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Lwakale Mubengay BAFWA

Historien et politologue, patriote progressiste et mondialiste originaire du Congo-Kinshasa ; Agrégé de l'enseignement secondaire supérieur, vit à Genève (Suisse)

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Billet de blog 21 novembre 2025

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Congo face au complot international : à bas trahison, urgence de l’élite refondatrice

Trump et Accord de Washington font partie du complot international visant à maintenir le Congo dans une situation de prédation, de dépendance, de pauvreté et d’instabilité en visant, à terme, son implosion, sa balkanisation, voire, son annexion. Porté par les plus brillants, les plus vaillants, les plus intègres des Congolais, un sursaut collectif patriotique briserait le carcan de ce joug...

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Analyse critique de la situation post-Mobutu, de l’influence étrangère et des perspectives d’un renouveau congolais…

Régime Tshilombo est une humiliation de l'intelligence congolaise, africaine © Lwakale Mubengay BAFWA

Complot international contre le Congo ? La certitude en est flagrante et avérée ; la seule question est d’en explorer la structure et l’opérationnalité.

L’histoire récente de la République Démocratique du Congo (RDC) est jalonnée de crises, d’ingérences et de pillages qui semblent s’organiser autour d’une toile complexe d’impérialistes intérêts étrangers, d’interférences régionales expansionnistes et de sordides complicités internes. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui avancent la thèse d’un complot international visant à maintenir le Congo dans une situation de dépendance, d’instabilité et de prédation en visant, à terme, son implosion, sa balkanisation ou son annexion. Cette tribune propose une analyse fouinée de cette hypothèse, en s’appuyant sur le contexte post-Mobutu, le rôle déterminant des grandes puissances internationales mandantes, des multinationales commanditaires, des génocidaires sous-traitants régionaux, des Organisation Non-Gouvernementale (ONG) adjuvantes ainsi que des traîtresses et complices girouettes exécutrices congolaises. L’enjeu étant de mettre en exergue l’impératif vital urgent de la conscience, de l’auto-reconnaissance et de l’émergence d’une véritable élite congolaise patriotiquement mobilisée pour briser le carcan et sortir le Congo du joug.

👇 De l’invasion tutsie à la déstructuration de l’Etat post-Mobutu : anatomie du joug

La genèse et permanence de la situation politico-militaire constamment instable actuelle de la RDC plongent leurs racines dans la crise régionale des Grands Lacs africains à la suite du génocide rwandais de 1994. Après la victoire du Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par Paul Kagame, des centaines de milliers de Hutus, dont des génocidaires présumés, trouvent refuge à l’Est du Zaïre, renommé RDC aujourd’hui. Ce déplacement massif crée une zone frontalière mouvante et militarisée, attisant des tensions entre le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et le régime de Mobutu Sese Seko. C’est dans ce contexte qu’est créée l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), coalition majoritairement tutsie soutenue politiquement et militairement par les Tutsis du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi ; mais, publiquement, dirigée par Laurent-Désiré Kabila, une figure politique zaïroise. En novembre 1996 et avec le soutien des Anglo-Saxons (Bill Clinton et Tony Blair), l’AFDL lance une offensive contre le régime de Mobutu, officiellement pour « libérer » le pays de la dictature et sécuriser la région. En réalité, cette intervention vise aussi à neutraliser les milices hutues et à instaurer une influence directe des pays voisins sur le Zaïre. Dès mai 1997, Mobutu est chassé du pouvoir et le Zaïre redevient la RDC sous la présidence de M’Zé Kabila. Cette nette victoire a installé de facto une occupation politique et sécuritaire sur le Congo, sous le contrôle des réseaux politico-militaires tutsis liés à Kigali et Kampala.

😭 La chute du régime Mobutu ouvre ainsi une période de profondes et vives turbulences pour au Congo. De manière volontariste, les réseaux politico-militaires tutsis procèdent à la décomposition des institutions étatiques, à l’effondrement de l’autorité centrale et à la fragmentation du territoire congolais. Les mécanismes usés pour instituer l’occupation politique sont :

  • Contrôle sécuritaire : les armées rwandaise et ougandaise établissent des bases militaires sur le territoire congolais notamment pour contrôler étroitement plusieurs villes stratégiques et assurer la sécurité d’exploitation des diverses ressources (minerais, forêts) ;
  • Implantation de réseaux politiques : par des négociations et accords de paix successifs, plusieurs cadres tutsis sont introduits et placés stratégiquement dans les appareils administratifs, sécuritaires et économiques congolais pour les phagocyter, en assurer l’infiltration et maintenir une emprise directe sur la gouvernance du Congo ;
  • Création, affiliation et armement de mouvements rebelles : après l’assassinat de L-D. Kabila en 2001, différents groupes rebelles pro-rwandais (RCD, CNDP, M23, AFC etc.) et pro-ougandais (MLC) ne cessent de naître, maintenant la lutte armée contre Kinshasa et une instabilité chronique favorable aux ingérences durables sur le Congo.

