« Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si l'État te le demande». Albert Einstein
D’Aristote et Platon à J-J Rousseau et Alain, l’homme est animal social ayant conclu un contrat de vie commune avec ses pairs. La manifestation collective la plus aboutie de cette volonté partagée s’exprime dans la République. Ensemble l’Homme et la République font route commune et la citoyenneté qui les lie, repose sur le triple espoir et la triple promesse qu’exprime tant notre devise : « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Cette devise ne peut être dissociée de l'autre, « Liberté, Egalité, Fraternité, Diversité »., qui la soude au projet fondateur de l'Europe des peuples. C’est là, le sens de la République. La République répond aux attentes primordiales et finales de ses citoyens : la quête du sens de la vie en société, l’espoir d’une amélioration continue de la condition individuelle et de la réalité collective, le besoin de sécurité et d’accomplissement personnel.
Pour un Républicain, la quête de sens a pour noms Altruisme, Altérité, Vivre-ensemble, Espoir et Progrès
L’altruisme republicain, c’est l’engagement citoyen pour un collectif d’appartenances : reçu, choisi et accepté ; ce collectif c’est notre pays. Le service national était porteur de sentiment d’appartenance, s’y ajoutait souvent la solidarité et l’égalité. L’engagement associatif y répond désormais aussi. L’altruisme republicain, c’est l’attention à l’autre par empathie, par éthique, ou sans question, ni raison. Chaque autre est un destin particulier auquel la vie collective, la vie en société donne un sens : Le sens de la République, réside dans le rapport à autrui.
Sans rien ôter à la défense du bien commun, est altruiste toute action qui ne fait pas de l’aide à autrui un moyen en vue de réaliser un intérêt personnel, de quelque nature qu’il soit (par exemple, action militante pour des places), qui n’est pas affectée par la variation, par l’existence ou non de facteurs d’intérêt personnel. La question de la motivation, égoïste ou non, est déplacée au profit de la nature de l’aide, selon qu’elle est un moyen ou une fin en soi. Toutefois, le caractère non instrumental de l’aide laisse place à une pluralité de motivations, qui peuvent être purement altruistes, mais également mixtes. L’altérité, c’est la République : Une, Indivisible, et composée de multiples Etres Humains, singuliers : différents, mais égaux, libres et frères.
L’altérité, c’est l’enrichissement par la diversité et par la différence et la certitude confiante de se voir reconnaître les mêmes droits et la même liberté d’être soi, quelle que soit la nature de sa propre différence. Face à la Loi, face aux devoirs, pour la République, la différence est identité et égalité.
Certes, le concept d’identité touche directement celui d’altérité, ce dernier qui nous invite à tourner le regard vers le statut et la place des minorités religieuses face auxquelles, justement, l’identité nationale est forgée.
L'altérité républicaine c'est aussi compenser la « quasi-absence» du concept d’« altérité » dans le débat sur l'identité nationale, absence symptomatique d'un système de pensée en manque de discursivité républicaine même quand il s’agit de penser l’Autre.
La République a vocation du Vivre-ensemble et de l'humain: De la Ville et au Monde, le républicain est citoyen ! Au sein de l’Europe encore, quand elle revendique la reconnaissance des services publics et de la couverture sociale pour tous et à tous les âges de la vie, comme valeurs spécifiques et au delà quand la détresse, la pauvreté et la douleur sont offertes en spectacles quotidiens, exhibées par des médias modernes et performants, confronté à la réalité.
Le Vivre-ensemble n'est-il pas aux sources mêmes de l'humain qui par son statut implique la fraternité et l’idée du genre humain?
La République est également Espoir et Progrès. Elle porte en elle l’évolution vers l’accomplissement individuel et collectif. Individuellement, l’accomplissement est pour chacun l’épanouissement de son potentiel et la réalisation de ses aspirations.
La République l’accompagne par l’éducation nationale, publique et obligatoire. Parce que l’Education est un droit et une aspiration, son évaluation est également nécessaire. Sa qualité est une responsabilité collective.
Emmanuel Levinas a résumé tout cela en énonçant : « Le visage de mon prochain est une altérité qui ouvre l’au-delà. Le Dieu du ciel est accessible sans rien perdre de sa transcendance, mais sans nier la liberté du croyant» .