Lwakale Mubengay BAFWA
Citoyen patriote, originaire du Congo-Kinshasa ; Agrégé de l'enseignement secondaire supérieur, vit à Genève (Suisse)
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Billet de blog 20 mars 2023

Lwakale Mubengay BAFWA
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Voix progressiste, mondialiste et pacifiste contre livraison d’armes à l’Ukraine !

La Guerre en Ukraine illustre l’échec de la construction d’une civilisation universelle. Celle, telle que la souhaitait Kennedy, basée sur le progrès et la cohabitation pacifique. A voir de près, des origines aux enjeux actuels du conflit, l’Occidentanie en est le principal instigateur. Aussi, c’est elle qui en a aussi les clefs du dénouement. Si elle le décide, celui-ci ne serait qu’instantané…

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Voix progressiste, mondialiste et pacifiste contre livraison d’armes à l’Ukraine !

Foncièrement impérialistes et dominateurs à souhait, les Etats-Unis ne tolèrent aucun antagonisme, ni ombrage, dans l’espace planétaire ; qu’ils ont soumis à leur seule loi, en tant que la super-puissance cosmique. Même pas la rivalité d’essence européenne ! Lorsque celui-ci devenait encombrant pour la tête d’affiche de l’Occidentanie[i], coups de boutoir contre la Yougoslavie émergente ont fini par disloquer l’empire slave du sud. Successivement, en fomentant des oppositions politiques ou des rébellions militaires internes aux régimes régnants, voire par des invasions cruellement dévastatrices majeures, en s’appuyant sur d’insidieux prétextes, y compris de plus fallacieux, l’Inde de Gandhi, l’Irak de Saddam Hussein ou la Libye de Kadhafi, pour avoir esquissé quelques velléités de puissance et d’indocilité vis-à-vis de l’Uncle Sam, ont alors, de manière désastreuse, essuyé ses foudres. Certains ont même connu de pires fatalités. Patibulaire, irrévérencieuse et redoutable par ses immenses potentialités de puissance et, donc infiniment menaçante pour la vénérable super-puissance interstellaire, la réfractaire Russie a toujours été dans l'œil du cyclone. L’Ukraine n’est que le « cheval de Troie » pour le Yankee d’assouvir un dessein bien longtemps cogité… Ainsi, dans cette guerre russo-ukrainienne, tout comme vis-à-vis de la terrifiante émergence de la Chine, Uncle Sam entraîne « toute l’Europe dans le piège de Thucydide », martèle Nikola Mirkovic[ii]. C’est-à-dire qu’en tant que puissance dominante, les Etats-Unis maintiennent la pression ou envahiront les puissances montantes en raison de la peur suscitée par leur montée en puissance.

Zoom sur le piège de Thucydide : https://www.youtube.com/watch?v=DD533bjR-HM

Ukraine : les Etats-Unis nous entraînent dans le piège de Thucydide - Le Zoom - Nikola Mirkovic © Chaîne officielle TVL

Au-delà des cauchemars épouvantables et des drames humains poignants, l’autre problème, formellement posé par la déflagration et la poursuite de la Guerre en Ukraine, est celui de la survie, de l’expansion et du raffinement d’une civilisation commune planétaire en voie d’unification intégrale, de son perfectionnement, encore plus pointu, grâce et sous l’impulsion de la longue sédimentation des savoirs et des progrès acquis ainsi que de son harmonisation structurelle volontariste pour conjurer les germes de son autodestruction. Une vision idéologique et un idéal sociétal correspondant à la doctrine politique jadis prônée avec brio par John Fitzgerald Kennedy : « La Nouvelle Frontière »[iii].

Pour le 35ème Président des États-Unis, en effet, sa doctrine politique, « La Nouvelle Frontière », s'inscrivait dans un programme progressiste, certes destiné à stimuler d’abord l'économie de son pays, à lutter contre la ségrégation raciale, à doter la défense nationale de moyens encore plus ambitieux ; mais également à revigorer l'exploration du Système solaire, à renforcer la recherche spatiale ainsi qu’à consolider l’aide internationale aux pays dans le besoin pour combattre les inégalités, les affrontements et l’isolationnisme. Y aurait-il un lien de cause à effet entre ce programme politique progressiste et intégriste de Kennedy et son brutal assassinat ? Toujours est-il que depuis sa mort, les assauts de l’Occidentanie à l’encontre du reste du monde n’ont cessé de se multiplier et de se succéder sous diverses formes. La dislocation de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, URSS en sigle, en est un des illustratifs épisodes. A la suite des nombreux chaos déjà à l’actif de l’histoire de construction de son hégémonie, mobiliser des chars, des avions de combat et des armes pour massacrer et détruire à nouveau, ne saurait reluire davantage l'image de l’Occidentanie dans le monde.

