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⇒ La situation de la France
Ce que dit la loi française : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. » suivi de tout un tas de précisions en cas de viols sur mineurs, d'inceste, de violences intra-familiales ou d'usage de drogue par exemple.
A titre personnel, je déplore l’usage du terme « par surprise » qui contribue largement à donner l’illusion d’un vilain violeur en imperméable qui saute sur une pauvre femme dans une ruelle sombre.
Non. Une immense majorité des victimes (90%) connaissent l'agresseur : ami, collègue, membre de la famille, conjoint ou ancien partenaire. Ce type d’agression est aussi celui qui est le moins signalé aux autorités.
Déjà en fin d'année dernière, le collectif NousToutes alertait sur la définition française car elle induit « une présomption de consentement aux rapports sexuels » et entrave la bonne prise en charge des victimes « ayant pour conséquence un taux d’impunité considérable ».
Avec la libération de la parole, on pourrait croire que les choses avancent, et c’est le cas dans certaines situations mais la lutte contre les violences sexistes et sexuelles reste un enjeu prioritaire, notamment avec le développement massif des pires thèses masculinistes.
37% des femmes ont subi un rapport sous la contrainte (cad céder face à un mec qui insiste et/ou fait culpabiliser ou en cas d'ébriété par exemple)
25% des 25-34 ans pensent qu'il faut être violent pour être respecté
37% des hommes se sentent menacés par le féminisme
86% des femmes ont déjà vécu des comportements sexistes (attouchements, remarques, etc) et autant adoptent des réflexes "d'évitement" dans l'espace public.
Certains s’inventent même chevalier de la lutte contre les VSS pour justifier de donner des gros pistolets qui tuent à la police municipale (coucou Jean-Sébastien).
⇒ Consentir, c’est quoi ?
C’est répondre positivement à une proposition. Ce terme que j’apprécie par sa manière de remettre la guillotine au milieu du village, souligne de fait un rapport dissymétrique : un propose, le dominant et un accepte, le dominé. Cela montre bien un déséquilibre, un rapport de force naturellement induit dans une norme hétéro, basé sur une pseudo-réalité où c’est monsieur qui a toujours envie et madame qu’il faut « chasser ».
Mais du coup, selon certain•e•s, la responsabilité du Oui incombe au dominé. Et c'est un problème…
Un non-sens, à mon avis, car si le viol est défini par l’absence de consentement, alors c’est bien à l’agresseur de prouver qu’il y en avait un. Parce que, rappelons les bases : si c'est pas oui, c'est non.
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Par ailleurs, il est important de souligner le non-sens de demander l’existence du consentement à une victime de viol. Penserait-on à demander si vous étiez consentant lors du braquage de votre voiture ? « Mais vous l’aviez déjà prêtée auparavant....» C’est moche, hein ?
Le viol, c’est pas du sexe. Le viol, c’est de la violence. Personne ne consent à être victime de violence.
Si le viol était défini par le défaut de consentement, ce n’est pas à la victime de prouver l’agression sexuelle mais à son auteur de prouver le consentement. Et c’est ça qu’on veut. Finito les « je pensais que” et autres “elle avait l’air de”.
En fait, la définition de la France est une partie de la définition de l’Europe. En effet, la « surprise” et la « violence » peuvent être considérées comme “une situation où la femme n’est pas en mesure de se forger une volonté libre».
Mais la France s'oppose à la définition européenne. Pour se faire, le ministre de la justice propose deux arguments pour justifier la position de la France. D’une part, « notre définition du viol protège les victimes et permet de sanctionner lourdement les auteurs en s’attachant à démontrer la responsabilité de l’agresseur qui impose une relation sexuelle non consentie ». Il fallait oser la sortir celle-là : moins de 1% des viols ou tentatives de viols donnent lieu à une condamnation d’après l’Insee.
Le jeu des compétences et des responsabilités est un classique de la pirouette pour se défausser ou botter en touche (coucou Frédéric). Mais pourquoi s’opposer si fermement à une amélioration ? Rejeter une proposition si elle impose un nivellement vers le bas, j’en vois l'intérêt mais pourquoi la France ne souhaite pas adopter un texte profondément meilleur en terme de protection des femmes ?
⇒ Mon analyse
Ce gouvernement est conservateur, adepte de la culture du viol et de la répression de la liberté d’expression, à genoux dans la merde pour servir de marche-pied à l’extrême droite. A un moment, faut le dire…
Parmi ses ministres, on a eu, en outre :
Darmanin le violeur (mais il est blanchi par la Cour de Cassation parce qu'il a cédé aux avances de madame mais lui envoie des texto pour lui demander si elle est dispo c'est pas pareil on a dit)
Abad le drogueur de femmes accusé de 4 viols ou tentatives de viol
Zacharopoulou la mise en cause pour viol
Dans le même temps, Bergé veut supprimer les subventions aux associations féministes dont les propos seraient soi-disant ambigus, jugées à l'aune de la doctrine macroniste, au mépris du droit d'association et le liberté d'expression. Ah et une lycéenne est embarquée par les flics pour avoir demandé pourquoi « vous mettez à la tête de l'Etat des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes » à Macron.
This is absolutely insane, I literally cannot believe France has come to this point. pic.twitter.com/pxPl75jyS6 This 👇 is Aurore Bergé, the French Minister for the Fight against Discriminations, who just announced on Radio J (a Jewish community radio station in Paris) that she’d…
Et ne me lancez pas sur Macron qui sort avec sa prof’, profite du 20h pour déclamer son admiration pour Depardieu après qu’il ait parlé de « la chatte » d’une gamine de 11 ans et souhaite lancer une politique nataliste pour « réarmer démographiquement » la France.
L’impunité des violeurs, la banalisation des termes d’extrême droite et l’utilisation constante de la culture du viol de ce gouvernement est un danger pour les filles et les femmes. Il devient urgent de construire un mouvement féministe large, unitaire et autonome.
Une de touchée, toutes concernées : partout, construisons la solidarité et la riposte féministe !
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