Valls: moi ou le déluge ! Un Talleyrand sans le talent !
"On connaît dans les grandes cours, d'autres moyens de se grandir : se courber" Prince Talleyrand.(Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord
Ancien Ministre des Affaires étrangères)
Manuel Valls l'a prolongé par .."se courber pour trahir "
Manuel Valls, second de la primaire socialiste, nous fait le coup de Louis XV, version Madame Irmã. Moi ou le déluge, et ce que deviendront les socialistes, je m'en contrefous. Mais je ne veux pas me trouver le bec dans l'eau, après avoir scié la bonne branche sur laquelle j'étais assis ! (1)
Une séquence de complot contre Jean-Marc Ayrault, complot monté entre autre avec celui qui se déclare anti-système, Emmanuel Macron.
La séquence CICE, en love avec Gattaz et consort et son slogan " j'aime l'entreprise" pour des emplois qui n'arrivent jamais et qu'au final servent sa stratégie de la Présidentielle.
À tel point de se demander si un jour, le supporter effréné du Barça, voulait que Hollande réussisse contre le chômage. Cela bien entendu n'excuse en rien le Président.
Une séquence à la hache aux alentours de municipales pour reprendre Matignon. Le 31 Mars 2014, que j'appellerai "la nuit de Matignon" et les historiens en feront ce que bon leur semble.
Une séquence anti-islam, faisant écho aux propos des Houelbecq, Onfray, Filkienkrault et autres Zemmour et Renaud Camus sur l'islamo-facisme, relayée par des camion poubelle d'opportunistes avides d'investitures dont la liberté de position se découvre comme arbitraire écrivit Emmanuel Lévinas. Arbitraire pour exister..
Séquence suivie par un discours de haute tenue xénophobe envers les Roms, la lecture frelatée de la loi sur la laïcité ...
Le pompon est sûrement celui de son activisme No Limit pour la réforme constitutionnelle de la déchéance de la nationalité que François Hollande a fini par annuler et par regretter et que Manuel Valls n'a pas fait !
Le 49.3 en est une autre qui reflète le véritable logiciel de celui qui veut tout, tout de suite, quitte à outrepasser le régalien devenu son alpha et oméga.
Une longue séquence en parlant du socialisme : "Ça a été une merveilleuse idée, une splendide utopie." Il ajoutait : " Il faut tout remettre en cause… Le mot de socialisme réveille toujours en moi des trésors d'émotion. Mais cette émotion est trompeuse, si elle obère l'action… "
"La gauche est grande et belle ", dit-il, elle est meurtie par un quinquenat mortifère de ses valeurs fondamentales.
Valls c'est énormité d'un incroyable cynisme, qu'il lance comme un hommage : "La gauche, c'est le débat ", quand il le tue à coup de 49.3.
La gauche c'est le débat de son entre-soi érigé en doctrine du pouvoir. Son sens du débat c'est le débat qui est en train de tuer la gauche, c'est le débat interne à la gauche qui, depuis bientôt cinq ans, paralyse la France. C'est l'arrogance, la frivolité, l'inconscience et le sérieux transformé en discussions byzantines sur le sexe idéologique du social-libéralisme.
D'ailleurs est-il vraiment de gauche, voire socialiste Manuel Valls ?
Ce qui est frappant, c’est cette volonté très complaisante de rattacher à tout prix Manuel Valls à une tradition de gauche régalienne, et plus précisément socialiste.
On ne voit pas ce qui le relie à une tradition de gauche, socialiste, française. Ni même à la social-démocratie. Dans sa forme traditionnelle, la social-démocratie n’était certes pas pour le dépassement du capitalisme, mais pour une économie mixte, son fond de commerce était la redistribution et les politiques égalitaires. Manuel Valls manifeste, lui, voue un désintérêt pour les questions d’inégalités économiques, il ne parle ni des ouvriers ni des problèmes des classes populaires et moyennes frappées par la crise.
Ses références à Moch et Clemenceau ne sont pas surprenantes. Ce sont deux républicains, dont un socialiste, qui étaient, comme Valls, très insensibles à la question sociale. Des ministres qui, rappelons-le, ont fait tirer sur les ouvriers en grève. Manuel Valls est un républicain dont la lecture de la République n’est pas celle de gauche, sociale, déclinée par exemple par Jean Jaurès, mais une lecture de droite, portée excessivement sur les questions d’ordre et de défense des biens et des personnes, qui laisse de côté la question sociale. C’est donc une grande surprise d’entendre dire qu’il « renouvelle » la social-démocratie.