Près de trois décennies après la chute de Mobutu, l’influence tutsie sur les institutions et le sol congolais via le Rwanda, l’Ouganda et leurs alliés perdure. Divers facteurs expliquent la persistance de cette occupation :

  1. Fragilité de l’État congolais : phagocyté par l’infiltration, l’État a du mal à assurer son autorité sur son territoire et expose celui-ci aux influences extérieures, au pillage et à la fragmentation politique ;
  2. Enjeux économiques majeurs : les précieuses richesses très prisées par l’industrie contemporaine alimente des réseaux transnationaux, où les acteurs tutsis et leurs soutiens régionaux ont su se faire place ;
  3. Instabilité sécuritaire chronique : la prolifération de groupes armés entretient les populations sous tensions, provoque des déplacements massifs, accentue le nomadisme et de justifie une présence militaire étrangère sous couvert de sécurité ou de lutte contre les rebelles ;
  4. Dépérissement du patriotisme et de la cohésion nationale congolais : les populations locales, confrontées à la violence, à l’errance et à la pauvreté, peinent à résister à l’influence de ces réseaux extérieurs…

L’occupation politique tutsie en RDC s’est ainsi installée par une complexe combinaison de facteurs, dont l’intervention militaire, l’infiltration, institutionnelle, l’implantation de réseaux d’influence et de contrôle des richesses. Elle perdure sous l’effet conjugué de la fragilité structurelle de l’État congolais, de la valorisation économique du conflit par des multinationales et de la capacité des pays voisins et des marionnettistes lointains à instrumentaliser les hostilités meurtrières inter-congolaises.

Malgré les apparences des efforts diplomatiques, la réalité sur le terrain reste marquée par un complot d’occupation, qui façonne durablement le destin du Congo. Les conséquences sociales et psychologiques sont immenses : déplacement massif des populations, perte de repères, montée de la violence et sentiment d’abandon généralisé. Cette déstructuration, loin d’être le fruit du hasard, semble s’inscrire dans une stratégie visant à fragiliser le tissu national congolais et à rendre le pays perméable à toutes sortes d’influences et de prédations dont nombreux acteurs tirent profit : marionnettistes étrangers, multinationales, ONG et stipendiaires locaux.

🛡️ Marionnettistes étrangers tutélaires des opérations

L'opinion que Bill Clinton et Tony Blair portent la principale part de responsabilité dans la genèse de l'invasion du Congo en 1996 et dans la mise en place durable de l'influence des voisins de l'Est (Rwanda et Ouganda) sur la RDC est un argument largement allégué et étayé par des illustrations factuelles de nombreux chercheurs, analystes, observateurs de divers horizons et principaux acteurs politiques congolais. Cependant, cette responsabilité ne repose pas sur une participation militaire directe des États-Unis ou du Royaume-Uni à l’agression du Congo ; mais sur un substantiel soutien politique, diplomatique et financier inconditionnel qui a conféré à Paul Kagame et Yoweri Museveni une quasi-immunité générale, malgré leurs atroces, surabondantes et persistantes exactions au Zaïre/RDC. D’ailleurs, l’un et l’autre n’ont jamais essayé de se disculper de ces graves griefs. Parmi les faits concrets justifiant ces blâmes et prouvant leurs culpabilité et responsabilités respectives, il y a notamment :

1. Le contexte : la culpabilité face au Génocide et la « carte blanche »

Le fait majeur de cette période dans le contexte international, qui justifie les attitudes et rôles de Clinton et Blair dans le concert des nations réside dans les circonstances du Génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 :

🤭 Le fardeau de la culpabilité de l'Occident (Bill Clinton) : lorsque le génocide des Tutsis au Rwanda se déroule, du 7 avril au 17 juillet 1994, Clinton est, depuis plus de six mois, à la tête de la super-puissance du monde. Face à l’onde de choc qui a bouleversé la communauté internationale, l'administration Clinton a reconnu son échec et sa passivité pour n’avoir pas réussi à éviter la tragédie. Emporté par cette lecture des événements, Clinton aurait développé le sentiment de culpabilité qui a généré en lui un puissant incitatif moral et politique à soutenir sans réserve le nouveau régime rwandais du FPR et à se rapprocher très étroitement avec son leader : Paul Kagame.