Retour à « La destinée manifeste »[iv] pour enterrer « La Nouvelle Frontière » de Kennedy

L'impérialisme est-il l'ADN de l’Occidentanie, lui dictant que son instinct de survie, la structure de son fonctionnement et le sens de son développement passent par les invasions, l’expansionnisme et la colonisation des autres peuples ? Dans l’Histoire de l’humanité, jusqu’à ce jour, tout concourt à le confirmer. En effet, au Congrès de Berlin, de novembre 1884 à février 1885, les puissances occidentales de l’époque se réunirent avec une conviction bien assise de légitimité pour un dessein clairement défini de se partager posément l'Afrique ; pour y installer, de façon durable, leur colonisation. Parallèlement, la conquête de l'Amérique, après le contrôle de l’Est, depuis sa prétendue découverte alléguée par Christophe Colomb en 1492, se poursuit intensément vers l’Ouest et vers le Sud avec des cruautés inouïes ; en exterminant littéralement les tribus amérindiennes supposées primitives et auxquelles l’Occidentanie s’imposait des sacrifices pour leur apporter la civilisation.

Le crime de la colonisation : C:\Users\Bafwa\OneDrive\Vidéos\Jacques Vergès sur le crime de la colonisation.mp4

Crimes de la colonisation 1 © Mubengay Lwakale Bafwa

Au XIXème Siècle, dès 1845 plus précisément, comme souvent, un illuminé appelé John Louis O'Sullivan, s’applique même à théoriser une ignominie ; qu’il présente en la résumant par l’expression doctrinale : « La destinée manifeste ». Cette forme américaine de l'idéologie calviniste impartit aux Conquistadors occidentaux la mission divine de répandre leur « civilisation » vers l'Ouest et le Sud sur les terres arrachées, avec des violences inouïes et acharnées, aux indigènes ; notamment aux Aztèques, aux Mayas, aux Incas etc… L’ironie de l’Histoire, tout le monde en conviendra volontiers, c’est que c’est depuis ces territoires, cruellement spoliés à leurs légitimes et millénaires propriétaires, que les Conquistadors occidentaux ne s’offusquent pas à prétendre enseigner et répandre la « civilisation » paradoxalement basée sur le respect des droits de l’Homme et sur la gouvernance démocratique de l’Etat.

Depuis lors, c’est avec arrogance, discrétionnisme et violence qu’ils poursuivent leur messianique mission à travers le monde, soumettant ainsi tout l’univers à leur unique volonté et dictant son seul mode de vie. Les paradoxes sont si énormes qu’ils ne peuvent que générer, de manière massive et généralisée, des levées des boucliers. Par la Guerre en Ukraine, la Russie ne ferait-elle donc pas que de la légitime Résistance ? Elle ne sera pas la seule… Il suffit de voir le monde depuis d’autres horizons que l’Occidentanie, on se rend compte que d’autres fronts conflictuels, du même acabit, sont en convulsion.

L’Ukraine ou les grossiers Cheval de Troie, provocation et prétexte pour une nouvelle Campagne de Russie froidement et longuement préméditée !

Entre sa quête viscérale d’une hégémonie planétaire et son appétence pour les immenses atouts de puissance, dont la rebelle Russie est détentrice, il n’y a qu’un pas que l’Occidentanie a toujours assidument cherché à franchir. Dans ce genre de situation, ses modi operandi sont connus ! Le plus courant consiste à fomenter et à soutenir l’émergence des oppositions politiques locales ou régionales chargées de discréditer et de s’attaquer au régime en place dans une perspective de son renversement. Une mission de sous-traitance dont l’Ukraine, ainsi que nombreux « Russes de service » ou collabos, à la suite d’autres voisins géopolitiques de la Russie, se sont bien acquittés et s’emploient continûment à prouver leur habileté pour gagner davantage la confiance de leurs commettants. L’Ukraine, en particulier, n'a d'occidental, de démocrate et d’humaniste que ce qui est suffisamment grossier pour l'être. Il faut donc ce cran, cette arrogance et ce discrétionnisme spécifiquement occidentaniques pour prétendre solennellement le contraire et s'évertuer à l’imposer au reste de l’humanité.

