M BENTAHAR (avatar)

M BENTAHAR

Esprit libre

Abonné·e de Mediapart

269 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 avril 2016

M BENTAHAR (avatar)

M BENTAHAR

Esprit libre

Abonné·e de Mediapart

Hé Oh la gauche décevante !

Je suis de ceux qui n’en peuvent de voir la gauche s’évertuer à ressembler à la droite, et la droite s’égosiller à ressembler à l’extrême droite. Une dérive implacable, inébranlable, d’abord invisible par le passé, mais maintenant de plus en plus grossière, telle la lave d’un volcan qui se répand partout.

M BENTAHAR (avatar)

M BENTAHAR

Esprit libre

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

"Je suis de ceux qui nen peuvent de voir la gauche sévertuer à ressembler à la droite, et la droite ségosiller à ressembler à lextrême droite. Une dérive implacable, inébranlable, dabord invisible par le passé, mais maintenant de plus en plus grossière, telle la lave dun volcan qui se répand partout." Mon ami Mustpaha Kharmoudi.

Le séisme a été prédit de longue date, et peut être annoncé. Depuis 4 ans, les secousses sont rudes. Seize élections sur dix-huit perdues par la gauche. L'ensemble de la gauche paye l'échec de la gauche gouvernementale. Et un parti politique raciste et fasciste décroche la médaille dor du peuple de France. 

Notre République de la prise de Bastille et de la Commune est éclaboussée, souillée!

Le déclin n'est pas que politique, à vrai dire. Car si tel était le cas, je ne me serai pas gêné de continuer à le démasquer.  Le naufrage du PS et des Républicains, ces deux monstres voraces devenus incontrôlables, ou plutôt, ce monstre à deux têtes que rien de nos malheurs ne peut plus apitoyer, ni rien de nos pillages le rassasier, ont précipité la belle France vers l'abîme et la servent sur un plateau d'argent aux assassins de l'aube. 

Et ça ne réjoui personne !

Oui, ce naufrage enchante peut-être les éternels aigris. Mais en toute franchise, il  déboussole plus d'un. Nous en sommes tristement affligés. Qu'on le veuille ou non, nous sommes dans le même bateau, le même bateau qui chavire. Le peuple ne pourra que pâtir davantage de ce champ de ruines!

Pire encore écrit Noël Mamère : "on croyait à un gouvernement de gauche et on se retrouve avec des néoconservateurs, qui passent leur temps à recycler les vieilles lunes de lextrême droite, comme la déchéance de nationalité..."

Et j'aimerais que lavenir me démente ! 

J'aimerais croire que cest un accident politique, habituel d'une classe engluée dans la "lutte des places". Et avant de mourir, tel l'écrivait Alexandre Jardin, " j'ai le droit de sniffer ma part de sublime ! Bien que blessé par des déroutes sévères, je n'ai toujours pas le talent de rogner mes rêves, de ricaner de l'heureuse candeur et de m'envelopper d'amertume. Oui le coeur nest plus à ces candeurs. 

On voudrait aussi croire que ce nest que de la politique politicienne, mais notre entendement nentend plus ce genre de détournement de conscience.

Quatorze ans après  2002, je croyais que  l'écroulement d'une certaine élite politique qui a, à la longue, privatisé tous les rouages du pouvoir pour son seul service, et pour le service des plus puissants qu'eux, je veux dire les véritables possédants de la richesse de ce pays, avait provoqué une prise de conscience : la République est en danger !

Mais non! 

Cette élite  a ouvert portes et fenêtres à un destin plus violent et plus destructeur . 

Elle a "autorisé" le bon peuple déçu de France, abandonné à lui même, qui en croyant faire la nique à une classe politique devenue nauséabonde, à ne faire, en fin de compte quune sacrée tentative de suicide. Fausse ou vraie, allez savoir, mais la tentation est, elle, bien palpable. Comme si le peuple navait plus aucune échappatoire, aucune alternative : c’est soit ces lâchetés qui nous gouvernent, soit cette saleté de parti fasciste.

Je suis déçu, oui profondément déçu !

Déçu de ces élites mais aussi de ces journalistes qui savent, mieux encore que les politiques, mettre les mots quil ne faut pas sur les maux qui nous rongent. Et qui se moquent comme de lan quarante que le peuple puisse penser un instant quils seraient dans le faux. 

Ces journalistes qui savent se réjouir, même de leur propre faillite : même quand ils se trompent, ils nous jettent à la figure quils savent mieux que nous quils se sont trompés. Ils le disent avec la même arrogance que lorsquils affirmaient ce qui allait par la suite savérer faux.

Oui je suis déçu, et profondément déçu car j'attendais beaucoup de ces élites !

Oui je suis déçu, et profondément déçu. Mais peut être que j'ai demandé trop peu à la vie !

Oui je suis déçu, et profondément déçu mais ne cède pas, malgré ma déception à la peur qui rend méchant !

Oui je suis déçu et profondément déçu de la déchéance de nationalité, de la constitutionnalisation de létat durgence , du fameux "expliquer le terrorisme, cest déjà lexcuser ", du "tous pouvoirs à la police"

Oui je suis déçu et profondément déçu, que ces mots et ces déclarations dintention soient à présent ceux dun gouvernement de gauche. 

C'est même stupéfiant. Mais cette gauche gouvernementale sait-elle vraiment comment "en un plomb vil, lor pur sest-il changé"? Que Jean Racine nous pardonne, mais lOlympe na rien à voir dans cet affaissement des principes républicains les plus basiques.

Alors que faire ? 

Puisque vraisemblablement le peuple n'a point entendu d'autres voix, d'autres appels, lesquels ne manquaient pourtant pas de radicalité. Alors comment faire pour se faire entendre de lui, lui qui crie sa rage autant sur les fascistes que sur les gouvernants, ceux d'hier comme ceux d'aujourdhui.

D'abord s'armer de patience et de pugnacité, en ode de la mythologie grecque. Car La patience adoucit tout mal sans remède.. Et malheureusement notre mal paraît sans remède !

Ne jamais cesser de réapprendre à poser constamment son regard sur le quotidien de nos concitoyens réinventant en permanence leurs sources de survie  et non pas seulement sur les temps électoraux devenus tumoraux pour la pensée politique dominante.  

Un cap d'en bas érigé du bas ! Un appel au peuple !

Pour la défense de la veuve et de l'orphelin qui se sentent oubliés. 

Pour la défense du précaire qui chaque matin réinvente sa survie. 

Pour la défense du pauvre qui tout au long de sa vie subit l'agression de l'opulence sans pouvoir y faire face.

Pour la défense du galérien désemparé face aux vents destructeurs du libéralisme outrancier.

Pour la défense du jeune qui a comme seule perspective la soumission aux aléas du marché du travail.

Pour la défense des femmes qui combattent pour les mêmes objectifs, comme elles le font depuis des siècles.

Et bien sûr ne pas négliger ces moments de vérité que sont les consultations régulières du peuple. 

Pour la défense du droit à une vie digne pour toutes et tous, tout simplement. Car cest possible! Des solutions existent! Cest au peuple de les imposer!

Quelques lectures : 

Mustapha Kharmoudi, lettre d'un déçu à tous les déçus - Médiapart 

Noël Mamère, le gouvernement du désastre - Reporterre 

Daniel Lindenberg, Une révolution conservatrice qui avance à visage découvert - Le Monde 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.