  • La volonté de réparation : l’illustration concrète de cette volonté de réparation s'est traduite par une tolérance diplomatique pour les exactions rwandaises. Lorsque le Rwanda et l'Ouganda ont planifié l'invasion du Zaïre en 1996 pour démanteler les camps de réfugiés (qui abritaient les forces ex-FAR et Interahamwe responsables du génocide), la communauté internationale, sous l'influence des États-Unis, n’a pas seulement permis l'intervention ; elle l’a en outre soutenue, allant jusqu’à rejeter l’option de déployer une force internationale pour, au moins, sécuriser les camps et en étouffant les critiques. D'où la déduction d'une « carte blanche » déférée à Kagame.

2. La responsabilité de Bill Clinton (Président des États-Unis, 1993-2001)

La responsabilité de Clinton dans l’agression initiale du Zaïre/Congo, 1996, est factuelle, abondamment illustrée et repose principalement sur des raisons géopolitiques et géostratégiques, mais moralement développées :

  • Soutien aux « nouveaux leaders africains » : Clinton a érigé Kagame (Rwanda) et Museveni (Ouganda) en « nouvelle race de leaders africains » (New Breed of African Leaders). Ils étaient alors perçus comme pro-occidentaux, réformateurs et alliés stables pour soigner l’influence occidentale dans la région post-Guerre froide. Ce label leur a fourni un vrai bouclier politique dans le concert des nations ;
  • Appui militaire et logistique: les États-Unis ont fourni un soutien militaire (formation, équipement, logistique) aux armées rwandaise (APR) et ougandaise (UPDF) qui sont intervenues massivement au Zaïre en 1996 et 1998. Bien qu’officiellement justifié par la lutte ant-terrorisme, cet appui a renforcé les capacités d'agression des deux pays contre le Zaïre/RDC et hissés comme puissances régionales ;
  • Passivité face à la Première Guerre du Congo (1996-1997) : alors que les forces de l'AFDL et leurs alliés étrangers progressaient et commettaient des massacres massifs sur le territoire congolais, l'administration Clinton est restée largement silencieuse, validant implicitement la guerre par procuration qui a renversé Mobutu et mis L.-Désiré Kabila au pouvoir, lui-même un allié du Rwanda à l'époque…

3. La responsabilité de Tony Blair (1er Ministre Royaume-Uni, 1997-2007)
L’implication de Blair dans l’agression du Zaïre/Congo a été dictée, avant tout, par des relations personnelles étroites et motivations financières :

  • Ardent défenseur et conseiller : Blair est resté un ardent défenseur et soutien de Kagame, même après avoir quitté son poste de 1er ministre, le qualifiant de « leader visionnaire ». Il a agi comme conseiller non rémunéré et sa fondation, la Tony Blair Africa Governance Initiative, a placé plusieurs de ses membres au sein du gouvernement rwandais ;
  • Aide budgétaire massive et inconditionnelle : le Royaume-Uni, sous Blair, est devenu le plus grand donateur bilatéral du Rwanda. Cette aide massive a continué malgré les rapports accablants des Nations Unies (tels que le Rapport Mapping), d'organisations de défense des droits de l'homme et des travaux académiques accusant le Rwanda de déstabilisation, d'agression et de pillage des ressources en RDC ;
  • Blocage de la critique internationale : le soutien indéfectible de Blair a été essentiel pour isoler et amortir les critiques internationales contre le Rwanda. En tant que puissance majeure dans le concert des nations , le Royaume-Uni, sous l’impulsion de Blair, a souvent utilisé son influence diplomatique pour empêcher l'adoption de mesures coercitives ou de sanctions probantes contre Kigali, notamment lors des crises du RCD (fin des années 90) et du M23 (à partir de 2012)…

En conclusion, si la décision d'envahir le Zaïre en 1996 a été prise par Kigali et Kampala, la perception de la complicité occidentale est basée sur le fait que Clinton et Blair ont fourni l’appui politique et les moyens militaires et financiers qui ont permis à l'agression de se dérouler et à l'influence rwandaise et ougandaise de perdurer sans conséquences majeures sur la scène internationale. Corrélativement, ceux qui ont tenté de sortir la crise congolaises des pans de causes orphelines, le sixième secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme des Nations-Unies sur la situation des droits de l'homme en République du Zaïre, l'avocat chilien Roberto Garretón ou les rédacteurs du Rapport (Projet) Mapping concernant les violations des droits de l'homme 1993-2003 en RDC, ont quasiment tous payé très cher leur entêtement en perdant leurs postes. Un révélateur majeur : le Rapport Mapping est ainsi resté un simple projet …

🔴 Sous-traitants régionaux

Derrière ce jeu d’ombres, plusieurs figures étrangères ont incarné ou jouent encore des rôles de premier plan. Paul Kagame (Rwanda) et Yoweri Museveni (Ouganda) sont souvent pointés du doigt pour leur implication directe et indirecte dans la déstabilisation du Congo, que ce soit par l’envoi de troupes, le soutien à des groupes armés ou la participation au pillage des ressources. Certes, leur action s’inscrit dans une logique de coopération régionale mais bénéficie aussi de la bienveillance, voire de l’appui, de leurs tuteurs occidentaux, majoritairement anglo-saxons (Royaume-Uni, États-Unis, Canada), soucieux de sécuriser l’accès aux minerais stratégiques.

