"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire" Voltaire
Affaire Dieudonné : la langue de Manuel Valls a-t-elle seulement fourché !
Lors du débat d'entre les deux tout mes de la primaire socialiste, Manuel Valls parle de "convaincre" ou de "combattre Dieudonné . Ce qui donne aux médias du grain à moudre pour alimenter leurs colonnes et unes des buzz en mots. C'est vrai, ils ont du mal parfois à parler du fond. Alors ils fouillent les poubelles !
Quelques rappels
Les faits se déroulent en Décembre 2013. La justice Nantaise vient de débouter Manuel Valls dans sa plainte pour interdiction du spectacle de l'humoriste Dieudonné Mbala Mbala qualifié d'antisémite par le Ministre (un antisémitisme utilisé fréquemment à tort et à travers).
La circulaire de Manuel Valls dit : "l'interdiction d'un spectacle au titre du pouvoir de police générale du Maire ne saurait ainsi avoir un caractère tout à fait exceptionnel. Elle peut être toutefois justifiée lorsqu'il apparaît que c'est la seule solution pour mettre fin aux troubles à l'ordre public causé par une représentation présentant un ensemble de caractéristiques:
Les infractions en cause sont liées à des propos ou à des scènes susceptibles d'affecter le respect du à la dignité de la personne humaine, qui est une composante de l'ordre public. .."
Ce paragraphe est une véritable atteinte aux fondements de liberté du pacte républicain. Manuel Valls demande aux préfets et maires d'interdire sur la base d’une suspicion?
En droit français on ne condamne pas à priori un propos qui n’est pas encore tenu.
Et là il y’a le dérapage flagrant de Manuel Valls
En guise d'histoire
L'interdiction de Dieudonné heurte la démocratie et rompt avec la liberté.
Manuel Valls base sa circulaire sur l'arrêt du conseil d'Etat Benjamin de 1933. Cet arrêt a pour fondement “la liberté est la règle, la restriction de police l’exception.”
M. Benjamin devait donner une conférence sur le thème “Deux auteurs comiques : Courteline et Sacha Guitry.” Devant les nombreuses protestations de syndicats d’instituteurs, qui reprochaient au conférencier de les ridiculiser à l’occasion de chacune de ses interventions, le maire de Nevers décida finalement d’interdire la réunion. Cette décision fut annulée par le Conseil d’État au motif que les risques de troubles à l’ordre public allégués par le maire pour interdire cette réunion n’étaient pas tels qu’ils aient pu justifier légalement l’interdiction de cette réunion, alors que la liberté de réunion est garantie par les lois du 30 juin 1881 et du 28 mars 1907.
Depuis lors, le Conseil d’État a toujours maintenu le principe de cette jurisprudence, suivant laquelle le souci du maintien de l’ordre public doit être mis en balance avec le nécessaire respect de la liberté de réunion. Il a appliqué ce principe en faisant preuve de réalisme, s’attachant aux circonstances de l’espèce, au rapport des forces en présence, au climat politique du moment. Cela l’a conduit à exercer, sur les mesures de police en général, un contrôle très poussé, notamment, le Conseil d’État vérifie si la mesure de police prise, non seulement est justifiée par rapport aux circonstances, mais également est adaptée et proportionnée à la menace pesant effectivement sur l’ordre public. Le Conseil d’État exerce donc un véritable contrôle de proportionnalité sur les mesures de police administrative.
Deux poids, deux mesures
« On me dit que des juifs se sont glissés dans la salle ?
Vous pouvez rester ! N’empêche qu’on ne m’ôtera pas de l’idée que pendant la dernière guerre mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi.
Il est vrai que les allemands ne cachaient pas de leur côté une certaine antipathie à l’égard des juifs.
Mais enfin ce n’est pas une raison d’exacerber cette antipathie en arborant une étoile à sa veste,
pour montrer qu’on est pas n’importe qui,
qu’on est le peuple élu,
et pourquoi j’aurais pas été au Vélodrome d’hiver,
et qu’est ce que c’est ces wagons sans banquette,
et j’irais aux douches si je veux,
quelle suffisance,
..
Je suis fier d’être citoyen de ce pays, la France, ou les juifs courent toujours...
Je me méfie des rumeurs, si on me dit que les juifs sont partis à Auschwitz en si grand nombre, c’est parce que c’était gratuit....
..
Le juif, juif se sent plus juif que Fuhrer
... »
Extrait du Sketch de Pierre Desproges et les juifs..
On en rit, on le plébiscite et on ne lui fait aucun procès, à ce Desproges là !
La France que je veux
Qu’est ce que cette France, qui se réduit au sort de vulgaire censeur? "Cessez de nous prendre pour des imbéciles, nous ne nous laisserons ni manipuler ni faire!" fait peur à la France ?
Je ne suis pas adepte du sens premier, et assez vulgaire à vrai dire, du geste de "la quenelle", celui de « salut nazi ». Mais dans l’esprit de la plupart de ceux qui y participent, dans le jeu comme dans la provocation, il reste une idée qui dépasse son origine, confirme son intention et donne sa puissance à la mobilisation.
Je suis fan de cette France qui plébiscite les Desproges, avec les « Rubrique des chats écrasés », « les étrangers sont nuls » et moque les juifs. Sans pour autant me sentir une fraction de seconde anti-chats, anti-étrangers ou anti-juifs.
Je suis fan de cette France qui honore Coluche, quand il dit que les juifs sont « intouchables » par l’humour,
Je suis fan de cette France que regarde attentivement Guy Bedos en alertant le Ministre de l’intérieur sur les dangers de son initiative d’interdire Dieudonné, celle qui « autorisera son successeur de droite de me « blacklister », moi, artiste de gauche, le jour ou à mon tour, je déplairai » disait-il.
Je ne suis pas fan cette France de Manuel Valls qui réclame plus de blancs dans sa campagne dans un marché d’Evry,
Je ne suis pas fan de cette France qui stigmatise les Roms en les reléguant au degré de sous hommes incapables de s’intégrer à la nation Française.
Je ne suis pas fan de cette France qui se félicite du retour sain et sauf de Manuel Valls de sa visite d’Algérie, malgré les excuses
Je ne suis pas fan de cette France qui vilipende les noirs et leurs odeurs par un Chirac en quête des voix du Front National,
Je ne suis pas fan de cette France du discours Sarkozyste de Grenoble ou de Dakar qui n’atteint l’âme que d’une partie de la nation fut-elle celles des lumières et des libertés.
Je ne suis pas fan de cette France dont la presse, pourtant ayant souffert de l’occupation et du nazisme, quand elle fait la part belle au discours raciste et islamophobe