La réalité est que la Russie renferme des ressources multiples ainsi que d’immenses opportunités géo-stratégiques dont l’exploitation dessine d’innombrables perspectives de puissance. Autant allier l’essor économique à la puissance militaire a toujours été la prime préoccupation de l’Occidentanie suprématiste et impérialiste, autant la virtualité de l’émergence d’une puissante Russie, à même de contester l’hégémonie occidentale, fait peur et génère d’intenses insomnies au quotidien dans toutes les chancelleries expansionnistes occidentales. Cependant, ce n’est pas une improbable invasion russe que redoute l’Occidentanie ; loin de là ! Après la conquête de l’Ouest, conformément à sa mission divine de colonisation du monde et de propagation messianique de « la civilisation » - La Destinée manifeste[v], Manifest Destiny, en anglais - en exterminant les Amérindiens, la nouvelle destinée messianique occidentale est de conquérir l’Est et le monde entier. D’où son inflexible détermination, non seulement de neutraliser la rebelle Russie ; mais, surtout, pour lui arracher ses atouts de puissance et renforcer l’arsenal de l’Occidentanie. Pourtant, dans l’Histoire, les Campagnes de Russie sont légion et, surtout, ne se sont jamais soldées sur une victoire occidentale…

De Napoléon à Hitler ainsi qu’à la Guerre froide, de triste mémoire, les campagnes militaires occidentales en Russie se sont tellement succédées et multipliées qu’elles s’apparentent, très logiquement, à un serpent de mer que quiconque, doté du moindre bon sens, ne peut que redouter instinctivement à tout moment leur résurgence. Lorsqu’un peuple, l’un de très rares à échapper encore à l’humiliante hégémonie occidentale, est à nouveau sous la menace d'une invasion, qui emprunte ses vieilles stratégies de conquête, se cache derrière des acronymes saugrenus, dont les visages, les soutiens extérieurs et les modi operandi ont largement été déjà expérimentés, les agendas ainsi que les tristes finalités visées connus, il est du devoir moral des humanistes sans frontière, des pacifistes de partout et des mondialistes de tout bord de lever ostensiblement et fermement des boucliers. Car, en plein 21ème siècle, avec une communauté internationale intégralement unifiée, globalisée et connectée, la priorité doit se focaliser sur la quête de la paix, de la complémentarité coexistencielle, du développement durable ainsi que d’une pleine et absolue harmonie de cohabitation. Toute nouvelle mort, qu'elle soit congolaise, russe ou ukrainienne, générée par la barbarie humaine, témoigne de l'échec de l’édification d’une civilisation universelle acquise au prix de nombreux sacrifices séculaires déjà consentis ainsi que par l’élan volontariste, constamment renouvelé et soutenu, vers une convergence pan-anthropique[vi] ; dont si avisée, l’Occidentanie aurait pourtant toute légitimité et tout mérite de s'enorgueillir ; parce qu’elle en a été la matrice génératrice. Hélas !

Institutions internationales en otage et scandaleusement détournées de leurs missions !

Qui et sur quelles bases légales peut se permettre d’exclure et priver les joueurs russes et bélarusses de tennis des tournois internationaux ? Quelles dispositions juridiques légitiment l’ostracisation des équipes russe et bélarusse de football des championnats européens et mondiaux ? Réel et puissant facteur de rapprochement des individus et des peuples, les manifestations et les compétitions sportives internationales participent à promouvoir la trêve des conflits, la cohabitation pacifique, la neutralité politique ainsi qu’à construire les rapprochements et l’harmonie de proximité. La Charte Olympique « nous indique que le sport est un droit de l'homme universel et que nous devrions tous être libres de le pratiquer ». Il faut donc le culot et le discrétionnisme précisément occidentaniques pour s’employer à trouver des raisons, plutôt des subterfuges, et formuler des théories farfelues pour justifier le bannissement des pans entiers de peuples et d’athlètes des meetings olympiques ; en parfaite contradiction avec le principe de l'Olympisme, les textes et les dispositions juridiques que ces mêmes usurpateurs et autocrates ont pourtant écrits et solennellement adoptés.