Ce sont ces marionnettistes régionaux qui sèment des discordes intestines au Congo pour tirer profit des antagonismes inter-congolais, de la faiblesse des institutions congolaises qu’ils ont phagocytées par infiltration et noyautage ainsi que de la trahison et complicité des stipendiaires congolais acquis à leur cause pour imposer leurs agendas, tout en se présentant sur la scène internationale comme des partenaires de la paix et du développement. En tant que l’un des principaux bénéficiaires des aides occidentales et allié privilégié de l’Occident dans diverses transactions transfrontalières, le Rwanda illustre parfaitement cette attitude ambiguë et inique dans l’approche des partenariats humanitaires et économiques.

😜 Ces perverses multinationales…

Scandaleusement riche en terres rares, minerais précieux et stratégiques (coltan, or, cobalt, diamants), le Congo attire depuis des lustres les convoitises du monde entier. Les multinationales, souvent en lien avec des intérêts politiques des grandes puissances, ont largement profité de la faiblesse de l’État congolais pour s’approprier, à vil prix les ressources naturelles du pays. Par le biais de sociétés-écrans, de contrats opaques et d’alliances douteuses, les multinationales ont contribué à la mise en place d’un système mafieux pour exploiter les richesses du Congo où le profit prime sur les droits de l’homme et l’intérêt national. Sans état d’âme, elles participent en outre à la perpétuation de ce système. Loin d’être de simples bénéficiaires passives, les multinationales sont même des actrices centrales et un rouage essentiel dans la mise en place et le maintien du système d'exploitation illégal en RDC. Elles sont à la base de  minerais de sang (coltan, étain, tungstène, or, cobalt) ; lesquels sont à la fois la cause et le carburant des guerres incessantes depuis des décennies au Congo :

1. ⚙️ Le rôle actif dans l'exploitation illégale et le financement des guerres

Le rôle des multinationales et des sociétés intermédiaires se déploie à plusieurs niveaux pour rendre leur système d'exploitation opérationnel :

a. Création et pérennisation des filières illégales

  • Achat de minerais de sang : le fait le plus incriminant est l'achat, souvent en connaissance de cause, de minerais extraits de mines contrôlées par des groupes armés, y compris le M23. Ces groupes (et leurs parrains régionaux comme le Rwanda et l'Ouganda) taxent et exploitent la main-d'œuvre locale (souvent des mineurs artisanaux sous la menace ou contrainte), générant des revenus qui servent directement à financer l'achat d'armes et l'entretien des troupes ;
  • - Un rapport d'experts de l'ONU, 2001, avisait déjà de grandes quantités de minerais illégalement transportées par les armées du Rwanda et de l'Ouganda, en accord et avec le soutien de certaines multinationales.
  • Blanchiment régional : les sociétés multinationales et leurs filiales s'appuient sur de complexes circuits régionaux de contrebande très sophistiqués. Les minerais sont exportés illégalement hors de la RDC (souvent via le Rwanda ou l'Ouganda), où ils sont ensuite « blanchis » en étant étiquetés comme étant bien d'origine nationale rwandaise ou ougandaise, avant d'être vendus sur le marché mondial ;
  • Opacité accrue avec M23 : lorsque le groupe M23, soutenu par le Rwanda, s'empare d'une mine clé (comme celle de Rubaya pour le tantale), sa production est directement acheminée vers le Rwanda pour poursuivre encore plus aisément le pillage, et les entreprises qui achètent ce minerai illégal participent directement au système…

b. Collusion et corruption

  • Soutien indirect aux groupes armés : plusieurs experts indépendants et certains rapports ont accusé des entreprises d'avoir indirectement (voire directement) armé ou payé des groupes rebelles ou des milices pour sécuriser l'accès à des zones minières instables et garantir l'approvisionnement en matières premières à des prix dérisoires ;
  • Détournement des forces de l'État : même dans des zones avérées sous contrôle gouvernemental, l'influence des multinationales se traduit par la corruption des réseaux locaux et des officiels. Des ressources financières et des soldats de l'armée congolaise (FARDC) sont souvent détournés de la lutte contre les groupes armés pour protéger des intérêts miniers privés au lieu de défendre la population…

