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Billet de blog 2 décembre 2016

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François Hollande renonce : déchéance ou élégance ?

La déchéance tombe ! François Hollande choisi de renoncer à se présenter à l’élection présidentielle de 2017 et à son monde. Il a pris la bonne décision car parfois il faut renoncer au monde pour le comprendre. La rigueur et l'esprit de la République voudraient que le porteur de cette réforme, à savoir Manuel Valls, tombe!

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Il faut accorder au moins une chose à François Hollande : une lucidité que rare sont les hommes politiques qui s'écartent volontairement du pouvoir au nom d'un intérêt partagé ou d'une idée. Une lucidité interprétée en expression de dignité n’obstrue pas la question, à quand le retour de vrais hommes d'Etat ?

Une lucidité qui ne devrait pas faire oublier deux choses : la question regrettée qui est la déchéance de la nationalité et la question de solidarité que la gauche gouvernementale aura tort de piétiner en se dédouanant d'une action dont elle est partiellement ou totalement solidaire. Car dans ce dernier cas, elle validera la thèse du reniement d'elle-même, et piétinera toute lueur d'espoir qu'une partie de l'électorat pourrait placer en elle.

La déchéance  est tombée. Et c'était inéluctable. Elle est tombée et l'échec  est retentissant !

Loin de moi  l’idée de justifier ou cautionner le terrorisme, mais il était primordial de ne pas se tromper d’ennemi. La France a le droit de se protéger, mais elle a aussi le devoir de bien réfléchir aux mesures idoines pour le faire, sous peine d’alimenter le processus produisant le terrorisme qu’elle cherche justement à combattre.

Voulu ou contraint, l'enterrement de la déchéance de la nationalité était  une bonne chose.

Mais nous étions plusieurs à dire que ça ne sera pas suffisant pour retisser le lien avec les gauches, les quartiers populaires et la diversité. Le Président, s’est enfermé dans sa tour d'ivoire érigé par Manuel Valls, qui lui est encore dans les parages.

La déchéance tombe !

François Hollande choisi de renoncer à se présenter à l’élection présidentielle de 2017 et à son monde. Il a pris la bonne décision car parfois il faut renoncer au monde pour le comprendre. 

La rigueur et l'esprit de la République voudraient que le porteur de cette réforme, à savoir Manuel Valls, tombe!

Pour nous autres, la rigueur et l'esprit démocratique voudraient qu'ils s'expliquent devant leurs électeurs sur cet échec dû à de mauvais choix sans concertation aucune.

Alors Manuel Valls tombera-t-il de même ?

Mais cela les électeurs le leur exigeront en 2017 et c’est malheureusement pour lui probablement  déjà trop tard !

En soi, un échec qui à l’instar du « bilan », devient aussi un héritage ! 

Pour l’échec comme pour le bilan, que dire ou que faire ?. Les écosystèmesmondiaux se délitent, l'État social s'écroule, l'économie réduite à la finance s'aliène, les repères philosophiques se perdent.  Et François Hollande nous fait le récit de celui qui a tiré son épingle du jeu pour la France  d’abord et pour lui ensuite. 

 "Que faire?",  En 1917, annonçait l'amorce d'une réflexion pour un ordre nouveau. En 2017, un siècle plus tard, la question est désormais rhétorique. Aurons-nous la force d'assumer l'acte de résistance que les circonstances exigent et que les citoyens attendent.

Beaucoup cherchent pitoyablement un Gandhi à imiter en masse - mais toujours chacun dans son coin.

Or, à ce stade de la déréliction politique, que faire,  en effet ?

Cesser de s'indigner et passer à la question suivante. Travailler sans fin à une synthèse des causes qui sont à l’origine de cette situation de la gauche, s'organiser au-delà des esprits de chapelle et des replis sectaires, moquer l'idéologie devenue trop gouvernementale et ne respire que par l’électoralisme, réduire à des objets de la pensée les termes que le discours politique cherche à inscrire en direction des citoyens, transcender les modalités d'organisation hégémoniques que la rue de Solferino veut encore nous imposer, et s'essayer à des formes instituées qui nous ressemblent.

Ou juste un appel : Radicalisons-nous, en faisant la politique autrement ?

« Les Perdants magnifiques », en référence à un titre de laissé par Léonard Cohen, nous assènent régulièrement d’insultes de mauvais goût à la démocratie, d’étalages de mépris de la citoyenneté devenue malsaine dans leur description, de fantaisies solfériniennes, ou nous offrir en épopée l’échec déplaisant chargé d'une incomparable cécité politique.   

Bref, nous leur servons comme pure pornographie politicienne.

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