M BENTAHAR (avatar)

M BENTAHAR

Esprit libre

Abonné·e de Mediapart

269 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 mars 2016

M BENTAHAR (avatar)

M BENTAHAR

Esprit libre

Abonné·e de Mediapart

Facebook, mur des lamentations ou mur du lamentable ?

Facebook est, à l’instar d’autres réseaux sociaux communautaires, un reflet de notre société : une aliénation quasi totale au système technicien, cher à Jacques Ellul, et un manque criant de discernement.

M BENTAHAR (avatar)

M BENTAHAR

Esprit libre

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

“Lorsque l’avenir est sans espoir, le présent prend une amertume ignoble.” Émile Zola

Quand facebook n’existait pas, les gens avaient des habitudes des cafés, des ciné clubs, des lieux où certains avaient besoin de s’épancher sur leurs malheurs en permanence tout en sachant que cela n’y changerait rien.
Facebook a remplacé une bonne partie de tout cela.

Il coûte moins cher que le divan ou des rdv chez son psy préféré, et ça préserve une certaines intimité par l’isolement qu’il permet.
Mais Facebook est aussi à l’image du titulaire du compte.
On ne me fera pas admettre que celui qui se plaint toujours sur son mur et ceux des autres n’est pas malheureux sans sa vie!
Se lamenter à longueur de journée en public présume de l’état d’esprit de “Tous pouris, tout va mal, tout est moche ”
Émile Zola écrit dans le sombrissime “Germinal”
“Rien n’est jamais fini, il suffit d’un peu de bonheur pour que tout recommence.”
Cette morale nous ouvre les portes de l’intérêt des échanges, tant qu’ils restent courtois, avec des amiEs, des amiEs d’amiEs et parfois avec des inconnuEs.

Certains murs sont de véritables expositions de lamentations au fil des jours.
Des dénonciations des malheurs du monde alimentés par le buzz médiatique,
Des tempêtes de pleurs sur le sort et presque divulgation des dossiers médicaux
Des insatisfactions de tout et dans tout, preuve que la calinothérapie a de beaux jours devant elle,
Des relents de rejets dopés aux magmas youtoubés à outrance
Des vies pleines de tristesses car la tristesse a gagné beaucoup de terrain,
Des tempéraments de chiens battus qui reflètent les ratés du système éducatif
Et même le bureau de plaintes contre les infidélités de tout bord

Alors vous allez me demander pourquoi tant de personnes se plaignent sur facebook ?
Un bon nombre pour attirer l’attention tellement ils/elles sont perdus.

Le besoin de parler à d’autres est légitime, encore faut il lui donner un contenu
D’autres se sont fait des spécialités de “donneurs de leçons” et qui expliquent tout avec tout. Quand on échoue on apprend, quand on ne sait pas on apprend disait presque Nelson Mandela. Mais Mandela il y’en a qu’un !
Et les rois des expertises, toutes avec des transversales.
Les allumeurs allumés
Se hasarder à publier son désespoir est un viol de sa vie privée
Décidément, Facebook est, à l’instar d’autres réseaux sociaux communautaires, un reflet de notre société : une aliénation quasi totale au système technicien, cher à Jacques Ellul, et un manque criant de discernement.

Illustration 1
screenshot-2016-03-10-07-48-52-1


Tout cela manque beaucoup de responsabilité et d’éthique de la discussion !
Il nous fait passer “des lamentations”, au lamentable…

Mais je me rassure : j’apprends beaucoup sur Facebook .

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.