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Lwakale Mubengay BAFWA

Historien et politologue, patriote progressiste et mondialiste originaire du Congo-Kinshasa ; Agrégé de l'enseignement secondaire supérieur, vit à Genève (Suisse)

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Billet de blog 26 juin 2025

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Ambongo face à la voyoucratie de Tshilomgo : place et rôle des élites congolaises ?

Une ethnocratie tyrannique des hédonistes, caractérisée par marginalisation systémique des opposants et des élites, accompagnée d’élimination physique et de réclusion, s’enracine au Congo. La censure omniprésente, la destruction des patrimoines et la réécriture de l’histoire sont autant d’outils pour s’aménager une pérennité. Un sursaut des élites s’impose pour stopper ces dérives désastreuses.

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Illustration 1

Le manque de cohésion au sein des mouvements de résistance congolais a toujours été un obstacle majeur. La création d’un grand mouvement patriotique, capable de transcender les égoïsmes individuels et mettre la sourdine aux futiles rivalités et querelles de clocher, est essentielle pour renverser l'ethnocratie tyrannique de l’impénitent hédoniste Tshilombo. Parmi les organisations qui pourraient jouer un rôle fondamental dans cette perspective figurent l’Alliance Patriotique pour la Refondation du Congo (APARECO), la Convention des Congolais pour la Démocratie et la Paix (CCDP) d’Odon Mbo, le Conseil de Libération Nationale du Congo (CLNC) de Paul Kahumbu ou le Volcan encore en chantier de Kusuanika. Structures, bien que fragmentées, ont démontré leur résilience et leur endurance dans la Résistance. En unissant leurs forces et en s’appropriant une stratégie commune, elles constitueraient un noyau dur pour un mouvement patriotique véritablement inclusif, fort et efficace.

Lorsqu’un régime méprise les personnes de valeur, ignore les élites intellectuelles ou artistiques, et rejette les fondements culturels et historiques du peuple, c’est pour privilégier le contrôle, l’uniformité idéologique ou la déconstruction systématique des éléments constitutifs de l’identité collective. Or, par un affligeant jeu de deals douteux et s’appuyant sur un rocambolesque hold-up électoral, un voyou avéré a pris le contrôle des affaires publiques et régente désormais le Congo, sans tenir compte des lois, des procédures et des droits d’aucune autre personne que de ceux de sa famille, de son clan, de sa tribu et de sa clique d’impénitents jouisseurs. Il se sent même en état de mépriser délibérément, ouvertement et officiellement les élites, les personnes avérées de valeur, les symboles  de l’identité nationale et les références de réussite. Qu’attendent les élites congolaises pour s’organiser et réagir à cette chute cataclysmique, à ce déclin abyssal, à cet effondrement total ? À quand la réaction idoine du peuple conscient à ces dérives ahurissantes de Tshilombo ?

Jean Jacques Wondo denonce ce que les gens subissent à la DEMIAP Et la prison de Ndolo © AustralieCongo TV

Ici, l’ambition est de suggérer, faute avérée de moyens appropriés pour stopper cette régression fulgurante, désastreuse et avilissante, une stratégie opportuniste pour sauver les meubles, pour ne pas perdre totalement la face et espérer changer la donne à point nommé. Cet artifice consisterait à faire émerger un mouvement patriotique fort par le rassemblement des associations qui ont fait preuve de leur endurance dans la Résistance. On peut penser à l'Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO), à la Convention des Congolais pour la Démocratie et la Paix (CCDP) d’Odon Mbo, au Conseil de Libération Nationale du Congo (CLNC) de Paul Kahumbu ou au Volcan de Kuswanika... Ce nouvel élan se préoccuperait d’infiltrer l'Alliance fleuve Congo (AFC) et Mouvement du 23 mars (M23) en vue de renverser ethnocratie tyrannique de l’hédoniste Tshilombo, comme victoire d’étape. Ensuite, si le mouvement reste soudé et avec le soutien populaire, se débarrasser des mercenaires étrangers ne sera qu’une formalité…