2. 🌍 La place des multinationales dans la chaîne de valeur

Les entreprises impliquées dans ce système mafieux appartiennent à toute la chaîne de valeur, allant des sociétés minières primaires aux utilisateurs finaux de ces minerais (l'électronique mondiale, l'aéronautique, etc.) :

  • Sociétés de négoce (trading) : elles sont l'intermédiaire clé. Elles achètent le minerai brut aux comptoirs ou aux filières régionales (Rwanda/Ouganda) et l'acheminent vers les usines de transformation asiatiques et occidentales (coltan, étain, tungstène, cobalt, or) ;
  • Fonderies et raffineries : lorsqu’elles se limitent uniquement à la transformation des minerais bruts en métaux utilisables, l’accusation est faible ; on les désigne comme le maillon faible de la traçabilité en acceptant des minerais sans vérifier leur origine (tous les 3TGs) ;
  • Utilisateurs finaux (technologie) : ce sont les fabricants de produits électroniques (smartphones, ordinateurs, portables notamment, voitures électriques) qui ont une demande insatiable pour le coltan (tantale), le cobalt et l'étain. Leur demande mondiale florissante maintient la rentabilité du commerce illégal (Coltan, Cobalt, Étain)...

Ainsi, la présence de minerais rares au Congo est le principal moteur de la tragédie congolaise. Les multinationales, en créant une demande toujours très resplendissante, en finançant des filières illégales et en profitant de l'instabilité institutionnelle du Congo pour s'approvisionner à bas coût, sont des actrices déterminantes dans la mise en place, le maintien et la poursuite de la violence et du système illégal d'exploitation opérationnel.

❓ Rôle anesthésiant des ONG

C'est une perspective critique et très pertinente qui est largement débattue dans les cercles académiques et par la société civile congolaise elle-même. La présence massive des ONG, souvent qualifiée de "ONG-isation" de la crise, est effectivement analysée par certains comme un facteur qui, malgré les intentions humanitaires, entretient la crise et complexifie la résolution des problèmes de fond dont souffre la RDC. Comment, selon ces observateurs, les ONG jouent ce rôle abject, en contradiction avec leur vocation humanitaire, de facilitateur et d’honorable philanthrope ?

1. 🔍 L'anesthésie de la société civile et le détournement des enjeux

L'un des principaux griefs est que la structure de l'aide humanitaire et le marché de l'aide en RDC finissent par affaiblir les capacités locales de créativité et obscurcir les causes politiques profondes à la base de la crise :

a. Le détournement des compétences locales :

  • « Fuite des cerveaux » (brain Drain) : les ONG internationales, disposant de budgets nettement supérieurs à ceux des structures locales ou de l'administration publique congolaise, peuvent offrir des salaires et des conditions de travail beaucoup plus attractives ;
  • Concrètement : attirés par le niveau des salaires et le prestige social, les meilleurs cadres techniques du pays, notamment les médecins, ingénieurs et administrateurs congolais quittent l'administration ou les organisations locales pour rejoindre les ONG internationales. Cela dévitalise l'État congolais et les structures de la société civile nationale, en réduisant leur efficacité à fournir des services de base de bonne qualité ou à mener un plaidoyer compétent et indépendant.

b. Le focusing sur l'urgence et non la cause :

  • L'urgence comme priorité absolue : le financement international est souvent alloué à la gestion des conséquences immédiates des guerres (aide alimentaire, soins d'urgence aux déplacés) plutôt qu'à la résolution des causes structurelles et politiques de la crise : mal-gouvernance, contrôle des frontières, réforme du secteur minier...
  • Concrètement : en se concentrant sur le traitement des symptômes et en oubliant les causes génératrices de la crise, les ONG contribuent volontairement ou pas au maintien du statu quo. La couverture médiatique de la misère justifie la levée de fonds ; mais, ipso facto, elle détourne l’opinion publique et l'attention internationale de la responsabilité des États voisins et des multinationales dans le pillage…

2. 🏛️ La légitimation d'une tutelle néocoloniale (le système parallèle)

En effet, la massification de l'aide aboutit à la création d'un système de gouvernance parallèle qui érode la souveraineté de l'État congolais :

a. Le fonctionnement en État parallèle

  • Substitution à l'État : dans les zones dévastées par les conflits, les services sociaux essentiels (santé, éducation, infrastructures légères) sont majoritairement assurés par les ONG. In fine, elles deviennent les principaux prestataires de services publics de base, occupant de facto le rôle d'un État absent ou défaillant et en le dédouanant ;
  • Concrètement : en somme, l'État congolais cesse d’êtra l'acteur central du développement ou même de la survie de ses populations dans certaines zones. Cette dépendance institutionnelle crée une forme de tutelle technique et financière qui affaiblit l'autorité et la légitimité du gouvernement congolais sur son propre territoire…

b. L'influence sur les politiques publiques :

