« Lorsqu’on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve alors que lorsqu’on rêve à plusieurs c’est déjà une réalité. L'utopie partagée, c’est le ressort de l’Histoire » Helder Camara (2)
Benoit Hamon, la candidature du mérite républicain
« Les attaques du vieux monde m’indiquent que je suis dans la bonne direction » Benoit Hamon
La candidature de Benoit Hamon, porte drapeau d’un projet social et écologique aux portées humaines et européennes, suscite des réactions de rejet parfois violentes du maelstrom médiatico-larbin du libéralisme outrancier !
Il propose la synthèse que beaucoup d'entre nous attendaient : de bonnes solutions aux problèmes économiques avec les idées et les valeurs pour lesquelles nous militons ces dernières années, tout en faisant de la dette écologique la priorité vis-à-vis des générations futures et enfin laïc et œuvrant pour le vivre-ensemble
Mais voilà, Benoît Hamon se fait descendre sur les réseaux sociaux et les camions poubelle Made in BFMTV, ITELE et autre France 2, après l'annonce de sa victoire au 1er tour de la primaire socialiste de 2017, « leadés » par Frantz-Ollivier Gisbert a été de son éternel récital du mépris qualifiant cette victoire de « trumpisation à la française » se sont mis en ordre de marche.
Comme un seul homme, Ils se sont passés le mot et titrent les uns et les autres sur sa « non présidentiabilité ». Le tout relayé par tout ce qui se fait de réacs-snipers acquis à la cause de la trahison de Valls.
En une phrase, le candidat en tête des sondages, des opinions, des voix et dans les têtes et les yeux, répond : « Ils n’ont rien compris à ce qui se passe, vraiment rien. Les choses bougent en France, comme à l’étranger, et ils préfèrent fermer les yeux. Aujourd’hui, les jeunes actifs veulent peser, et participer à la vie démocratique. Ils ne veulent plus du vieux monde ».
Ces mots, dits avec calme et sérénité en disent long sur le déroulement de la campagne du second tour de la primaire.
On ne sait pas ce qui se passera Dimanche 29 Janvier après 20H et la proclamation des résultats de la primaire.
Il faut juste noter que, sans verser dans le complotisme, que les basses œuvres pour ne pas faciliter la tâche à Benoit Hamon seront de mise.
Plusieurs indices me font dire que ça ne va pas être facile et les tabors de la rue de Solferino seront très actifs pour infléchir le résultat en faveur de leur champion. Nous les connaissons et ça ne sera pas facile.
Un dernier mot à ce sujet. Les gestionnaires des résultats aux postes clés sont acquis à la cause de Manuel Valls. Ils se sont ralliés de gré ou par pur carriérisme. Ils sont les hommes et femmes de l’ombre qui ne laisseront pas la victoire sans se battre. Ils sont aux manettes.
Je vais citer quelques-uns et donnerais mon numéro d’identité pour leur plainte pour « diffamation » qu’ils monteront de toute pièce !
Je nomme les Cambadélis, un ex-trotskiste aux casseroles dignes d’un étage d’Ikea.
Je nomme Christophe Borgel, le manipulateur maison et pur voyou électoral. Nous l’avons testé lors des résultats du congrès de Poitiers.
Je nomme Rachid Temal, un carriériste qui roule pour lui dans le carrosse de Camba, venu du soleil pour la caution des quartiers dit populaires mais où seuls les maghrébins intéressent.
Je nomme Pierre Kanutti, un autre des blacos bien profilé pour la photo et à qui le PS demandera surement d’expliquer le résultat.
Quelques promotions, honteuses, pour le service et pour la virilité ambiante des mâles solfériniens !
Tous sur les startings blocks pour aller au-delà des mots de campagne !
Le PS est une machine rodée à l’exercice du chiffrage électoral arrangé et est programmée en faiseuse de rois !
Valls, chantre de la République casquée à la catalane, n’acceptera surement pas sa défaite face à quelqu’un qu’il a méprisé et traité de non présidentiable.
Benoit Hamon porte un projet de « dé-fossilisation » de la bureaucratie politique, car il étend les procédures électorales au mérite d'empêcher les castes de vampiriser le sommet de l’Etat par l’Enarchie !
