Félonie politique d’un clan à l’autre
« Votre ironie ne me touche guère. Ce que je veux, c'est vous montrer les preuves, les documents, oui, les preuves de votre félonie. » Rhinocéros (1959) de Eugène Ionesco
Le personnage ciblé existe bel et bien. Il a un nom, un sexe et une posture politique. Je ne le nommerai pas mais regardez autour de vous. Vous le verrez surement !!!
Toute sa vie durant, Le félon est un intrigant en politique. Il s’assied toujours entre deux chaises pour piéger ses détracteurs et servir les puissants du jour. Mais Celui qui se sert de lui, lui fait payer la rançon du traître.
Le félon a pour travail : Taupe politique.
Se disant modéré, serein, il fréquente séparément les opposants de la ligne politique qu’il prétend défendre et leur chuchote des idées tordues, assiste à toutes leurs réunions et déroule son intrigue. Et, au même moment, il est coutumier des coteries des chefs et assidu aux messes basses de ceux qui monopolisent le pouvoir. C’est assurément l’être de partout et de nulle part.
Le félon s’y déploie et attend qu’on lui récompense ses intrigues en le hissant aux ores du pouvoir. Mais reconnu en félon, il est souvent esseulé le jour du vote, il trahi pour gagner. Il se croit assez malin pour rouler tout le monde dans le cambouis. Mais sa désillusion va crescendo.
Au festin de chacals, il est le dindon de la farce. Couvert d’ostracisme, il boit le calice de l’opprobre jusqu’à la lie et se fait colleter séance tenante.
Comble d’humiliation, celui qui se dit le mieux né de la richesse républicaine se fait une tête carrée si d’autres concurrents ne s’imposent à lui de justesse.
Le félon fini par être banni par le ban et l’arrière-ban, il est maudit par les hommes et châtié par le vice politique!
Né Serpent ou peut-être Singe de feu dans le calendrier chinois, Le félon a une double personnalité dont il ne peut se départir.
La duplicité lui va comme un gant ! Comme le dieu Janus, qui a deux visages, il est comme le jour et la nuit. Il est fait pour trahir.
Mais la stigmatisation du félon n’est destinée qu’à donner le change à ses « amis » et lui permettre de continuer son travail d’agent double parmi eux sans éveiller leurs soupçons. Comment expliquer que l’implacable Chef vénéré en baronnie, qui pend publiquement ses ennemis, le sollicite pour le convaincre de sa « considération »?
Le félon, tel dans la fable du canard félon, est un petit moineau sans défense, misérable volatile considéré comme le plus faible de la gent aviaire, se laisse berner par son héron tant il lui voue une sensibilité : "Nous sommes du même bord, nous ferions mieux de nous allier et de partager plutôt que de nous battre !"
Comme tous les perdants et les battus, le félon ne peut s'empêcher de contempler en quémandeur le chef entrain de faire bombance grâce à son vice et son art d’esquive.
Méchant comme la peste, jaloux comme un tigre des Carpates, comme tous les êtres malingres, telle une proie inlassablement pourchassée, le félon se régale d'avance du malheur des plus puissants. Il n’y trouve qu'une certaine morale naturelle, une justice immanente favorisait non pas les plus forts mais les plus malins.
La morale de cette histoire : Le félon aurait du faire comprendre au chef qu'il aurait pu être sauvé s’il ne s’est pas reposé sur la félonie. Mais comme le chef est parfait, il reste avec son poil au.....
PS : Contrairement à la formule consacrée, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que pure volonté de dénoncer les félons.