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Billet de blog 30 janvier 2016

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De couleurs, nés libres et citoyens!

“Ce sont les démocrates qui font les démocraties, c'est le citoyen qui fait la république.” Georges Bernanos

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous ne sommes ni dans la surenchère, ni dans le zèle !

Nous voulons être aussi motivé qu'au moment où nous avons reçu notre carte d'identité française ou notre carte de résident!

Nous voulons juste que ce que nous avons compris de la constitution et sa référence à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 dans son Art. 1er. 

"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune."

Soit appliqué sans détour 

Nous voulons juste que  l'ARTICLE PREMIER de la constitution de 1958, que nous avons signé au moment de demande d'accès à la nationalité Française qui stipule : 

"La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. 

La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales."

Soit appliqué sans détour.

Avant d'être des nationaux nous étions binationaux. 

Aucun reniement ne nous a été exigé 

Nous étions des résidents!

Nous voulons juste que La constitution du 24 juin 1793, qui n'a jamais été appliquée, le soit, notamment quand elle déclarait : 

"Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis, tout étranger de vingt et un ans, qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard, tout étranger enfin qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'Humanité est admis à l'exercice des Droits de citoyen français. "

Et la gauche nous a promis en 1981  le droit de vote des étrangers aux élections municipales par Mitterrand qui déclare dans sa proposition 80 : 

"L'égalité des droits des travailleurs immigrés avec les nationaux sera assurée (travail, protection sociale, aide sociale, chômage, formation continue). Droit de vote aux élections municipales après cinq ans de présence sur le territoire français. Le droit d'association leur sera reconnu."

La gauche au Sénat a honoré  cet engagement par un texte voté par la majorité à l’Assemblée Nationale en 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin et jamais appliqué. Elle a rappelé notamment  : 

"Parce qu’ils vivent en France depuis des années, parce qu’ils ont souvent contribué à créer la richesse de notre pays, parce que leurs enfants grandissent ou ont grandi avec les nôtres, parce qu’ils participent à la vie de nos cités, qu’ils y paient des impôts, les étrangers non communautaires en situation régulière doivent pouvoir voter aux élections municipales".

Elle nous a aussi promis en 2012 par le candidat François Hollande et la proposition n°50 :

"J'accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans ". 

Nous voulons juste que ces promesses soient tenues.

La seule mesure prise à ce sujet : la déchéance de la nationalité.

La nationalité et la citoyenneté sont liées, car la nation est constituée de femmes et d'hommes qui ont une même culture et affirment leur volonté de vivre-ensemble.

La mixité culturelle donne à la France une nouvelle culture : celle du sang mêlé !

La France a le devoir de reposer la question de ce lien. Elle n'est pas résolue, elle nous renvoie à la question coloniale. 

Il nous faudrait relire l’histoire de la colonisation et celle de la décolonisation pour comprendre que la France s’est dejà posée la question de la nature de la citoyenneté. Ces débats apparaissent  explicitement aujourdhui à tous les niveaux. La  gauche doit semparer du débat et ne pas le laisser à la seule extrême droite.

Les ignorer revient à croire que la Révolution française avait déjà tout inventé et tout résolu.

La France devrait reconsidérer sa vision de la citoyenneté, et rompre avec le principe de l'assimilation, dont le but affiché était de transformer les colonisés en Français.

Apres tout, en 1792, les «hommes de couleur nés libre» peuvent à leur tour bénéficier de la pleine citoyenneté. Et nous sommes nous pas vus comme des femmes et des hommes de couleur ?

Pour Thucydide, historien et témoin de son temps de la Grèce antique,

"Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile.” 

Alors permettez nous d'être des citoyens utiles et pas seulement des idiots électoraux utiles!

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