Une « ethnocratie tyrannique » bien en place

Le régime de Tshilombo, s’est solidifié autour d’une stratégie d’ethnocratie tyrannique. Il s’appuie sur des outils de division, le tribalisme et le clientélisme, pour conforter sa confiscation du pouvoir. L’unité nationale est hypothéquée et les tensions ethniques exacerbées pour fragmenter la société congolaise et affaiblir toute opposition organisée. Au-delà d’attiser des divisions, l’ethnocratie de Tshilombo se caractérise par une censure systématique et une répression brutale des opposants politiques et des élites. Les voix dissonantes sont soit marginalisées par humiliation publique, soit éliminées par assassinat, réclusion ou par contrainte à l’exil. Créant ainsi un climat de peur, de méfiance et de paralysie généralisée.

La destruction du patrimoine culturel et la réécriture de l’histoire nationale viennent compléter cet arsenal d’oppression visant des personnalités jusqu’aux très hautes comme Cardinal Ambongo. Rêvant ainsi d’étouffer toute alternative narrative susceptible d’unifier le peuple contre la tyrannie. Viscéralement anti-intellectualiste, ce régime s’emploie à avilir les institutions de prestige, les figures éminentes et les traditions culturelles qui ne correspondent pas à sa narration simpliste pour maintenir un contrôle strict sur la population en décourageant les idées novatrices ou contestataires. Ce qui conduit, non seulement à une érosion des valeurs collectives, à la stagnation et à la polarisation sociale accrue, mais aussi à l’effritement de sa capacité à progresser dans divers domaines de compétition internationale. Voilà pourquoi il est plus qu’urgent qu’un sursaut des élites[i] s’émerge !

Depuis 2023, du gangstérisme électoral aux ambitions constitutionnelles…

Les élections de 2023 en RDC ont marqué un tournant dans la consolidation du régime de Tshilombo. Qualifiées de « gangstérisme électoral », elles ont été entachées par des irrégularités massives, notamment par des manigances flagrantes, qui ont empêché la tenue d’un scrutin transparent et crédible, elles ont renforcé la perception d’un processus démocratique totalement corrompu et inutile. Dans la foulée, le changement de Constitution a été amorcé en 2024 avec des renforts médiatiques sans précédent. Celui-ci semblait alors être une étape supplémentaire dans la mise en place d’un régime autocratique durable. Ce projet, brandi avec une arrogance effarante, visait à verrouiller encore davantage le pouvoir despotique en excluant tout contrepouvoir crédible. Dès lors, on mesure l’apport de ceux qui ont réussi à y faire échec…

"Le régime Tshisekedi est une dictature qui asphyxie la RDC"OLIVIER KAMITATU © Voxafrica Panafrican Bilingual

La résistance inattendue, AFC/M23 en première ligne et comme tremplin…

Face à ce paysage politique désastreux, seule la rébellion menée par l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et le Mouvement du 23 mars (M23) semble avoir réussi à freiner les dérives oppressives du régime. Ce duo, bien que controversé, constitue aujourd’hui l’un des rares bastions de résistance capables de défier l’autoritarisme absolu de Tshilombo. Bien que pilotée par les envahisseurs du Congo, l’AFC/M23 constitue néanmoins le tremplin incidentiel susceptible de conduire efficacement au renversement urgent du mal absolu que constitue l’ethnocratie tyrannique de l’hédoniste Tshilombo. Il faut alors que les patriotes congolais s’organisent en véritable mouvement de libération pour infiltrer et phagocyter la rébellion dans la perspective d’en tirer des dividendes au moment opportun. D’où l’urgence d’érection d’un mouvement patriotique unifié !

Un authentique mouvement patriotique fort est possible…

L’Histoire montre que la désunion est l’ennemi principal des révolutions. En RDC, la multiplicité des factions et des intérêts divergents a souvent sapé les efforts pour un changement politique durable. Pour renverser l’ethnocratie tyrannique de l’hédoniste Tshilombo et libérer le pays de ses oppresseurs, il est impératif que les associations de la Résistance patriotique s’unissent sous une bannière commune. Ce qui implique que chacun questionne ses propres certitudes, ses jugements, et ses velléités face à l’impérieux objectif commun de la Libération du Congo de l’Occupation comme préalable pour se faufiler harmonieusement dans l’archétype d’un mouvement fédérateur destiné à restructurer la lutte.