Et en cela, il ouvre grandes ouvertes les portes du mérite Républicain !
Qu’attendre de Benoit Hamon ?
« Ça peut changer ! Ça doit changer ! Ça va changer ! », voilà l’objectif, le slogan et la devise que devrait porter Benoit Hamon. A dire et à redire à ceux «n’ont rien compris à ce qui se passe. Que les choses bougent en France, comme à l’étranger, qui préfèrent fermer les yeux. Et que les jeunes actifs veulent peser, et participer à la vie démocratique. Ils ne veulent plus du vieux monde ».
Des rêves, oui mais pour ceux qui triment pas ceux qui cumulent les richesses avec ostentation. Un président digne et traité d’utopiste a écrit à propos de ces rêves : «J’essaie de les écrire comme de petits poèmes : ils se doivent d’avoir un début, un énoncé et une fin, une mélodie, du jus et de l’emphase», dit-il un jour (1).
Qu’attend-on de Hamon le candidat, surtout quand on l'attaque sur son manque de connaissances en politique étrangère ? C’est de rappeler, lui le militant avant d’être l’élu, que la cause palestinienne est avant tout une question coloniale et qu’il a porté, avec d’autres, jusqu’au vote pour la Reconnaissance de l’Etat Palestinien que Valls renie.
Qu’attend-on de Hamon le candidat, surtout quand on l'attaque sur son manque de crédibilité ? C’est de rappeler, lui candidat du vivre-ensemble, que l’atteinte la plus importants de l'histoire moderne française a été celle que Manuel Valls a porté contre nos compatriotes de confession musulmane, et que Valls a tout fait pour la faire passer et contre qui il a voté
Qu’attend-on de Hamon le candidat, surtout quand on l'accuse d'être trop radical et que son utopie du Revenu Universel ruinera l’économie française? C’est d’évoquer notamment l'exemple scandinave et de dire et redire : "Je ne pense que ce soit une idée terriblement radicale de dire que quelqu'un qui travaille 40 heures par semaine ne devrait pas vivre dans la pauvreté".
Qu’attend-on de Hamon le candidat, surtout quand on l'accuse d'être trop radical et que son utopie du Revenu Universel ruinera l’économie française? C’est en admettant sans hésiter qu'il augmentera les impôts, c’est de rappeler que la critique de l'augmentation de l'impôt qui pèse sur les classes moyennes n'est pas cohérente avec la notion de consentement.
Que ce sont bien ces classes moyennes qui profitent des équipements et des services publics.
Que le fait de se polariser tantôt sur les 10 % les plus riches (voire les 1 %, comme c'est à la mode – quand les salaires absurdes des patrons font de la provocation), tantôt sur les 10 % les plus pauvres, est une imbécillité ou une hypocrisie.
Que les plus riches n'utilisent généralement pas davantage les biens collectifs que les pauvres. Ils les évitent même parce qu'ils ont les moyens de se payer des services haut de gamme.
Que les 10 % les plus pauvres ne profitent souvent pas pleinement des services que certains leur reprochent de ne pas payer.
Et de rappeler Certains pauvres ne connaissent même pas les droits dont ils bénéficient et qui devraient être garantis (30% d’ayant droit au RSA n’en bénéficient pas)
Oui, En cela et avec nos attentes, Benoit Hamon ouvre une voie pour ceux qui sont commandés au prix de leur chair.
Qui sait un jour, nos illusions seraient illusoires peut-être et nos rêves de vrais rêves ?
(1) Citations de Vaclav Havel, notamment «Interrogatoire à distance» (Ed. de l’aube), «Lettres à Olga» (Ed. de l’aube), et «Essais politiques» (Calmann-Lévy)
(2) Dom Helder Camara a été l'un des personnages les plus influents de l'Eglise brésilienne au cours de ce siècle, acquérant dans la résistance à la dictature militaire et dans la dénonciation de la misère une stature allant bien au-delà de son pays. Plusieurs milliers de personnes ont assisté samedi aux funérailles de l'ancien «évêque rouge» en la cathédrale d'Olinda, dans le nord-est du Brésil.