Deuxième tribune/ Sous le thème de « Gouverner par le chaos ? / Crises instituées en leviers de conservation de pouvoir », nous publions une série de cinq tribunes pour explorer comment le régime Tshilombo instrumentalise les crises, malgré les victimes et les souffrances, en vue de suspendre la démocratie, verrouiller le débat, préparer un glissement institutionnel et se maintenir machiavéliquement au pouvoir. 🧠 5 volets, 5 angles d’analyse, 1 appel à la conscience citoyenne. 👉 À lire, à partager, à discuter. #RDC #Tribune #Sécurité #Tshisekedi #GouvernerParLeChaos #LwakaleMubengay
Depuis mai 2021, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri vivent sous un régime d’exception : l’état de siège. Présenté comme une réponse urgente à l’insécurité persistante, ce dispositif a suspendu les gouvernances civiles au profit de l’autorité militaire. Mais au fil des mois, une question s’impose : l’état de siège est-il encore une solution sécuritaire, ou est-il devenu un outil de contrôle politique ?
⚖️ Une mesure exceptionnelle devenue permanente
L’état de siège devait être temporaire. Pourtant, il a été reconduit plus de 50 fois, sans évaluation publique de son efficacité. Cette prolongation sans débat démocratique transforme une mesure d’urgence en régime de gouvernance durable, échappant aux mécanismes de reddition de comptes.
🛑 Suspension des juridictions civiles : un précédent dangereux
Sous l’état de siège, les juridictions civiles sont remplacées par des tribunaux militaires. Cette substitution soulève des inquiétudes majeures :
- Les droits des citoyens sont jugés par des instances non spécialisées en droit civil.
- Les recours sont limités, les procédures souvent expéditives.
- Les risques d’abus et d’arbitraire augmentent.
Ce glissement vers une justice militarisée affaiblit l’État de droit et installe une culture de l’exception.
🧩 Gouverneurs militaires : entre sécurité et pouvoir
Les gouverneurs militaires nommés dans les provinces concernées ne sont pas élus, mais désignés par le pouvoir central. Leur légitimité repose sur la force, non sur le suffrage. Cette centralisation du pouvoir affaiblit les dynamiques locales et marginalise les acteurs civils, communautaires et politiques.
🗣️ Un débat étouffé, une opposition muselée
L’état de siège a permis au régime de Tshisekedi de réduire l’espace politique :
- Les manifestations sont interdites ou réprimées.
- Les journalistes sont menacés ou censurés.
- Les opposants sont accusés de “complicité avec les rebelles” dès qu’ils critiquent la mesure.
La sécurité devient un prétexte pour suspendre les libertés fondamentales.
🎯 Une démocratie sous verrou militaire
Loin d’être une réponse efficace à l’insécurité, l’état de siège s’est transformé en instrument de gouvernance autoritaire. Il suspend les règles démocratiques, affaiblit les institutions civiles et installe une logique de pouvoir par la force. En RDC, la sécurité ne doit pas devenir le masque de la répression.
Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa
Analyste politique engagé sur le Congo de Lumumba, ✍️ auteur de la série « Gouverner par le chaos ? » se mobilise par ces📚 Tribunes, vidéos, réflexions citoyennes 📍 pour une parole libre, lucide et enracinée 🔗 Retrouvez nos contenus sur YouTube, Mediapart & LinkedIn #RDC #LwakaleMubengay #RésistanceCitoyenne