  • L'agenda des donateurs : les ONG, qui dépendent des financements des grandes puissances occidentales et des bailleurs multilatéraux (ONU, UE), finissent par mettre en œuvre les agendas et les priorités dictées par ces donateurs ; selon le principe de qui paie commande...
  • Concrètement : les puissances étrangères acquièrent une influence indirecte sur les politiques publiques congolaises ; car, les projets d'aide sont conditionnés à certaines exigences. On parle alors d'un marché de la misère où les besoins humanitaires deviennent un outil de maintien d'une influence politique et économique extérieure…

3. 💸 Le rôle économique ambigu

Le secteur humanitaire, bien que visant la charité ou la philanthropie, est aussi une industrie économique massive, agissante qui se veut prospère :

  • Coûts opérationnels : une grande partie des fonds levés pour la RDC sert à couvrir les coûts de fonctionnement des ONG internationales (salaires des expatriés, logistique, sécurité, transport). Alors que ces fonds devraient théoriquement bénéficier surtout aux Congolais, ils sont néanmoins rapatriés par le biais de l'économie des ONG ;
  • L'impact sur l'inflation : l'afflux de devises étrangères (dollars) et les dépenses élevées des expatriés dans des villes comme Goma ou Kinshasa contribuent à gonfler les prix de l'immobilier et des biens de consommation, rendant le coût de la vie plus difficile aux menus revenus des populations locales non employées par ce secteur…

Ainsi, selon les observateurs critiques, les ONG ne sont pas des actrices du pillage direct ; mais elles participent à la paralysie de l'État congolais et de la société civile, facilitant indirectement la pérennité de l'instabilité qui profite aux réseaux de pillage (multinationales et puissances régionales). En outre, elles légitiment la crise en la présentant comme une catastrophe humanitaire sans la lier aux causes politiques effectives ; ce qui permet de détourner la pression sur les parrains des groupes armés et traîtres locaux.

Bien que les ONG internationales prétendent œuvrer pour l’humanitaire, certaines servent néanmoins, aux côtés des chancelleries des puissances tutélaires et des multinationales, plutôt de relais d’influence, de collecte d’informations stratégiques, voire de couverture pour des activités économiques ou politiques. Cette présence massive contribue à anesthésier la société civile, à détourner l’attention des véritables enjeux et à légitimer, sous couvert d’aide, une forme de tutelle néocoloniale.

💔 Complicité des traîtres et stipendiaires congolais

Voilà une question capitale et douloureuse à la fois ; parce qu’elle met en lumière les responsabilités internes dans la tragédie congolaise. Experts et observateurs s'accordent à alléguer que pillage, guerres et instabilité ne perdureraient sans la complicité active d'une partie d’acteurs congolais. D’où l’impératif d’une analyse scrutée des rôles, motivations et effets de l’action des traîtres, stipendiaires et complices congolais eux-mêmes !

1. 👥 Le rôle des traîtres, stipendiaires et complices congolais dans la crise

Les acteurs politiques véreux impliqués dans la crise ne sont pas un groupe monolithique ; ils jouent plutôt des rôles divers qui permettent aux acteurs externes (puissances tutélaires, multinationales, ONG et sous-traitants régionaux) d'opérer dans l'impunité. On peut les qualifier de complices ou de stipendiaires (personnes payées pour accomplir des tâches), le terme de "traîtres" étant un jugement moral largement partagé par la population :

  • Les complices (facilitateurs) : cadres et officiels de l'État : ils facilitent la fraude documentaire, octroient des permis miniers illégaux ou à des prix dérisoires, et ferment les yeux sur la contrebande transfrontalière (blanchiment des minerais). Ripoux, ils légalisent l'illégal et fournissent la couverture administrative nécessaire aux pilleurs étrangers ;
  • Les stipendiaires (intermédiaires/proxies) : politiciens et militaires : ils sont directement payés par des intérêts étrangers (multinationales, sous-traitants régionaux, chancelleries des états pilleurs) pour protéger des sites miniers contrôlés, créer des zones d'instabilité ciblées, ou utiliser leur influence pour bloquer les réformes anti-corruption. Ils sont le bras armé ou politique des pillards, assurant la sécurité des filières de contrebande et empêchant l'État de fonctionner ;
  • Les prédateurs (artisans d'enrichissement personnel) : cadres dirigeant l'économie Ils s'engagent dans la corruption pure, détournent les fonds publics (y compris l'aide internationale au développement, voire même l’aide humanitaire, ainsi que les revenus miniers légaux) pour leur enrichissement personnel, sapant ainsi l'autorité de l'État. Ils dévitalisent l'État congolais en privant l'armée, les services sociaux et les institutions des moyens de fonctionner et de défendre le territoire…