D’un côté, l’Occidentanie clame et prône la démocratie et le respect des droits de l’Homme ; de l’autre côté, elle ne se scandalise pas de décréter, de manière constamment péremptoire, unilatérale, hautaine, discrétionnaire et brutale, l’ignominieux ostracisme à l’égard des autres nations pour les maintenir hors des institutions internationales dont, pourtant, elles sont pleinement de droit membres. Des sanctions économiques et politiques s’énoncent à la pelle dès qu’il s’avère nécessaire pour l’Occidentanie d’étouffer et déstabiliser des peuples et des nations dont les régimes osent manifester moindre velléité d’insoumission. Si on a pu formuler des griefs humainement et moralement défendables pour se débarrasser de Zine el-Abidine Ben Ali et de Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko ; par contre, les mystères restent entiers autour des éliminations politiques et physiques des guides et libérateurs reconnus par leurs peuples respectifs que furent Emery-Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Saddam Hussein ou du Colonel Mouammar Kadhafi. Pour ce dernier, un affligeant « nègre de service », nommé Obama, portera à jamais la lourde responsabilité devant les panafricanistes. Car, avec l’éviction et la mort de Kadhafi, c’est l’élan incompressible d’Émancipation de l’Afrique qui a été brutalement estompé ; au moment même où il amorçait sa vitesse de croisière vers son dénouement. Sur le continent même, d’autres « nègres de service », surprenants par manque de discernement à ce niveau de responsabilité et plus serviles que jamais, ne s’offusquaient à se bousculer aux portillons pour en finir, bien sûr aux dépens de l’Afrique, avec Le Guide éclairé du renouveau panafricaniste. Aux rangs de ces affligeants traîtres, précipitons-nous de cibler le rôle majeur du Sud-africain Thabo Mbeki ou la complicité très active du Sénégalais Abdoulaye Wade ; aujourd’hui dans les poubelles de l’histoire.

Dominique de Villepin : "Il faut changer le rapport diplomatique" autour de la guerre en Ukraine :  https://www.youtube.com/watch?v=bT3yeK8qkeg&t=680s

Dominique de Villepin : "Il faut changer le rapport diplomatique" autour de la guerre en Ukraine © France Inter

C’est là, semble-t-il encore, une preuve évidente et une illustration éloquente que, lorsque le déploiement de son impérialisme et son expansion l’exigent, l’Occidentanie parvient toujours assez aisément, certes en manipulant les institutions internationales – mais également avec la vile complicité des acteurs locaux – à amener insidieusement bien de personnes à se fourvoyer ou à combattre leurs propres intérêts, pour l’aider à franchir des étapes. Ici, sacrifier le panafricaniste éclairé pour espérer gagner de bonnes grâces auprès de l’Occidentanie impérialiste, il n’y avait qu’un pas que des carencés nègres, en quête de reconnaissance du « Bwana », qu’il s’agisse d’Obama, de minables Wade et Mbeki, n’ont pas hésité à franchir, lamentablement...

Une belle opportunité pour les Panafricanistes de se démarquer !

Profondément progressiste, passionnément mondialiste et, subsidiairement, pacifiste, je ne partage pas, voire que je récuse même certaines thèses - plutôt homophones et parfois anachroniques – que prône Kemi Séba. Cependant, les exégèses et les positionnements, que ce jeune garant du renouveau panafricaniste et talentueux orateur martèle par rapport à la Guerre encours en Ukraine, sont si judicieuses historiquement et d’une telle pertinence politique qu’elles ne peuvent que séduire tout panafricaniste éclairé sur son passé et conscient de son étranglement du moment. Aussi, méritent-elles d’être rappelées, partagées, exposées et soumises au débat contradictoire avec claire conviction sur le risque encouru en s’exposant. Malgré l’impératif de Libération, qu’est-ce qui est légitimement plaidable quoiqu’il puisse en coûter ?

