Les élections législatives au Maroc se tiendront le 7 octobre 2016.
Ils seront les deuxièmes du genre depuis l'adoption de la Constitution de 2011 et les 10ème depuis la déclaration de son indépendance.
Plus de 6 millions de Marocains Résident à l'Étranger (MRE),dont 2,4 sont potentiellement électeurs. Mais l'Etat marocain en a décidé autrement : Ils ne sont pas invités à s'exprimer dans ce scrutin.
Cette privation d'un droit fondamental est presque unique dans le monde arabe.
Les Algériens, les Tunisiens, les Égyptiens, les Libanais, les Syriens, les Irakiens...etc., vivant à l'étranger participent tous aux élections de leur pays à partir de leur lieu d'expatriation.
Au delà du choix électoral de tout un chacun, il s'agit d'un droit universellement reconnu et garanti par la constitution marocaine dans son article 25.
Ne pas respecter ce droit, relève du déni de démocratie !
De plus, l'État marocain, en refusant d'organiser cette élection pour les MRE, a agi avec mépris vis à vis de plus de 6 millions de citoyens (électeurs et leurs familles ), habitués à être des renforts sûrs et conséquents de l'économie marocaine en transfert de devises (6,3 milliards de dollars ), soit 47% ... comme le secteur du tourisme.
Ce qui intéresse l'État marocain est plus la manne en devises que les voix exprimées pour influer sur l'issue du scrutin . Pourquoi boycotter ce scrutin ? Parce qu'il exclut injustement une partie des citoyens : les résidents à l'étranger.
À cela, se rajoute le processus électoral lui-même qui, malgré la réforme récente de la constitution, laisse Le Roi aux commandes en tant que chef de l'exécutif qui a tous les pouvoirs sur les institutions en place, et ce malgré les revendications de séparation des pouvoirs législatifs et exécutifs , et la séparation de la politique du monde des affaires et de la religion.
Cette situation de privation devrait interpeller les démocrates des deux rives. Or ce que nous constatons est que peu d'échos soit fait à la situation : les MRE n'intéressent personne. Il est fort de constater que jusqu'à présent, le « Makhzen », c'est-à-dire le noyau central du pouvoir, ne souhaite surtout pas le changement à ce niveau, parce qu'il profite de ce statu quo .
Pour toutes ces raisons, nous signataires ci-dessous, informons l'opinion publique marocaine et internationale que nous exigeons :
Le respect de l'article 25 de la constitution, applicable aux citoyens marocains où qu'ils vivent. Libre à eux de l'exercer ou pas, comme dans toute démocratie véritable.
La participation des MRE aux choix des représentants élus qui seront en charge de leur apport et contribution dans l'économie de leur pays.
Et exprimons :
Notre dénonciation de ce déni de droit inscrit dans la constitution de 2011. - Notre contestation des arguments présentés par les responsables marocains pour l'organisation de ces scrutins.
Notre appel au boycott des législatives du 7 octobre 2016.
Mohamed BENTAHAR Militant associatif
Said SOUGTY La Voie Démocratique Lille