2. 💰 Les motivations à la base de leur complicité et de leur perversité

Les motivations des fonctionnaires prévaricateurs ainsi impliqués sont complexes ; mais tournent surtout autour de l’enrichissement personnel et de la survie politique dans un contexte d'instabilité institutionnelle :

  • Enrichissement rapide et personnel : la motivation principale est la recherche de richesses illimitées et rapides grâce à l'accès direct aux revenus miniers ou aux pots-de-vin, en l'absence de redevabilité ;
  • Sécurité et survie politique : le système politique congolais est souvent perçu comme très précaire. Certains dirigeants s'allient aux puissances régionales ou aux acteurs externes pour assurer leur propre sécurité ou pour maintenir leur position face aux menaces politiques internes. L'alliance avec un tuteur extérieur garantissant une assurance-vie ;
  • La faiblesse institutionnelle : la faiblesse chronique des institutions judiciaires congolaises et de l'État de droit au Congo rendant le risque d'être poursuivi faible, elle alimente alors le cycle de l'impunité…

3. 📉 Les Conséquences pour le Congo et pour la population congolaise

Les effets des méfaits de ces véreux sont catastrophiques et structurels :

Pour le Congo (État) :

  • Perte de souveraineté : l'État devient une coquille vide, trahi par la prévarication, il est incapable d'exercer son autorité sur son territoire ;
  • Crise de légitimité : la confiance entre l'État et le peuple est détruite, alimentant le cycle de violence et rendant difficile la mise en œuvre de toute politique nationale de bonne gestion, d’équité et redressement...

Pour la population congolaise :

  • Pauvreté aigüe : in fine, les revenus des minerais et de l'exploitation sont privatisés par une coterie ; privant ainsi la population des financements nécessaires aux services de base (santé, éducation, infrastructures) ;
  • Violence, déplacement et errance : la prévarication de ces dignitaires véreux permet aux groupes armés de prospérer et d'opérer, conduisant à des millions de déplacés internes, à des violences extrêmes et errance.

Le rôle des acteurs congolais dans cette dynamique est central. Issus pour beaucoup des anciens régimes ou cooptés par de nouveaux réseaux, ils servent souvent de courroie de transmission entre intérêts étrangers et administration locale. Motivées par l’appât du gain, la peur ou le désir de préserver leur position, ces racailles participent - consciemment ou non – à l’entretien et à la perpétuation du système. Leur complicité se traduit par la signature de contrats léonins, la privatisation de secteurs-clés, la répression de toute contestation et la diffusion d’un discours fataliste sur l’impossibilité d’un renouveau congolais. Pour la population, les conséquences sont dramatiques : paupérisation, perte de confiance dans les institutions, émigration massive et sentiment d’impuissance collective.

🧭 Illusion d’un sauveur venant d’ailleurs…
Désormais apeurés au paroxysme par l’âpreté de la tragédie, les Congolais remettent au cœur du débat la perspective d’un sauveur, si providentiel, qu’il viendrait d’ailleurs. C’est l'espoir en une solution extérieure fondée sur des raisons géopolitiques. Salut congolais peut-il venir de l'étranger ?

Trump et l'Accord de Washington sont-ils un mythe ?

L'espoir que l'Accord de Washington (ou un autre accord similaire avec une grande puissance, comme les États-Unis) puisse être la « voie royale » pour mettre un terme à la crise, relève du fantasme du sauveur externe :

  • L'Accord de Washington (hypothétique) : cet accord ferait référence à un marché stratégique où une grande puissance (en l’occurrence les États-Unis, sous toute administration confondue) garantirait la sécurité et l'intégrité territoriale de la RDC en échange d'un accès préférentiel à ses minerais stratégiques (Cobalt, Lithium). Fatalité ou ingénuité ?
  • Limites : même signé, un tel accord ne serait pas une solution en soi :
  • Parce qu’il ne résoudrait pas le problème de la corruption, de l’incurie, de la prévarication et de la complicité des Congolais ;
  • Car, il pourrait simplement remplacer le pillage et l'exploitation illégale par une exploitation légalisée et massivement contrôlée par une seule puissance, accentuant ainsi la dépendance structurelle ;
  • Puisqu’en méconnaissant l’obsession irrépressible des sous-traitants régionaux (Rwanda et Ouganda, déterminés à conserver leurs acquis), il pourrait intensifier les tensions au lieu de les apaiser…

Les espoirs et désillusions autour de l’intervention américaine (Donald Trump) démontrent la profondeur et la vitalité du désemparement qui tourmentent les Congolais. Face à la gravité de la situation, beaucoup de Congolais placent leurs espoirs dans l’intervention de la communauté internationale, que ce soit à travers l’ONU, l’Union Africaine ou diverses missions étrangères et s’accrochent particulièrement à l’espoir suscité par l’intérêt affiché par le locataire actuel de la Maison Blanche pour les richesses congolaises. Il a allégué qu’il stopperait les guerres de pillage en légalisant l’exploitation actuelle. L’idée ne manque pas de quoi  séduire.