Se plaçant dans l’Histoire et avec la volonté très affirmée de longues perspectives, Kemi Séba n’incrimine pas seulement l’Occidentanie de son lourd bilan, avec moult chaos parsemés aux quatre coins de l’humanité ; il lui reproche en outre sa persévérance cynique et inique dans la cruauté face au reste du monde. Pour lui, la Guerre encours en Ukraine crée l’opportunité d’ouvrir au grand jour le débat sur des réalités que beaucoup ont longtemps évité d’aborder publiquement. Le racisme, le suprémacisme et, corrélativement, l’hypocrisie de l’Occidentanie. Telles étant les questions les plus pointues au cœur de la controverse qui touche tout le monde et scinde l’humanité en blocs tragiquement hostiles. Partant, Kemi Séba estime que quiconque, surtout s’il est nègre, ne sait pas quel parti prendre face à ce conflit, il est donc en déficit d’informations. Il l’invite alors à se réconcilier avec l’Histoire. Mais où les Conquistadors ont-ils donc apporté l’amour ou la paix ?

Raciste, l’Occidentanie a-t-elle une destinée impériale :  Une lecture panafricaniste de la Guerre en Ukraine 1 - YouTube

Une lecture panafricaniste de la Guerre en Ukraine 1 © Mubengay Lwakale Bafwa

En effet, comment une communauté, longtemps fondée sur la répartition en classes sociales désaxées, sur l’institutionnalisation des inégalités sociales, sur l'élévation de l’autorité politique -Le Souverain - et de sa famille au statut de sacré et de divin, peut-elle s’ériger en génitrice de la démocratie ? Comment une « ethnie », qui a instauré la peine de mort, institué l’atroce « duel par l’épée » pour régler des contentieux, pratiqué l’extrême cruauté avec la guillotine comme sanction, vidé l’Afrique de sa substance par la Traite négrière, exterminé les Amérindiens, massacré à des échelles ahurissantes les aborigènes de l'Océanie et qui poursuit, par le néocolonialisme, à saigner la misérable Afrique, peut-elle se prévaloir comme chantre des droits humains ? Soutenir la poursuite de la guerre en Ukraine et se mobiliser à fournir des armes pour faucher davantage des vies humaines, c’est entretenir la satanique doctrine, méphistophélique, prétendument messianique ; alors qu’elle fait promotion du crime. Même l’Occidentanie elle-même, a tout intérêt à se départir ; si elle veut se réconcilier avec la Civilisation universelle, promotrice d’humanisme et de démocratie ; dont elle prétend être la dépositaire attitrée.

Halte donc à une insidieuse Campagne de Russie, priorité à la fusion intégrale !

En effet, s’opposer à la guerre, d’où qu’elle vienne, où qu’elle se produise, est d’abord un acte humaniste ! Une volonté de s'opposer sciemment et profondément aux modèles et stratégies de violences guerrières et d’atrocités barbares ; par lesquelles l’Occidentanie a semé la désolation, les chaos et, parfois le génocide, avec des cruautés effarantes aux quatre coins du monde. A propos de la Guerre en Ukraine, qui et comment prétendre que le conflit oppose la civilisation et la barbarie ? Aux quatre coins du monde, qui persiste à inscrire son sillon dans l’expansionnisme et dans la barbarie ? Qui est réellement en quête des nouvelles conquêtes à dominer ? Comme la Yougoslavie, l’Irak et la Libye, l’URSS fut un Etat souverain. Par qui et à quel prix ont-ils été démantelés ? Observons que ceux-là mêmes, qui traitaient les peuples de territoires, qu’ils conquéraient, de sauvages et de barbares, se sont révélés être les véritables, les plus affreux et les plus épouvantables pour une multitude infinie des peuples jadis paisibles et amicaux.  Corrélativement, l’Histoire réelle a déjà décrété sa sentence : les barbares, les plus odieux, ne sont pas du tout ceux que l’Occidentanie désigne machiavéliquement et à dessein...  Et, cette tendance perfide, est bien loin de s’inverser !