Un fond de démarrage peut être constitué par des organisations ayant démontré leur résilience et leur endurance dans la Résistance telles que l’Alliance Patriotique pour la Refondondation du Congo (APARECO), la Convention des Congolais pour la Démocratie et la Paix (CCDP) d’Odon Mbo, le Conseil de Libération Nationale du Congo (CLNC) de Paul Kahumbu ou le Volcan encore en chantier de Kusuanika. En se regroupant, elles pourraient non seulement offrir une alternative crédible au régime en place, mais aussi servir de pont entre la population congolaise et les forces de rébellion l’AFC/M23 en vue d’une nécessaire victoire d’étape.

Vers une libération totale : réviser les égos et construire une stratégie de succès

Un mouvement patriotique fort ne pourra réussir sans une révision en profondeur des égos et ambitions personnelles. Trop souvent, les luttes de pouvoir internes et les intérêts individuels ont saboté les efforts collectifs. Il est donc crucial que ces associations mettent de côté leurs différends, souvent mineurs, pour se concentrer sur le noble objectif commun, qui est l’affranchissement total de la RDC.

Une fois cette unité réalisée, le mouvement pourrait également jouer un rôle clé dans l’infiltration stratégique de l’AFC/M23 pour y écarter les mercenaires étrangers et viser désormais l’objectif suprême de Libération totale du Congo ; loin des agendas d’acteurs et commanditaires externes, véritables obstacles à l’émancipation.

L’espoir réside dans la possibilité d’unir les forces résistantes

La RDC est à un moment de vérité. La perpétuation d’un régime tyrannique divise et affaiblit davantage une nation pourtant dotée d’immenses potentialités. L’espoir existe néanmoins ; il réside alors dans la possibilité d’unir les forces résistantes autour d’un idéal patriotique rassembleur. Si les patriotes peuvent mettre une sourdine aux querelles intestines mineures, surmonter leurs fréquentes divisions puériles et se rassembler sous une bannière commune, ils auront une chance réelle de renverser l’ethnocratie tyrannique de l’hédoniste Tshilombo pour bâtir un avenir digne de leur riche histoire et d’innombrables ressources que regorge leur pays. Le moment est venu pour un sursaut patriotique collectif ; car, c’est dans l’unité que réside la véritable force du peuple congolais.

Le mépris ouvertement et officiellement affiché à l’égard d’Ambongo est le signe d’un régime totalitaire visant à centraliser tout le pouvoir et à supprimer les voix dissidentes, y compris celles des intellectuels, des artistes et des hautes à même de critiquer ou de remettre en question ses méthodes incongrues de gouvernance. En ignorant ou en marginalisant ces figures, l’ethnocratie tyrannique de l’hédoniste Tshilombo cherche à imposer une vision uniforme ou simplifiée de la société au détriment des richesses intellectuelles et culturelles. Et cela, c’est à l’intelligentsia congolaise de le saisir au premier chef pour s’y opposer avec clarté et ferme énergie.

Eclairage,
Chronique de Lwakale Mubengay Bafwa

[i]. Dans une communauté donnée, l’élite est ce qu'il y a de meilleur ; donc, ses membres les plus intelligents, les plus talentueux, les plus vertueux qui, par ces particularités, sont destinés à prendre conscience que c’est à eux qu’il revient l’assignation de guider, de gouverner l'ensemble de la communauté. Ainsi, alors qu’ailleurs les élites s’engagent et se mobilisent au maximum et au risque de leur vie pour jouer les premiers rôles dans la gouvernance de leurs communautés, ce sont les envahisseurs et les impérialistes étrangers qui recrutent et imposent des médiocres, des traîtres et des jouisseurs à la tête du Congo.

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