’examiner les forces et faiblesses du camp patriotique et de autant que faire se peut des recherches pour repérer les partenaires potentiels. Alors qu’une commission des relations extérieures se chargerait d’approcher les pressentis alliés et de se lancer dans des négociations susceptibles de les convaincre à se liguer dans un projet commun…

Pourquoi le risque de faire de l’« enjeu congolais » un éventuel déclencheur d’une redoutable 3ème Guerre mondiale vaut la peine d’être pris ?

Faute d’alternatives plus heureuses, des alliances dans le clan occidental ne peuvent être négligées. Mais, au vu de ce que représente le Congo comme enjeu sur l’échiquier international, il y a lieu de voir les choses en grand et de viser plus haut ; en prenant le risque d’opposer toutes les appétences à même de s’accrocher. Et pourquoi ne pas approcher les plus à même d’admonester des leçons inoubliables aux cruels et persévérants terroristes des Congolais ? Voilà une des pistes pour quiconque entend s’engager sérieusement dans un véritable processus de Libération du Congo ! Il s’agit là d’extrapoler, à une échelle encore plus générale, la voie préconisée par Mélenchon. La perspective devient encore plus éloquente et plus crédible lorsqu’on se réalise que le bloc occidental n’est plus la superpuissance qui, jadis, intimidait et dictait sa seule loi à tout le monde. Le changement du statut de la Crimée, l’évolution de la situation politico-militaire en Afghanistan et le statu quo politico-militaire en Syrie montrent à suffisance qu’il faut désormais compter avec la remontée en puissance de la Russie de Poutine sur l’échiquier international. Alors que d’aucuns estiment, dans cette même perspective, que la Chine, malgré sa feinte modestie, a dorénavant plusieurs atouts à son arc qu’il ne paraît.

Quand on sait qu’aussi bien la Chine que la Russie ne manquent, ni d’attirance, ni d’ambition, sur le Congo, il serait inepte de ne pas voir en RDC un enjeu, si majeur, qu’à la seule condition d’être bien exploité, il pourrait déclencher un conflit international déterminant. C’est-à-dire, dont les simples préliminaires seraient à même, non seulement d’extraire le Congo du joug de l’Occupation, mais également de permettre une redistribution des cartes sur le plan géostratégique international. De cette perspective, de voir d’autres puissances mondiales s’intéresser plus avidement et plus activement au Congo, au dessein de sortir ce pays martyr de la sempiternelle exploitation occidentale, qui ne l’a que trop meurtri, il n’y a que le pas d’un risque réaliste mais, certes également périlleux, qu’une Résistance congolaise bien organisée serait inspirée de prendre urgemment et d’assumer devant l’Histoire. Car, il implique aussi nombreuses délicatesses d’usage inhérentes à ce niveau de responsabilité.

Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa

[i]. Selon le livre d’Adam Hochschild : Les Fantômes du roi Léopold. Un holocauste oublié, aux éditions Belfond, Paris, 1998, 442 p.

[ii]. Si on prend en compte les rapports successifs sur la tragédie congolaise post-Mobutu ; notamment dans les Rapports très officiels, dont celui présenté par l’avocat chilien Roberto Garretón, alors Rapporteur spécial des Nations-Unies (ONU), conformément à la résolution 1996/77, ainsi que le Rapport du Projet Mapping, finalement publié dans une version édulcorée en août 2010 ; après un bras de fer d’une rare intensité dans les coulisses genevoises du Conseil des Droits de l'Homme, sur la question des « procédures spéciales » opposant la présidence du Conseil à la ferme résistance et à l'offensive d’un collectif d'ONG inhabituellement déterminées.

[iii]. Dont le discours à Dakar, en mai 2011, a surpris par son exaltation des bienfaits de la colonisation ; qui aurait apporté des « ponts, des routes, des hôpitaux, des dispensaires, des écoles, des terres vierges rendues fécondes… » Il concluait en soutenant que la colonisation a transformé l'homme africain en l’améliorant… Quelle obscénité !

[iv]. Visant à incarner une « autre France » que celle de courbettes obséquieuses au génocidaire Kagame, le leader de la « France insoumise » s’est montré profondément « sankariste » dans un brillant discours, le mercredi 21 juillet 2021, qui fait date, devant des étudiants véhémentement emportés de l’Université Joseph Ki-Zerbo d’Ouagadougou…

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