Dès lors, qualifier platement l’ensemble des acquisitions sociétales positives caractérisant aujourd’hui la vie en Europe et aux États-Unis d’Amérique de civilisation occidentale c’est prendre un raccourci grossier et fort malheureux. Et l’hystérie, avec laquelle, certains se déchaînent sur les plateaux des médias occidentaux pour qualifier la Guerre en Ukraine d’affrontement entre peuples civilisés contre les barbares, d’antagonisme opposant les démocraties aux totalitarisme est une insulte à l’Histoire, une véritable escroquerie morale ; si elle ne heurte pas brutalement l’intelligence humaine…

En effet, ne trouve-t-on pas, bien sûr à quelques nuances près, le même état de développement infrastructurel, économique, social, politique et culturel aussi à Shanghai, à New York, à Dubaï, voire même dans certains quartiers d’Abidjan ? L’élection n’est-elle pas le moyen de renouvellement des autorités politiques en Inde, en Chine, en Russie ou en Afrique du Sud ? Ce raffinement cumulé et progressif, des modes de vie, a été atteint grâce aux apports des uns et des autres. Par sa tradition de l’« Arbre à palabre », la civilisation négro-africaine ayant largement inspiré la démocratie parlementaire et a une part prépondérante dans l’édification de notre actuelle Civilisation universelle. De toute évidence, force est de reconnaître que l’institutionnalisation, aussi bien de la démocratie que du parlementarisme, était bien loin d’être une mutation spontanée dans une société de classes à structure foncièrement pyramidale. Il est donc erroné, voire indécent, d’attribuer à l’Occidentanie toutes les vertus caractérisant noblement notre synthèse échafaudée avec le concours de tous.

Néanmoins, si admettre que l’Occidentanie est architecte de notre Civilisation universelle, peut inviter cette dernière à changer ses logiciels de gestion des relations internationales, la partie vaut la peine d’être tentée. Cependant, péremptoire et culottée au paroxysme, tel qu’elle n’a cessé d’en faire la démonstration tout au long de l’Histoire, l’issue semble déjà connue. Donc, à moins d’une défaite militaire écrasante, rien ne saurait contraindre l’arrogante Occidentanie à arrêter l’ingérence dans la gouvernance des autres Etats. Ici et là, elle entretient sa mainmise par ses pions ou mercenaires déstabilisateurs des régimes, par ses valets prétendument autorités politiques, alors qu’il s’agit, en réalité, d’affligeants stipendiaires à sa solde. Ailleurs, ce sont des collabos et traîtres à leurs propres patries respectives ; constituant, à l’instar de la République démocratique du Congo (RDC), des cinquièmes colonnes destinées à neutraliser la Résistance patriotique ; là où des peuples se battent pour stopper le dictat de l’Occidentanie ou pour leur Libération. La Guerre en Ukraine illustre l’échec de la construction de la Civilisation universelle. Et, à l’analyser de près, des origines aux enjeux actuels du conflit, l’Occidentanie en est le principal instigateur. Corrélativement, c’est elle qui en a aussi les clefs du dénouement. Si elle le décide, celui-ci ne serait qu’instantané…

Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa

[i]. Par « Occidentanie », nous avons cherché à représenter, par une seule expression, une communauté qui s’est forgé, par racisme vis-à-vis de tous les autres peuples et par suprémacisme profondément ancré dans ses rapports aux autres pour, corrélativement, s’arroger de manière discrétionnaire et arrogante tous les droits pour les dominer et les asservir. D’où, allègrement, sa substitution à la communauté internationale ! Pareillement, son accaparement de la gouvernance légitimement institué du monde ! Également, sa prise en otage des institutions et leviers de management légalement convenus du monde ! Ou encore, son assimilation et sa promotion, avec arrogance et discrétionnisme, de la civilisation universelle et de ses valeurs positives, à l’édification desquelles tous les peuples ont contribué, comme le seul apanage de l’Occident…

[ii]. Nikola Mirkovic, Essayiste et auteur franco-serbe, on lui doit notamment : Bienvenue au Kosovo ! aux éditions du Rocher, en 2019 ainsi que son dernier livre, L'Amérique empire, aux éditions Temporis.

[iii]. S'inscrivant dans le progressisme et dans la mondialisation, John Fitzgerald Kennedy fit recours à cette expression, « Nouvelle Frontière » - « New Frontier » en anglais - à l'occasion de son discours d'acceptation de l'investiture à la Convention du Parti démocrate, le 15 juillet 1960, au Los Angeles Memorial Coliseum1.

[v]. L’expression remonte au 19ème Siècle (1845) et a servi à exprimer la volonté anglo-saxonne de conquérir l'Ouest américain pour répondre à sa mission divine d'expansion de la « civilisation ».

[vi]. L’expression remonte au 19ème Siècle (1845) et a servi à exprimer la volonté anglo-saxonne de conquérir l'Ouest américain pour répondre à sa mission divine d'expansion de la « civilisation ».

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