Sans vilain jeu de mots, Manuel Valls c’est "la gauche affranchie ", c’est la gauche "affranchie " de la gauche, et donc ce n’est plus une gauche. La République, en France en 2017, c’est le respect des institutions, vision totalement conservatrice. Il n’y a aucun discours critique sur ces institutions. Bien au contraire, son activisme pour la réforme constitutionnelle pour y intégrer la déchéance de la nationalité pour les binationaux montre son intérêt à l'ordre même en contredisant la chaîne des valeurs République -Constitution. Le discours se focalise sur le besoin d’ordre et de sécurité physique.
Si Hollande, converti au socialisme gestionnaire a montré les limites de l'exercice, Valls n'offre guère plus de choix autres que libéraux.
Choisir Valls c'est ouvrir les portes grandes ouvertes à Macron, au libéralisme et à la crise politique et écologique.
Tous les deux se disent modernes ! De la gauche moderne pour l'un, de la politique moderne pour l'autre avec un lien de parenté avec la gauche!
La gauche moderne n'est-elle pas celle qui puise dans son ADN les ressources pour faire face aux conséquences directe d’un capitalisme carnassier en fin de course, ne serait-ce que parce que, de façon basique et presque naïve, nous n’avons qu’une seule Terre ? ne constatons-nous pas l'échec de ce volontarisme exprimé lors du même discours du bouget ?
En refusant de s’attaquer à ce modèle libéral qui irrigue le monde tel qu’il est, la gauche au pouvoir n'est plus la gauche. Elle transgresse la démocratie pour en faire un outil pour gouverner comme de vulgaires libéraux!
Elle en est d'abord la victime, par paresse idéologique, par économisme outrancier et par un manque de courage politique. Mais elle en est aussi complice, incapable d’impulser le changement, par manque de d’audace mais aussi parce que son calendrier qui est exclusivement électoral et donc court-termiste.
Aveugle, elle continue à faire comme si de rien n’était, même si elle est de plus en plus directement et violemment confrontée à des phénomènes de déstabilisation sociale et politique qui iront en s’accroissant avec des conséquences désastreuses sur les structures démocratiques de la société française.
Cette modernité n'est elle pas caractérisée par la crise migratoire et la crispation identitaire qu'elle génère chez une frange de nos concitoyens, et que l’on observe par ailleurs dans tout le reste de l’Europe.
Les projets de réformes sont des régressions qui abaissent le peuple.
La gauche au pouvoir qui se définit moderne vide le concept de peuple de tout se sens.
Ce dont Valls et Macron se réclament représente un mode de gouvernement où "le peuple en corps disposant de la souveraine puissance" est désarmé.
La gauche au pouvoir dite moderne gouverne "avec le principe du bon vouloir du chef à l'égard du peuple (annonçant l'usage d'un 49.3 avant même la présentation de la réforme aux représentants du peuple ), comme celui d'un père avec ses enfants (il y'a là une infantilisation manifeste des citoyens), c'est à dire un gouvernement paternel, dans lesquel les sujets sont contraints, comme des enfants mineurs qui ne peuvent pas distinguer ce qui est pour eux véritablement utile ou pernicieux, de se comporter de façon simplement passive, pour attendre uniquement du jugement du chef de l'État la façon dont ils doivent être heureux, et uniquement de la bonté que celui-ci veuille; un tel gouvernement constitué le plus grand despotisme concevable"
Il ne faut surtout ne pas céder à cette modernité qui n'est autre chose qu'un symbole de faiblesse politique. C'est une lâcheté que d'applaudir à toutes les idioties que l'on nous montre sous prétexte de modernité.
Cette "gauche" dite moderne, alors qu'elle fructifie les archaïsmes des dominants libéraux est tout sauf libre de son libéralisme.
En perdant sa liberté, elle symbolise ce que Léon blum a décrit en discourant : "Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu'à condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu'à la condition de ne pas changer, est condamnée à disparaître."
Alors comme le souhaitent les français, et comme l'écrit Francis Picabia "Rien pour demain, rien pour hier, tout pour aujourd'hui. "
#valls : Ma candidature est celle de la conciliation, du rassemblement .
Certes Aristide Briand considérait que la politique est l'art de concilier le désirable avec le possible.
Pour ne citer que l'affaire du Burkini, tu es à mille lieu d'Aristide Briand, car quand lui dit que la laïcité n'a pas à intervenir dans les choix vestimentaires tu choisis la position de droite Estrosiste qui organise la chasse aux musulmans suite à l'affaire du Burkini.
Lui était conciliant, toi tu divises.
Paraphrase de Michel de Saint-Pierre, dans Le milliardaire, p77
Quelques lectures
Norberto Bobbio, le futur de la démocratie - p. 254.
E. Kant, Oeuvres philosophique (Sur le sens commun)
Francis Picabia, https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Francis_Picabia