Cependant, force est également de constater que ces interventions, souvent motivées par des intérêts géopolitiques ou économiques, n’ont jamais permis de sortir le pays de l’ornière depuis des lustres. Pire, elles ont parfois contribué à aggraver la dépendance, à légaliser des pouvoirs illégitimes ou à renforcer le statu quo avec l’incurie. L’illusion d’un sauveur extérieur démontre le désarroi d’une incapacité congolaise à prendre en main son destin ; alors même que l’histoire regorge d’exemples de peuples qui ont su, par leur propre mobilisation, renverser le cours des choses.

💪 Véritable voie plus probable de salut : la solution endogène

Ils sont nombreux, analystes et experts, à considérer que le salut du Congo ne viendrait que des Congolais. Cette voie royale de salut pour le Congo de Lumumba, suppose alors une profonde prise de conscience, une claire auto-reconnaissance et une vive émergence d’une vraie élite congolaise :

  • Le réveil des véritables élites congolaises : ce salut passerait par l'émergence d'une nouvelle génération d'élites intègres, patriotes, nationalistes et suffisamment conscientes de leurs propres aptitudes à mobiliser pour réussir à rompre et casser les réseaux de prédation ;
  • La rupture de l'impunité : il est impératif d'établir l'État de droit et de créer un système judiciaire suffisamment fort et indépendant pour poursuivre tous les traîtres et complices de l’occupation. C'est le seul moyen de briser le cycle d'impunité qui rend la prédation rentable ;
  • La pression de la base : à l’instar de la génération Z à Madagascar, ces élites se doivent d’investir aussi l'éveil de la société civile comme préalable incontournable pour exercer la pression populaire accrue sur les  acteurs politiques et exiger la souveraineté, la redevabilité et la traçabilité comme moteurs de changement. Ce salut réside dans la capacité du peuple congolais à reprendre le contrôle de son destin.

En fait, l'apport externe ne peut être qu'un catalyseur (soutien à l'État de droit, sanctions ciblées contre les complices et leurs parrains), mais la voie royale est la réforme interne profonde menée par d’authentiques  véritables élites patriotiques congolaises résolues à s’assumer et relever le défi...

Pour casser un complot internationalement si solidement structuré et soutenu, un sursaut collectif patriotique s’impose. Il devrait alors passer d’abord par l’auto-conscience et l’auto-renaissance d’élites chez ces  Congolais les plus brillants, les plus vaillants, les plus intègres de la communauté pour se mobiliser patriotiquement au chevet de la Patrie.

L’auto-reconnaissance consiste d’abord à avoir une claire conscience de sa propre valeur certes ; mais également à prendre en compte l’histoire et le potentiel du peuple congolais, à rejeter les discours de la fatalité et à assumer la responsabilité du changement. Une vraie et authentique élite se distingue par son intégrité, sa capacité à fédérer, à innover et à défendre le bien commun face aux pressions extérieures et aux tentations de la corruption. Les pistes d’action concrète en ce sens sont variées : refonder l’éducation civique, promouvoir la transparence dans la gestion, renforcer les réseaux de solidarité nationale, encourager l’entrepreneuriat local, réhabiliter la mémoire collective etc. Ce n’est qu’en misant sur ses propres forces et en s’affranchissant des tutelles étrangères que le Congo pourra retrouver sa souveraineté et ouvrir une nouvelle page de son histoire.

Loin de tout complotisme simpliste, cette analyse de la tragédie congolaise révèle l’existence de mécanismes structurés, mêlant influences étrangères et complicités locales qui, face au joug, rivent le pays dans une position de faiblesse. Le véritable enjeu réside aujourd’hui dans la capacité des Congolais à se réapproprier leur histoire, à dénoncer les manipulations et à faire émerger une élite nouvelle, soucieuse du bien commun. La prise de conscience collective et l’engagement de chacun sont les clés d’un renouveau possible, loin des illusions du sauveur extérieur et des chaînes de la dépendance. Le destin du Congo revient ainsi aux mains congolaises.

Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa

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